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Tendresse et violence

TitreTendresse et violence
Publication TypeJournal Article
Année1994
AuthorsCifali, M
Start Page9
Mots-clésautre, autrui, distanciation, émotion, éthique, intersubjectivité, tendresse, violence
URLhttps://mireillecifali.ch/Textes_non_publies_files/tendresse.pdf
Full Text

La tendresse signe une reconnaissance, celle de l'existence d'un autre. On est ému par sa présence. Notre émotion guide alors notre geste. (Cifali M. 1994, p 2)

 

Citations

  • "Au-delà de ce passage où la tendresse scelle un souvenir, je me devais d'introduire ces récits quand il était convenu que je parle de douceur, que je nomme l'intime d'une émotion, la beauté d'un regard. Le bien et le mal ont une même face. Alain Badiou nous le rappelle. Indissociables. L'un peut devenir l'autre. L'amour, être meurtrier; la violence, constructrice; la tendresse, intrusion. Il est prudent de ne pas diviser les choses en deux, les hommes et les femmes, le bien et le mal. C'est dans la quotidienneté d'une relation, dans la vivance d'un instant, que les choses se jouent et que nous pouvons estimer où nous nous situons" (Cifali M. 1994, p 2)
     
  • "La tendresse signe une reconnaissance, celle de l'existence d'un autre. On est ému par sa présence. Notre émotion guide alors notre geste." (Cifali M. 1994, p 2)
     
  • "La relation professionnelle réside en une constante régulation de la distance : ni trop proche, ni trop loin. Une femme qui ne construirait sa relation professionnelle que sur la tendresse, son effusion, son émotion, serait envahissante. Elle sèmerait l'agressivité et la violence. Trop de tendresse nuit, indice d'une confusion. Un homme qui fonderait sa relation sur la distance rationnelle, sans effusion, sans affect, engendrera également la violence de l'autre côté. Et vice versa. Toute qualité est toujours création commune. Que ce soit violence ou tendresse, il faut être deux. Ça ne se fabrique pas à soi tout seul." (Cifali M. 1994, p 8)
     
  • "Il n'y a d'éthique que de la relation intersubjective, comme l'écrit Badiou. Et aucune théorie ne dit le juste avant. L'éthique est une sagesse de l'action, mais une sagesse qui surgit du vivant et ne se décrète pas à coup de principes. Sinon c'est l'aseptisation de la relation avec de possibles passages à l'acte. Forces de vie toujours contre forces de mort." (Cifali M. 1994, p9)
     
  • "Qu'est-ce qui rend humain l’homme ? S'interroge Badiou . Ce n'est pas qu'il soit mortel, ce n'est pas son être-pour-la-mort. Il ne se définit pas non plus par ce qui, en lui, est victime. Mais l’homme est humain par ce qui résiste à son assimilation à un animal, à la vie biologique. Il se qualifie par sa capacité positive au bien. Badiou le définit par sa faculté d'être fidèle à un événement, d'être dans un processus de vérité, dans un intérêt désintéressé. Reconnaître l'autre dans sa dignité et dans le fait qu'il est irremplaçable, serait au fondement de toute éthique. Et que cette dignité passe par la tendresse, je n'en doute pas." (Cifali M. 1994, p 9)

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