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ÉTHIQUE contre morale, normes, déontologie

TitreÉTHIQUE contre morale, normes, déontologie
Publication TypeWeb Article
Année2017
AuthorsPrévost, F
PublisherFabrice Prévost Consultant
Mots-cléscode, critère, déontologie, éthique, instance, Morale, Norme, principe, règle, Valeur
URLhttps://webjonction.fr/article/node/142
Full Text
  • L'éthique n'est pas la morale.
  • L'éthique est le moteur existentialiste de tous les acteurs et des organisations.
  • L'éthique met en route le processus d'auto-évaluation-régulation en situation.
  • L'éthique relie et tresse l'agir et le sens, elle est la dynamique même du changement

“L’éthique n’est pas réductible à un ensemble de principes. N’est pas la morale : un contenant, un ensemble de valeurs ou de convictions qui servirait à trouver son chemin. N’est pas la déontologie : un ensemble de préceptes à suivre, de règles régissant la vie professionnelle. L’éthique est au dépassement de ces instances, un questionnement imprévisible, qui surgit en situation, quand la déontologie fait défaut ou quand l’échelle des valeurs du sujet est inadéquate à la situation”. (Vial 2010)

 

Éthique, une science

  • Bien au delà d’une simple morale sociale, l’éthique est la science qui traite des principes régulateur des actions. En précisant ce terme nous pouvons formuler que l’éthique est la science des principes de valeurs référées (comment des critères) et des instances régulatrices des actions (qui, quoi). Elle met à jour les principes de valeurs invoqués et les instances régulatrices des conduites du sujet, du groupe ou du sociale.
     
  • L'éthique n'est pas une idéologies, ni un code de conduite, l'éthique rend intelligible le couple (Agir/Penser).
    • Éthique > Penser : Questionnement > Choix > AUTO Évaluation > Référentiels de critères de valeurs > Agir
      • Référentiels idéologies > Dogme - Morale - Norme
      • Référentiels contractuelle > Déontologie, code de la route, lois…
  • Les principes comme conteneurs des valeurs
    • Principe d'inertie ou du nirvana (repos)
    • Principe de plaisir
    • Principe de la réalité
    • Principe de constance
  • Les instances comme régulateur de l'action
    • instances nternes au sujet
      • Ça comme origine de la pulsion avec …
        • Moi idéal phantasmatique de l'omnipotence
      • Moi et ses deux faces
        • Narcissisme 1er d'objet
          • soi pour Soi par autoérotisation
          • l'Autre pour Soi : "chéri tu m'aimes ?…"
        • Narcissisme 2e moïque
      • Surmoi ( interdit + Glorification ) des contraintes socioculturelles avec…
        • Idéal du Moi fantasmatique de la précellence
    • Instances sociales externes au sujet
      • idéologiques
        • Dogmes > « c'est ainsi » > Destin
        • Morale > « c'est bien ; c'est mal » > Jugement de valeur
        • Normes > « il faut ; on doit » > intentionnalité ou volonté
      • Contractuel > Contrat d’engagement mutuel
      • Symbolique > Savoir mobiles

Citations sur la question éthique de l’agir : le lien entre les instances du sujet et les instances du social

  •  Imbert, F. (1992). Le moment éthique. Cahiers pédagogiques n° 302, Mars 92, pp 27-­30.
    • "Ce moment d’une mise en pratique de la loi consiste donc à faire passer une parole dont nul ne peut se prévaloir pour en tirer avantage, une parole où celui qui parle ne ramène rien à lui, où ce qui est transmis c’est l’inscription d’un lien symbolique entre humains." (Imbert 1992 pp.27-30)
       
  • Le Goff, J. P. (1996). Les illusions du management. Éd. La Découverte. p.97
    • « il n’existe pas de praxis muette et la parole…(…) accompagne la pratique, s’y articule et la structure. La parole se révèle ainsi déterminant dans la qualité des rapports (…) Le langage n’est pas qu’un outil de communication dont la maîtrise serait l’affaire d’un simple apprentissage. Le langage exprime la posture, la manière d’être de l’individu. En ce sens, il est lié à l’éthique individuelle. »
       
  • Ricœur P. (1955) Histoire et vérité. Seuil p. 214
    • "La parole devance tout geste en le signifiant. Elle est le sens compris de ce qui est à faire »
       
  • Misrahi, R. (1994). Le bonheur: essai sur la joie. Hatier, p. 51
    • « Elle n’est pas l’expérience de l’Être, elle est l’expérience d’être. Comme telle, elle est conscience qualitative et réfléchie de soi-même, conscience vécue où l’individu se saisit comme personnalité substantielle et active. »
       
  • Vernant J-P. Vidal-Naquet P. (2001). Mythe et tragédie en grèce ancienne Vol 1 et 2. (4e éd. 1972). Edition La Découverte et Syros Paris Poche p 38
    • « … le sens véritable se situe au-delà de lui et lui échappe, de telle sorte que c’est moins l’agent qui explique l’acte mais plutôt l’acte qui, révélant après coup sa signification authentique, revient sur l’agent (…) que les actes prennent leur vraie signification et que les agents découvrent à travers ce qu’ils ont réellement accompli sans le savoir, leur vrai visage. »
       
  • Varela, F. & all (1994). L’arbre de la connaissance. Addison-Wesley France Paris
    • “La conscience et l’esprit appartiennent au domaine du couplage social. C’est le lieu même de leur dynamique. […] Tout acte dans le langage fait émerger un monde créé avec les autres dans l’acte de la coexistence qui donne naissance à ce qui est humain.”
       
  • Cifali, M., & Giust-Desprairies, F. (2008). Formation clinique et travail de la pensée. De Boeck p.152
    • “La dimension éthique (…) elle est une éthique de la finitude (Enriquez, 1997) qui accepte le questionnement continu, la remise en cause, la prise de conscience de ses limites (…) Questionnement qui se fait, en actes, dans l’épreuve du lien…”
       
  •  Cifali, M. (1994). Le lien éducatif : contre-jour psychanalytique. PUF
    • “il n’y a d’éthique que la relation intersubjective […]. Et aucune théorie ne dit le juste avant. L’éthique est une sagesse de l’action, mais une sagesse qui surgit du vivant et ne se décrète pas à coup de principes. Sinon c’est l’aseptisation de la relation…”.
       
  •  Vial M. (2010). Vocabulaire pour l'intervenant en ressources humaines.
    • N’est pas réductible à un ensemble de principes. N’est pas un contenant, un ensemble de “valeurs” (de convictions) qui servirait à trouver son chemin (confusion avec la morale). N’est pas un ensemble de préceptes à suivre, de règles régissant la vie professionnelle (confusion avec déontologie). Est au dépassement de ces instances : questionnement imprévisible, qui surgit en situation, quand la déontologie fait défaut ou quand l’échelle des valeurs de l’intervenant est inadéquate à la situation sans qu’il puisse d’emblée décider que c’est dû à cette échelle ou à cette situation.
       
    • N’existe pas en dehors d’un sujet dans ses liens avec le social. Souvent confondue avec un ensemble de principes directeurs (voir politique). Est vécue comme fragments discontinus, surgissements dialectiques entre les décisions à prendre (et dont on sera responsable puisqu’en effraction avec le cadre légal) et les milieux historiques situés, dans lesquels le bien fondé de l’agir est objet de points de vue contradictoires, y compris chez le même sujet, et variables selon les moments.
       
    • Mise en travail d’un conflit entre légalité et légitimité, dans la relation éducative. Dans les métiers de l’humain ne relève pas d’un code pré-établi mais d’une pragmatique de l’agir professionnel c’est une éthique de la relation qui ne se donne pas comme but une optimisation de l’action mais qui ne la réfute pas. Ne peut être que celle du sujet dans sa relation à l’autre et dans ses liens avec le social, c’est celle de la personne, en tant que sujet impliqué dans un rôle (“persona”) social. Elle engendre une (tension) une problématique, une dialectisation entre deux pôles : sécurité et responsabilité et provoque un conflit, une mise en tension personnelle qui nécessite une prise de risque du professionnel dans le “passage à l’acte”, ce trajet d’effectuation qui est toujours identitaire.
       
    • Le questionnement éthique est la mise en travail d’un conflit entre légalité et légitimité, rien là-dedans ne permet une quelconque certitude. C’est pourquoi le collectif se doit d’intervenir, d’accompagner. On ne peut laisser le questionnement éthique reposer sur l’individu, même si, en dernière instance, c’est lui seul qui prendra la décision et en sera redevable (notamment pénalement). Réinsérer l’éthique dans l’activité du sujet, au cœur de son métier, ce n’est pas le laisser seul. Ce n’est pas non plus décider à sa place. Le collectif a son rôle à jouer. Voir tiers.
       
    • L’expérience éthique est une composante de l’évaluation permanente des professionnels. Le service à l’autre n’est pas un produit. L’éthique de la relation passe par l’idée que tout être est éducable, que le changement (à ne pas confondre avec la transformation d’une matière) est déjà-là. La valorisation des potentiels de l’autre est nécessaire

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