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La défaite de la pensée

TitreLa défaite de la pensée
Publication TypeBook
Année1987
AuthorsFinkielkraut, A
PublisherGallimard
Mots-clésÉducation, Pensée, Philosophes
Full Text

Car la société ne naît pas de l’homme, aussi loin qu’on remonte dans l’histoire, c’est lui qui naît dans une société déjà donnée. Il est contraint, d’entrée de jeu, d’y insérer son action comme il loge sa parole et sa pensée à l’intérieur d’un langage qui s’est formé sans lui et qui échappe à son pouvoir. D’entrée de jeu : qu’il s’agisse, en effet, de sa nation ou de sa langue, l’homme entre dans un jeu dont il ne lui appartient pas de fixer, mais d’apprendre et de respecter les règles” (Finkielkraut, A. 1987, p. 23)

 

Les savants désormais, et non les idéologues déclarent que le contrat est une fiction, parce que hors de la société, il n’y a pas d’individus autonomes. (…) Naguères le droit divin faisait partie des innombrables fables dont la raison critique estimait devoir émanciper les hommes; avec l’apparition des sciences humaines, ce sont les idées philosophiques de contrat social, de droit naturel qui sont à leur tour rangées parmi les mythologies. (…) par un retournement ironique, la philosophie subit le sort humiliant qu’elle infligeait à la religion. (Finkielkraut, A. 1987, p. 37-38)

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