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SADISME >  Satisfaction est liée à la souffrance ou à l'humiliation infligée à autrui

Perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l'humiliation infligée à autrui. La psychanalyse étend la notion de sadisme au-delà de la perversion décrite par les sexologues, en en reconnaissant de nombreuses manifestations plus larvées, infantiles notamment, et en en faisant une des composantes fondamentales de la vie pulsionnelle.

• SADO-MASOCHISME > Conflit intersubjectif (domination-soumission) & (auto-punition)

Expression qui ne souligne pas seulement ce qu'il peut y avoir de symétrique et de complémentaire dans les deux perversions sadique et masochiste, mais qui désigne un couple d'opposés fondamental aussi bien dans l'évolution que dans les manifestations de la vie pulsionnelle.

Dans cette perspective, le terme sado-masochisme, employé en sexologie pour désigner des formes combinées de ces deux perversions, a été repris en psychanalyse, notamment en France par Daniel Lagache, pour souligner l'interrelation de ces deux positions aussi bien dans le conflit intersubjectif (domination-soumission) que dans la structuration de la personne (auto-punition).

• SCÈNE ORIGINAIRE > Accouplement des parents > Réel ou fantasme par l’enfant

Scène de rapport sexuel entre les parents, observée ou supposée d'après certains indices et fantasmée par l'enfant. Elle est généralement interprétée par celui-ci comme un acte de violence de la part du père.

• SCÈNE PRIMITIVE > Synonyme de scène originaire

Expression généralement adoptée par les psychanalystes de langue française comme équivalent.

• SCHIZOPHRÉNIE > Groupe de psychoses > Esprit clivé > Dissociation

Terme créé par E. Bleuler (1911) pour désigner un groupe de psychoses dont Kraepelin avait déjà montré l'unité en les rangeant sous le chef de la démence précoce et en y distinguant les trois formes, restées classiques : hébéphrénique, catatonique et paranoïde.

En introduisant le terme schizophrénie du grec « fendre, cliver » et « esprit », Bleuler entend mettre en évidence ce qui constitue selon lui le symptôme fondamental de ces psychoses : la dissociation. Le terme s'est imposé en psychiatrie et en psychanalyse, quelles que soient les divergences des auteurs sur ce qui assure à la schizophrénie sa spécificité, et, partant, sur l'extension de ce cadre nosographique.

Cliniquement, la schizophrénie se diversifie en des formes apparement très dissemblables d'où l'on dégage habituellement les caractères suivants :  l'incohérence de la pensée, de l'action et de l'affectivité (désignée par les terme classiques de discordance, dissociation, désagrégation), le détachement à l'endroit de la réalité avec repli sur soi et prédominance d'une vie intérieure livrée aux productions fantastnatiques (autisme), une activité délirante plus ou moins marquée, toujours mal systématisée. Enfin, le caractère chronique de la maladie, qui évolue selon les rythmes les plus divers dans le sens d'une détérioration intellectuelle et affective, et aboutit souvent à des états d'allure démentielle, est pour la plupart des psychiatres un trait majeur sans lequel on ne peut porter le diagnostic de schizophrénie.

• SÉDUCTION (SCÈNE DE -, THÉORIE DE LA -) > Subir des pulsions externes

Scène réelle ou fantasmatique, où le sujet (généralement un enfant) subit passivement, de la part d'un autre (le plus souvent un adulte), des avances ou des manoeuvres sexuelles.
Théorie élaborée par Freud entre 1895 et 1897, et abandonnée par la suite, qui attribue au souvenir de scènes réelles de séduction le rôle déterminant dans l'étiologie des psychonévroses.

• SENTIMENT DE CULPABILITÉ > Tension entre [ Surmoi - Idéal du moi ] > Système de motivations inconscientes > Renversement dans le contraire ou retournement sur la personne

Terme employé en psychanalyse avec une acception très large. Il peut désigner un état affectif consécutif à un acte que le sujet tient pour répréhensible, la raison invoquée pouvant d'ailleurs être plus ou moins adéquate (remords du criminel ou auto-reproches d'apparence absurde), ou encore un sentiment diffus d'indignité personnelle sans relation avec un acte précis dont le sujet s'accuserait.

Par ailleurs, il est postulé par l'analyse comme système de motivations inconscientes rendant compte de comportements d'échec, de conduites délinquantes, de souffrances que s'inflige le sujet, etc.

En ce dernier sens, le mot sentiment ne doit être employé qu'avec réserve dans la mesure où le sujet peut ne pas se sentir coupable au niveau de l'expérience consciente.

• SENTIMENT D'INFÉRIORITÉ > Symptôme psychique et non biologique > Tension entre Moi et Sur-Moi > Tension entre [ Surmoi - Moi Idéal ] > Dépression d'infériorité

Pour Adler, sentiment fondé sur une infériorité organique effective. Dans le complexe d'infériorité, l'individu cherche à compenser plus ou moins heureusement sa déficience. Adler accorde à un tel mécanisme une portée étiologique* (*recherche de cause) très générale valable pour l'ensemble des affections.

Selon Freud, le sentiment d'infériorité n'est pas électivement en rapport avec une infériorité organique. Il n'est pas un facteur étiologique dernier, mais doit être compris et interprété comme un symptôme.

Structuralement, le sentiment d'infériorité traduirait la tension entre le moi et le surmoi qui le condamne. Une telle explication souligne la parenté du sentiment d'infériorité avec le sentiment de culpabilité, mais rend difficile leur délimitation. Après Freud, plusieurs auteurs ont tenté cette délimitation. D. Lagache fait dépendre plus spécialement le sentiment de culpabilité du système Surmoi- Idéal du moi et le sentiment d'infériorité du Moi Idéal.

Du point de vue clinique, on a souvent souligné l'importance des sentiments de culpabilité et d'infériorité dans les différentes formes de dépression. F. Pasche a tenté de spécifier une forme, selon lui particulièrement fréquente de nos jours, de dépression d'infériorité.

• SÉRIE COMPLÉMENTAIRE > Dyade dialectique des cause de la névrose [ exogènes / endogènes ]

Terme utilisé par Freud pour rendre compte de l'étiologie* (*recherche de cause) de la névrose et dépasser l'alternative qui contraindrait à choisir entre des facteurs exogènes ou endogènes : ces facteurs sont en réalité complémentaires, chacun pouvant être d'autant plus faible que l'autre est plus fort, de sorte qu'un ensemble de cas peut être rangé dans une échelle où les deux types de facteurs varient en sens inverse; ce n'est qu'aux deux extrêmes de la série qu'on ne retrouverait plus qu'un seul des facteurs.

• SEXUALITÉ > Toutes excitations et activités qui procurent un plaisir >

Dans l'expérience et la théorie psychanalytiques, sexualité ne désigne pas seulement les activités et le plaisir qui dépendent du fonctionnement de l'appareil génital, mais toute une série d'excitations et d'activités, présentes dès l'enfance, qui procurent un plaisir irréductible à l'assouvissement d'un besoin physiologique fondamental (respiration, faim, fonction d'excrétion, etc.), et qui se retrouvent à titre de composantes dans la forme dite normale de l'amour sexuel.

• SIGNAL D'ANGOISSE > Réaction vécue primitivement dans une situation traumatique > Défense du Moi

Terme introduit par Freud dans le remaniement de sa théorie de l'angoisse (1926) pour désigner un dispositif mis en action par le moi, devant une situation de danger, de façon à éviter d'être débordé par l'afflux des excitations. Le signal d'angoisse reproduit sous une forme atténuée la réaction d'angoisse vécue primitivement dans une situation traumatique, ce qui permet de déclencher des opérations de défense.

• SOMME D'EXCITATION > Origine du facteur des excitations [ externes / internes (ou pulsions) ]

Un des termes utilisés par Freud pour désigner le facteur quantitatif dont les transformations font l'objet de l'hypothèse économique. Le terme met l'accent sur l'origine de ce facteur : les excitations, externes et surtout internes (ou pulsions).

• SOURCE DE LA PULSION > Origine interne > Excitation = lieu / processus

Origine interne spécifique de chaque pulsion déterminée, soit le lieu où apparaît l'excitation (zone érogène, organe, appareil) soit le processus somatique qui se produirait dans cette partie du corps et serait perçu comme excitation.

• SOUVENIR-ÉCRAN > Compromis entre [ refoulés / défense ]

Souvenir infantile se caractérisant à la fois par sa netteté particulière et l'apparente insignifiance de son contenu. Son analyse conduit à des expériences infantiles marquantes et à des fantasmes inconscients. Comme le symptôme, le souvenir-écran est une formation de compromis entre des éléments refoulés et la défense.

• STADE et STADE LIBIDINAL > Organisation de la libido > Zones érogènes

Étape du développement de l'enfant caractérisée par une organisation, plus ou moins marquée, de la libido sous le primat d'une zone érogène et par la prédominance d'un mode de relation d'objet. On a donné en psychanalyse une plus grande extension à la notion de stade, en cherchant à définir des stades de l'évolution du moi.

  1. Stade oral (date mémo approximative 0 - 1,5)
  2. Stade anal (1,5 - 3)
  3. Stade phallique (3 - 6)
  4. Stade de latence (6-12)
  5. Stade adolescence (12-18)
  6. Stade adulte névrosé (18 >>>)
  7. Stade génital (rarement atteind)

• STADE ORAL > 1er stade entre 0 et 18 mois > Organisation liée à l’excitation par la bouche

Premier stade de l'évolution libidinale : le plaisir sexuel est alors lié de façon prédominante à l'excitation de la cavité buccale et des lèvres qui accompagne l'alimentation. L'activité de nutrition fournit les significations électives par lesquelles s'exprime et s'organise la relation d'objet; par exemple la relation d'amour à la mère sera marquée par les significations : manger, être mangé.

Abraham a proposé de subdiviser ce stade en fonction de deux activités différentes : succion (stade oral précoce) et morsure (stade sadique oral).

• STADE SADIQUE-ORAL > 2e temps du stade oral > Morsure > Destruction de l'objet > Ambivalence RO

Deuxième temps du stade oral selon une subdivision introduite par K Abraham; il est marqué par l'apparition des dents et de l'activité de morsure. L'incorporation y prend le sens d'une destruction de l'objet, ce qui implique l'entrée enjeu de l'ambivalence dans la relation d'objet.

• STADE SADIQUE-ANAL > 2e stade entre 2 et 4 ans > Organisation liée à la fonction de défécation

Deuxième stade de l'évolution libidinale, selon Freud, qu'on peut situer approximativement entre deux et quatre ans; il est caractérisé par son organisation de la libido sous le primat de la zone érogène anale: la relation d'objet est imprégnée de significations liées à la fonction de défécation (expulsion-rétention) et à la valeur symbolique des fèces. On y voit s'affirmer le sado-masochinne en relation avec le développement de la maîtrise musculaire.

• STADE DU MIROIR > Entre 2e et 3e stades 6-18 mois > Unité corporelle imaginaire > Processus d’identification > Moi

D'après Lacan, phase de la constitution de l'être humain, qui se situe entre les six et dix-huit premiers mois; l'enfant, encore dans un état d'impuissance et d'incoordination motrice, anticipe imaginairement l'appréhension et la maîtrise de son unité corporelle. Cette unification imaginaire s'opère par identification à l'image du semblable comme forme totale; elle s'illustre et s'actualise par l'expérience concrète où l'enfant perçoit sa propre image dans un miroir. Le stade du miroir constituerait la matrice et l'ébauche de ce qui sera le moi.

• STADE PHALLIQUE > 3e stade entre 3 et 8 ans > Complexes d’Œdipe décline > Complexe de castration domine

Stade d'organisation infantile de la libido venant après les stades oral et anal et caractérisé par une unification des pulsions partielles sous le primat des organes génitaux; mais, ce qui ne sera plus le cas dans l'organisation génitale pubertaire, l'enfant, garçon ou fille, ne connaît à ce stade qu'un seul organe génital, l'organe mâle, et l'opposition des sexes est équivalente à l'opposition phallique-châtré. Le stade phallique correspond au moment culminant et au déclin du complexe d’Œdipe; le complexe de castration y est prévalent.

• STADE GÉNITAL (ou ORGANISATION) > 5e stade entre puberté et adulte >

Stade du développement psychosexuel caractérisé par l'organisation des pulsions partielles sous le primat des zones génitales, il comporte deux temps, séparés par la période de latence :  la phase phallique (ou organisation génitale infantile) et l’organisation génitale proprement dite qui s'institue à la puberté.

Certains auteurs réservent le terme d'organisation génitale à ce deuxième temps, incluant la phase phallique dans les organisations prégénitales.

• STASE LIBIDINALE > Libido accumulé > Symptômes

Processus économique supposé par Freud comme pouvant être à l'origine de l'entrée dans la névrose ou la psychose : la libido qui ne trouve plus de voie vers la décharge s'accumule sur des formations intrapsychiques; l'énergie ainsi accumulée trouvera son utilisation dans la constitution des symptômes.

• SUBCONSCIENT ou SUBCONSCIENCE

Terme utilisé en psychologie pour désigner soit ce qui est faiblement conscient, soit ce qui est en dessous du seuil de la conscience actuelle ou même inaccessible à celle-ci; employé par Freud dans ses premiers écrits comme synonyme d'inconscient, ce terme est rapidement rejeté en raison des équivoques qu'il favorise.

SUBLIMATION > Processus de désexualisation de l’objet > Détournement des pulsions > Narcissisme 2e

Processus postulé par Freud pour rendre compte d'activités humaines apparemment sans rapport avec la sexualité, mais qui trouveraient leur ressort dans la force de la pulsion sexuelle. Freud a décrit comme activités de sublimation principalement l'activité artistique et l'investigation intellectuelle. La pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un nouveau but non sexuel et où elle vise des objets socialement valorisés.

SUBSTITUT > Cf. formation substitutive

• SURDÉTERMINATION (ou DÉTERMINATION MULTIPLE) > Éléments inconscients multiples

Fait qu'une formation de l'inconscient - symptôme, rêve, etc. - renvoie à une pluralité de facteurs déterminants. Ceci peut être pris en deux sens assez différents :
a) La formation envisagée est la résultante de plusieurs causes, alors qu'une seule ne suffit pas à en rendre compte;
b) La formation renvoie à des éléments inconscients multiples, qui peuvent s'organiser en des séquences significatives différentes, dont chacune, à un certain niveau d'interprétation, possède sa cohérence propre. Ce deuxième sens est le plus généralement admis.

SURINTERPRÉTATION > Deuxième niveau d’interprétation > Recherche de facteur multiples > Surdétermination

TERME utilisé à quelques reprises par Freud à propos du rêve pour désigner une interprétation qui se dégage secondairement alors qu'une première interprétation, cohérente et apparemment complète, a pu être fournie. La surinterprétation trouve sa raison d'être essentielle dans la surdétermination.

SURINVESTISSEMENT > investissement supplémentaire

Apport d'un investissement supplémentaire à une représentation, une perception, etc., déjà investies. Ce terme s'applique surtout au processus de l'attention, dans le cadre de la théorie freudienne de la conscience.

• SURMOI (ou Sur-Moi) > Intériorisation des exigences et des interdits

Une des instances de la personnalité telle que Freud l'a décrite dans le cadre de sa seconde théorie de l'appareil psychique : son rôle est assimilable à celui d'un juge ou d'un censeur à l'égard du moi. Freud voit dans la conscience morale, l'auto-observation, la formation d'idéaux, des fonctions du surmoi.

Classiquement, le surmoi est défini comme l'héritier du complexe d’Œdipe; il se constitue par intériorisation des exigences et des interdits parentaux.

Certains psychanalystes font remonter plus tôt la formation du surmoi, en voyant cette instance à l'oeuvre dès les stades préoedipiens (Melanie Klein) ou du moins en cherchant des comportements et des mécanismes psychologiques très précoces qui constitueraient des précurseurs du surmoi (Glover, Spitz par exemple).

• SYMBOLE MNÉSIQUE > Qualifier le symptôme hystérique

Terme souvent utilisé dans les premiers écrits de Freud pour qualifier le symptôme hystérique.

SYMBOLIQUE > Langage > Parole

Terme introduit (sous sa forme de substantif masculin) par J. Lacan qui distingue dans le champ de la psychanalyse trois registres essentiels : le symbolique, l'imaginaire et le réel.

Le symbolique désigne l'ordre de phénomènes auxquels la psychanalyse a affaire en tant qu'ils sont structurés comme un langage. Ce terme se réfère aussi à l'idée que l'efficacité de la cure trouve son ressort dans le caractère fondateur de la parole.

SYMBOLISME > Mode de représentation

A) Au sens large, mode de représentation indirecte et figurée d'une idée, d'un conflit, d'un désir inconscients; en ce sens, on peut en psychanalyse tenir pour symbolique toute formation substitutive.

B) Dans un sens étroit, mode de représentation qui se distingue principalement par la constance du rapport entre le symbole et le symbolisé inconscient, une telle constance se retrouvant non seulement chez le même individu et d'un individu à l'autre, mais dans les domaines les plus divers (mythe, religion, folklore, langage, etc.) et les aires culturelles les plus éloignées les unes des autres.

• SYSTÈME > Cf. INSTANCE

 

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