Full Text | - Limites de l'identification : Moi
Combien est inconsistant cette vie qui finit par prendre au sérieux le quiproquo qui la fonde, qui agglutine à son rocher les paquets de moules de ses prétentions multiples ! Cette vie dont les drames, les aigreurs, les contrariétés, les préoccupations vont occuper tout l'espace ! Cette vie qui ne maintient pendant toute sa traversée qu'un seul cours, qu'une seul perspective - celle du Moi - et trouve le monde mesquin, médiocre parce qu'elle le confond avec elle-même ! Cette vie qui préfère s'asphixier plutôt que d'ouvrir les fenêtres, et que seule la mort aérera enfin pour finir ! Comme il est manqué, flottant, frustrant, le jeu d'un Être qui ne s'est pris que pour lui-même ! Face à ce royaume du gris, du terne et de l'enfermement se dresse la péninsule des Vivants. (C singer 1996 p. 47)
Alors dans cet espace que j'ai vidé de ma présence, le Réel se séploie et j'ai le goût de Dieu sur la langue. Un instant j'ai alors reflété ce qui EST. Ou plutôt ce qui EST a trouvé en mon absence où se refléter. Un instant il n'y a eu personne pour troubler l'eau. Un instant, je n'ai pas occupé tout l'espace du miroir. Un instant, j'ai su de quel infini j'étais le frémissement ténu. (C singer 1996 p. 52)
- Le monde comme miroir de Soi
Sachant désormais que le monde que j'habite reflète le monde qui m'habite, je veille à la coloration de mes pensées comme à la prunelle de mes yeux. (...) Et comme toute ma vie je n'ai été occupée que d'aimer, je n'ai qu'a remonter ma pente naturelle. Ai-je jamais existé autrement que du reflet de l'amour sur mon eau ? (C singer 1996 pp. 153-154)
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