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Invitation aux sciences cognitives

TitreInvitation aux sciences cognitives
Publication TypeJournal Article
Année1989
AuthorsVarela, FJ
ISBN Number2020287439
Mots-clésÉducation, Sciences cognitives
Full Text

L’intelligence ne se définit plus comme la faculté de résoudre un problème, mais comme celle de pénétrer un monde partagé. (Varella F.J. 1989, p. 113)

… l’acte de communiquer ne se traduit pas par un transfert d’information depuis l’expéditeur vers le destinataire, mais plutôt par le modelage mutuel d’un monde commun au moyen d’une action conjuguée : c’est notre réalisation sociale, par l’acte de langage, qui prête vie à notre monde. (Varella F.J. 1989, pp. 114-115)

L’idée fondamentale est donc que les facultés cognitive sont inextricablement liées à l’historique de ce qui est vécu, de la même manière qu’un sentier au préalable inexistant apparaît en marchant. L’image de la cognition qui s’ensuit n’est pas la résolution de problème au moyen de représentation, mais plutôt le faire-émerger créateur d’un monde, avec la seul condition d’être opérationnel : elle doit assurer la pérennité du système en jeu. (Varella F.J. 1989, pp. 111-112)

 

Notes en tension dialectique

  • Le concept d’enaction ou de l’action incarné prédomine le concept de représentation. C’est l’entre-deux des deux postures de la représentation où soit :
    • La représentation reconstitue ce qui est extérieure, le monde prédéterminé - Position de réalisme ou objectivisme
    • La représentation projette ce qui est intérieure, le monde projeter de Soi - Position de l’idéalisme ou subjectivisme
  • ou encore, la métaphore de la poule et de l’œuf
    • La poule s’adapte au monde préexistant et ses lois qu’elle perçoit
    • L’œuf est régit par des lois internes à l’organisme, il est son propre monde
  • L’enaction est une voie moyenne entre ces deux pôles dialectique, l’œuf et la poule se détermine l’un à l’autre. Tout comme le [ social / homme ], deux imaginaires, deux histoires, deux réalités relier, relier par l’interprétation des événements, la co-dépendances et la co-construction de sens et de ce qui fait valeur.
     
  • Chez les philosophes comme Heidegger, Merleau-Ponty, Foucault… c’est l’interprétation du lien entre :
    • L’action et le savoir
    • Celui qui sait et ce qui est su
  • Une idée de circularité (l’action ou phénomène / interprétation ) = faire-émerger du sens

Citations

  • L’intelligence
    • "L’intelligence ne se définit plus comme la faculté de résoudre un problème, mais comme celle de pénétrer un monde partagé.” (Varella F.J. 1989, p. 113)
       
  • L’acte de communiquer
    • "… l’acte de communiquer ne se traduit pas par un transfert d’information depuis l’expéditeur vers le destinataire, mais plutôt par le modelage mutuel d’un monde commun au moyen d’une action conjuguée : c’est notre réalisation sociale, par l’acte de langage, qui prête vie à notre monde.” (Varella F.J. 1989, pp. 114-115)
       
  • Cognition créative : contexte et langage
    • “Pourquoi la connaissance tient-elle du fait que notre monde soit inséparable de notre corps, de notre langage et de notre histoire social ? (…) Il s’agit d’une interprétation continue qui ne peut-être adéquatement encapsulée dans un ensemble de règles et de présuppositions, puisqu’elle dépend de l’action et de l’histoire; c’est un monde de significations qu’on s’approprie par imitation et qui devient partie intégrante de notre monde préexistant… nous sommes immergés dans ce monde… Le contexte et le sens commun… sont en fait l’essence même de la cognition créative.” (Varella F.J. 1989, pp. 97-98)
       
  • Le savoir est ontologique : histoire physique et sociale
    • “Le vrai défi…par cette approche est sa mise en cause du préjugé le plus enfoui de notre tradition scientifique, à savoir que le monde tel que nous le percevons est indépendant de celui qui le perçoit. Si nous devons au contraire conclure que la cognition ne peut-être adéquatement comprise sans le sens commun, qui n’est rien d’autre que notre histoire physique et sociale, il nous faut en déduire que celui qui sait et ce qui est su, le sujet et l’objet, sont la spécification réciproque et simultanée l’un de l’autre. En termes philosophiques : le savoir est ontologique.” (Varella F.J. 1989, pp. 98-99)
       
  • L’enaction
    • “L’idée fondamentale est donc que les facultés cognitive sont inextricablement liées à l’historique de ce qui est vécu, de la même manière qu’un sentier au préalable inexistant apparaît en marchant. L’image de la cognition qui s’ensuit n’est pas la résolution de problème au moyen de représentation, mais plutôt le faire-émerger créateur d’un monde, avec la seul condition d’être opérationnel : elle doit assurer la pérennité du système en jeu.” (Varella F.J. 1989, pp. 111-112)
       
  • La cognition
    • "Qu’est-ce que la cognition ? L’action productive, l’historique du couplage structurel qui enacte (fait-émerger) un monde. Comment cela fonctionne ? Par l’entremise d’un réseau d’éléments inter-connectés, capable de subir des changements structuraux au cours d’un historique non interrompu. Comment savoir qu’un système cognitif fonctionne de manière approprié ? Quand il s’adjoint à un monde de signification préexistant, en continuel développement, ou qu’il en forme un nouveau.” (Varella F.J. 1989, p. 112)

Maître mots : Action, langage, relation, intersubjectif, subjectivité, intrapsychique

  • L’enaction est l’action incarné de l’homme connaissant relier à son environnement culturel et social, constructeur d’imaginaire et de subjectivités
    1. La première idée est la rencontre des subjectivités, Soi et l’Autre, Soi et le monde, l’intérieure et l’extérieure > (instituant et institué)
    2. La seconde idée est le langage et la communicationqui créent un monde commun > (règles et institution)
    3. La troisième idée est l’intersubjectivité qui se tisse dans cette relation d’une action conjuguée > (transfert et contre transfert)
    4. La quatrième idée est le faire-émergerde la construction de sens et donc de savoir que permet la relation (pont symbolique et interprétation)
    5. La cinquième idée est que Soi et l’Autre est un savoir partagé non-localisé et non pas isolé et localisé > (référenciation)
    6. La sixième idée est que nous sommes ce savoir et exister ou s’incarné est l’acte de connaître > (rapport au savoir et processus de la connaissance)
    7. La septième idée est que connaître, c’est apprendre, c’est s’évaluer et se réguler > (connaissance implicite/explicite et relation éducative)
    8. La huitième idée est qu’apprendre ne se fait jamais seul mais en relation à l’Autre > (Etayage)

Accompagnement - Coaching - Thérapie

  • La relation d’accompagnement, de coach ou consultant dans les relations humaines va favoriser par un contexte relationnel le “faire-émerger” de Varela, l’enaction ou action incarné de l’histoire et des savoirs de l’accompagné qui le constituent relier à son contexte culturel et social par la parole et le langage partagé. Le changement s’amorce quand un processus d’interprétation est en marche. Le travail en acte et en lien autour de son questionnement stimule l’imaginaire :
    • Il favorise les interprétations (symbolisation)
    • Action du domaine de la connaissance implicite (Stern)
    • Cette construction de connaissance implicite va modifier le champ intrapsychique (Rapport aux savoirs)
    • de la connaissance explicite de l’accompagné. (Eureka)

Même idée chez Stern

  • Stern, D. (2000). Les processus de changement en référence au concept de connaissance implicite. Paris : PUF, pp. 73-86
    • La plupart des actions génératrices de changement concernent le domaine immense de l’intelligence que l’on nomme ‘connaissance implicite‘ […], une connaissance qui n’est pas du domaine du conscient […] elle opère en dehors du champ conscient. Les moment d'émergence, en tant que propriété émergente, déséquilibrent ce qui est normal, ce qui fait autorité dans la façon de travailler ensemble. (…) Ils impliquent, pour survenir, une déviation du mouvement habituel de la technique utilisée par la dyade (patient/thérapeute). Une interprétation est une action du domaine de la connaissance implicite qui modifie le champ intrapsychique de la connaissance explicite du patient. Un moment de rencontre est une action qui modifie le champ intersubjectif de la connaissance relationnelle implicite du patient.

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