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La psychanalyse au risque de l'épilepsie. Ce qui s'acharne.

TitreLa psychanalyse au risque de l'épilepsie. Ce qui s'acharne.
Publication TypeBook
Année2016
AuthorsMélèse, L
PublisherErès
Mots-clésépilepsie, épileptique, héritage, intergénérationnel, psychogénéalogie, transgénérationnel, transmission
URLhttps://webjonction.fr/article/node/603
Full Text

En s’appuyant sur 50 ans d’action-recherche en collaboration avec des médecins et neurologues, le psychanalyste Lucien Mélèse déroule dans son ouvrage leurs travaux et une vision complémentaire de l’épilepsie. Il insiste sur deux points. D’une part, le fait que la crise d’épilepsie est communément observée suivant un scientisme médical ignorant les dimensions psychiques de l’héritage générationnel de cette maladie (psychogénéalogie). D’autre part, que la crise d’épilepsie dans le domaine de la psychologie est trop souvent confondue avec le symptôme hystérique, ce qu’il réfute. Développons son ouvrage et son travail…

Article sur : https://webjonction.fr/article/node/603

  • Lucien Mélèse (2016) La psychanalyse au risque de l’épilepsie. Ce qui s’acharne. Erès

A - La crise épileptique n’est pas le symptôme hystérique

  • En paraphrasant les mots de Lucien Mélèse, pour ne plus les confondre, il est indispensable de comprendre que l’épilepsie est une crise dans un présent incarné qui se manifeste par un phénomène de commémoration d’un événement passé dans la filiation familiale absente de la conscience du sujet épileptique. Cette crise proclame un manque de représentations, une ablation du sens de non-dits, secrets de famille, fantômes et ou cryptes d’ambiguïtés sexuées dans la généalogie et l’histoire familiale du sujet impacté au présent.

 

B - Différence ( Hystérie / Épilepsie )

  • Lorsque la crise d’épilepsie est une manifestation active d’un phénomène de commémoration d’un événement passé oublié ; alors l’hystérique quant à elle, est un symptôme qui se manifeste par un phénomène de remémoration de l’inconscient refoulé.
    • L’hystérique…
      • est un symptôme d’un processus actif de l’inconscient refoulé du sujet
      • est un phénomène de remémoration
      • est une demande : “Réponds-moi, regarde-moi…”
    • L’épilepsie…
      • est une crise d’un processus passif que subit le sujet (psychogénéalogie)
      • est un phénomène de commémoration
      • est une proclamation : “Réponds de moi. Dis-moi que tu as du répondant…”

C - La crise, un présent en acte sans représentation

  • Dans la généalogie et l’histoire du sujet épileptique, provenant de circonstances réelles et d’une représentation en berne (Forclos : par absence de mots et ainsi ne peut se dire) le trauma se donne à voir lors des crises par le corps et les actes. La crise d’épilepsie exhibe la hantise d’une honte sans lieu, sans pourquoi, là où le symptôme hystérique inhibe une culpabilité non assumée et joue la carte de l’angoisse. La crise est un présent en acte sans représentation. La crise appelle le déchiffrage d’un passé inaudible (enquête) et non une interprétation (avis, opinions, jugements). La crise est un savoir sur le chaos, elle fonctionne comme une réponse toxique à des conjonctures secrètes, des non-dits, des sans-mots du sens.

 

D - Dissociation et clivage interne ( Corps-Émotion / Raison-Représentation )

  • La crise d’épilepsie vient d’une lésion dans l’ordre de la psyché. Elle est une coupure, une fracture, une faille du temps et de l’espace psychique du sujet (dissociation). Cette lésion sépare les langages par un clivage interne ou dissociation entre le langage émotionnel du corps et le langage rationnel des représentations de la psyché. C’est la dissociation comme clivage interne entre (Émotions/Pensée). Coupure que nous retrouvons dans l’amnésie post-traumatique afin de sauvegarder le sujet d’une expérience passée insupportable à la conscience : “Le corps sait et parle là où les mots manquent.”

“L’idée d’une dissociation des contenus psychiques est très différente de celle du refoulement […] Le refoulement est un processus actif, un mécanisme de défense, grâce auquel le Moi se protège […] La dissociation est quant à elle un processus que subit le Moi émotionnellement débordé ou épuisé.” (Kédia, M and all 2012. Dissociation et mémoire traumatique : Dunod. p. 37)

E - Accompagner la crise

  • Pour accompagner le sujet épileptique, questionnons cette lésion et coupure historique, généalogique qui surplombe cet état. Pour pouvoir comprendre la crise d’épilepsie, la conjoncture secrète de la première crise est toujours à rechercher. Il est nécessaire que soient dites en mots les circonstances de la première crise, la conjoncture connue et les conjonctures secrètes (lien, rencontre, etc.).

 

F - Articles complémentaires pour aller un peu plus loin…

 

G - Citations du livre :

  • pp. 33_34 - Lésion et non symptôme
    • La crise d’épilepsie est bien, j’en maintiens l’hypothèse, l’effet d’une lésion (En quoi elle diffère d’un symptôme – j’esquisse l’opposition symptôme/crise dans le chapitre suivant.). Lésion donc, mais plutôt histoires de lésions, mensonges, omissions, horreurs surajoutées, compromissions, complicités. Un jeu sans règles dont la crise, en sa trouvaille, réorganisera le “sens” pour celui qui n’a pas cessé d’être lésé. Ce futur “sujet à des crises d’épilepsie” a été dans ces séries historiques-généalogiques “spectateur”, si l’on me passe ce Witz qui condense l’effet des fantômes, à la présentification de ce qui n’est pas “advenu à la représentation”.
  • pp. 38_39 - Récit de vie
    • La démarche généalogique s’apparente à l’écriture d’un roman policier. Il ne s’agit pas de mettre au jour une unique causalité, mais d’identifier des indices, qui ne sont pas des causes, mais les traces d’un parcours. Une telle démarche ne restitue pas un passé supposé réel et univoque, mais elle fait de l’histoire au présent.
  • pp. 38_39 - Mort de l’unité
    • La séparation du corps de la mère est à penser, non plus seulement en termes d’objets partiels ou de sexualité œdipienne, mais surtout en termes de mort du corps de l’enfant, soumis au tout-pouvoir de celle qui peut le faire vivre ou mourir. Un père devient alors celui qui peut rompre le lien en conservant la trace. […] Si le lien n’a pas été rompu (parfois faute d’avoir existé) ou que la trace n’en a pas été marquée, le sujet est en droit de s’interroger sur ce qui est la règle du jeu de ce père excessivement répresseur aussi bien qu’excessivement absent, mais de toute façon sans raison repérable pour l’enfant. […] La question est donc bien celle d’une certaine faillite de la représentation.
  • p. 42 - Capacité de rêverie de la Mère
    • La naissance est déjà en soi une “interprétation forcée” aux parents de leurs désirs inconscients, et l’enfant aura besoin de tous les soins que la mère lui porte pour élaborer son propre champ de représentations. Mais le pouvoir de la mère ne se limite pas à ce don de vie – et donc à ce pouvoir de mort, précurseur de toutes les sensations et métaphores de chute, hors des bras porteurs. C’est elle qui introduira l’enfant au signifiant, c’est-à-dire à la langue prise de façon singulière dans le corps d’un sujet, ceci par la description du corps et de ses émois, par la nomination de la configuration familiale et de ses significations. C’est avec cela que peut se bâtir la magie qui fait grandir.
  • p. 49 - Mise en jeu des limites, celles des corps, celles des chaînes signifiantes
    • Dans un article de 1921, Sandor Ferenczi pensait déjà l’épilepsie comme un état limite entre ce qu’on nommait les névroses de transfert et les névroses narcissiques. Il s’agit bien de mettre en jeu des limites, celles des corps, celles des chaînes signifiantes, celles des domaines du désir. Winnicott Indiquait le chevauchement et la délimitation des aires de jeu du bébé et du “docteur” par le biais d’une morsure qui fait que l’enfant découvre la règle de l’autre : à la fois incommensurable et liée à son propre être. Par le jeu des limites, la chaîne signifiante peut cesser de proliférer à l’infini, et alors se mobiliser métaphoriquement. Sinon le corps lui-même tombe répétitivement pour tenter de briser l’encerclement. La scène psychosomatique est amputée des scènes médiatrices de la représentation incestueuse et du lieu du cadavre.
  • p. 50 - Absence de symbolisation : BLANK ou case vide de sens
    • J. McDougall décrit aussi le Théâtre du soma. Le Sujet enclin à l’expression psychosomatique choisit certains autres comme objets narcissiques de haine, ce qui est une façon de se recréer un environnement maternant. Dans cette relation (qu’elle nomme “addictive”), le sujet perd le fil de ses représentations. Il y répète ce à quoi il a été soumis, l’incohérence des nominations, les “blancs” où le “Je” n’a pas d’informations sur ses sensations, produisant la logique asymbolique du soma livré à lui-même. (J. McDougall, “Le théâtre du Je”, Topique, n° 22, 1979, et, Paris, Gallimard, 2004.)
  • pp. 51_53 - Transfert, qui est symbiotique avant même d’être symbolique
    • Le sujet est alors conduit à reconnaître qu’il y avait un “ailleurs”, que l’histoire est énonçable et que les affects peuvent être partagés. Ceci n’établit pas une vérité univoque, mais le champ d’un possible Imaginaire qui travaille le Réel des corps et sa logique présymbolique (spatialisable comme je le disais en commençant.) en même temps que le tissu des chaînes symboliques. La Méthode généalogique fonctionne alors dans la cure même comme objet transitionnel selon la description qu’en donne Winnicott. Cependant, j’y ai bien insisté, ces tactiques concourent sans se contredire. Le cadre psychanalytique est en soi un jeu partagé. Ne pas le négliger permet d’en tirer parti pour chercher ensemble sans rigidifier, et aussi s’amuser parfois. François Roustang examine les travaux de l’Américain Searles. Il y montre comment l’analyste doit apprendre à dériver avec son patient, à aller le chercher dans les délices de son délire, en sachant bien qu’il les partage aussi quelque peu sans toutefois s’y abandonner tout à fait. Je cite : “Si le psychanalyste ne donne pas à ses [propres] interventions, fussent-elles silencieuses, plus de valeur de vérité qu’aux dires de l’analysant, il est possible que l’entrecroisement des interprétations hypothétiques et de paroles incontrôlées permettre à l’analysant de poursuivre son propre discourt, et donc de laisser émerger ses propres désirs sans crainte de voir surgir un interdit pour non-conformité à la bonne doctrine.” L’analyste capable de s’identifier à la partie la plus psychotique de son patient ne risque alors pas de méconnaître la jouissance inégalable de sa servitude volontaire et son enracinement dans la relation symbiotique de la mère au nourrisson. Il ne risque pas non plus de méconnaître le fondement du transfert, qui est symbiotique avant même d’être symbolique. Le jeu le plus primitif d’ailleurs élabore du symbolique au sein même du symbiotique. À tout jeu, on trouve des règles. C’est la fonction d’essai de la répétition (Probe).
      • F. Roustang, “Jeux de mots croisés”, Critique, n° 373-374, Paris, Les Éditions de Minuit, 1978.31.
      • H. Searles, l’effort pour rendre l’autre fou, traduit de l’Américain, Paris, Gallimard, 1977.
  • p. 54 - Absence de sens
    • L’épilepsie aussi peut survenir comme un haïku. Nous n’en finissons pas d’avoir rendez-vous avec les mots.
  • p. 54 - Récit de vie et histoire retrouvée
    • Il n’y a pas plus de dernier mot dans la tentative d’énoncer l’Inconscient, qu’il n’y a de solution finale au désir. L’épilepsie ne se soigne qu’avec l’histoire, retrouvée avec la liberté de pensée et de mouvement. Il lui faut un espace de libre examen contre les rationalités toutes-puissantes, fussent-elles de teinte scientifique.
  • p. 60 - La crise : un moi de secours, garde-fou à une dislocation brutale
    • La crise dite psychosomatique assure la permanence d’un moi de secours, garde-fou à une dislocation brutale. En cet instant, la “pétition” de l’analyste, c’est la recherche des éléments déclenchant, événementiels, conjoncturels, signifiants, allégoriques et fantasmatiques (en insistant sur le “moment” de la première crise décelable). Au travers des boucles généalogiques, de l’appel aux autres “crises” du champ familial, des identifications/désintrications partielles aux fantômes et vampires que c’était sans le savoir, cette pétition provoque un début de partialisation de l’objet-crise. Avec ses symptômes et ses (con) séquences, indestructible assemblage temporalisé, figure arcimboldesque, la crise nous leurrait de son indiscernable bouquet. Mais À, l’idée de pouvoir chercher des traces dans l’espace généalogique, les signes commencent à jouer séparément, à ne plus se “présenter” ensemble dans le seul rapport mutuel qui faisait armure, carapace. Ils peuvent séparément prendre valeur associative, historique, et rétablir de la pensée là où elle était l’automatique). Du pensable même si le savoir ne le recouvre pas.
  • pp. 71_72 - Pas de sens à la Crise, mais une place dans la structure psychique
    • Je ne parle pas du “sens” de la crise. Elle n’a que le sens qu’on lui attribue, elle est offerte à l’autre, et en ce sens demande d’attribution d’un sens. La crise a des contenus induits : l’horreur, l’équivalent orgastique, ou ce que les spectateurs (médicaux aussi) vont lui attribuer. Pas de sens donc à la Crise, mais une place dans la structure psychique, et dans le discours familial sur plusieurs générations. On y repère le “faire du mort”, à travers les générations et les collatéraux, et on peut y lever le lièvre du désir de ne pas guérir (soit, maintenir sensible une blessure psychique qui était déléguée à la génération d’après). […] Maintenir les ficelles du temps entre la promesse et la menace. […] La “période”, il ne s’agit pas d’en repérer la scientificité apparente, mais l’historicité.
  • p. 123 - Crise est le témoin du réseau généalogique (entourage, filiation, etc.)
    • Quand on commence à élaborer le réseau généalogique, on s’aperçoit que la crise, effectivement, est le “témoin”, et la crise se défait. Si on pense en plus en terme ssd’image inconsciente du corps, c’est-à-dire les effets éprouvés par l’analyste de l’établissement, par exemple, de ce réseau généalogique, la crise fait signe, signe de l’entourage et rappelle effectivement que c’est l’entourage lui-même. Cette crise veut faire entour : l’entourage d’un miroir qui attend son image.
  • p. 123 - 1er crise +++
    • La conjoncture secrète de la première crise est toujours à rechercher par un interrogatoire répété, soigneux et insistant, pas forcément en une fois, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il faudra que soient bien dites les circonstances de la première crise, pas forcément au premier rendez-vous. Il faudra que soient bien dites la conjoncture et les conjonctures secrètes, pas seulement événementielles. “Que croyez-vous qu’il se passait à ce moment-là dans le couple de vos parents ?” Cela évite de fabriquer un pseudo à cette première crise.
  • pp. 123_124 - Et la dernière crise > Déplacement
    • Et la dernière crise ? La dernière crise, c’est celle qui va survenir quand va s’établir, c’est l’expérience, une grande variabilité psychosomatique. Quand le patient épileptique va se mettre à faire de l’eczéma, de l’asthme, à faire des accidents divers, peut-être un petit délire, une crise d’obésité, toute sorte de choses où on sent que ça se déplace. Dès que ça se déplace, on sait bien que la partie est à moitié gagnée.
  • p. 124 - La crise est le témoin d’un destin tragique
    • avec
      • Crise : phénomène fantôme ou de commémoration
      • Symptôme : phénomène de remémoration
    • La crise est le témoin d’un destin tragique. Si l’on arrive à ce que cela se dise suffisamment, on éloigne le tragique. On le met dans l’histoire, on le met dans la dramaturgie. C’est une crise de commémoration dont l’engeance n’est pas de l’individu, c’est un phénomène fantôme. En quoi je la distingue du symptôme au sens analytique qui est un phénomène de remémoration, qui est du sujet, de l’individu, et du moi qui jouent
  • p.124 - Crise - épilepsie/Symptôme - hystérie
    • Épilepsie > La crise proclame : “Réponds de moi. Dis-moi que tu as du répondant.”
    • Hystérie > Le symptôme demande : “Réponds-moi.”
  • p.126 - Remémoration/Commémoration
    • Si le symptôme est une souffrance de la remémoration, alors la crise est une maladie de la commémoration.
  • P.131 - La crise s’exhibe lorsque le symptôme inhibe
    • Le mode critique appelle à examen la hantise recèle les effets d’une honte sans lieu. Pour cela, la crise s’exhibe, là où le symptôme inhibe et joue la carte de l’angoisse
  • P.137 - Crise : coupure et clivage
    • Lorsque la crise vient couper le temps, ou l’espace psychique par le clivage interne, recherchons la coupure historique, généalogique ou idéologique qui surplombe le monument actuel.
  • pp.144-145 - Crise : reconstruire le moment et la signification de cette conjoncture
    • Quand le psychanalyste prend le Haut Mal à la racine Haut Mal, Grand Mal, Petit Mal – autres noms anciens pour l’épilepsie – ou épilepsies partielles apparaissent dans la vie d’un sujet à l’occasion d’une conjoncture critique qu’il ignore le plus souvent. Or, il est essentiel de l’aider à reconstruire le moment et la signification de cette conjoncture. En fait, malgré la surprise éclatante qu’est la crise d’épilepsie, c’est sur plusieurs générations que s’élabore un montage d’événements et de fantasmes qui constituent le sujet en corps étranger. Celui-ci semble alors destiné depuis toujours à chuter hors de l’histoire familiale, à en garantir l’occultation. Lorsque la chance ou la précaution font que l’analyste est témoin des premiers efforts de l’épilepsie pour se constituer en maladie, il existe une possibilité que le discours qui naît alors dans le groupe familial comence à élaborer symboliquement ce qui n’avait même pas statut de forclos – “trop tard advenu” – mais était non encore advenu. De l’expérience analytique répétée procède alors, très généralement, un important complexe de morts cachées, d’incestes à moitié retenus, de filiations et de noms déniés. La conséquence la plus fréquente de cette expérience est un déplacement considérable des symptômes : disparition des crises épileptiques, apparition possible d’autres symptômes psychosomatiques (asthme, eczéma, obésité) ou d’épisodes psychotiques, remaniement des relations familiales. Et dans les meilleurs cas – ceux qui incitent à poursuivre dans cette voie – on observe une évolution vers un mieux être durable qui ouvre la question d’une possible guérison. Encore faut-il pour cela que le psychanalyste soit disposé à laisser travailler en lui l’ensemble du discours familial, ses événements mal ou non situés et ses signifiants confusément croisés. Ce qui nécessite un approfondissement de l’écoute classique.
  • p.145 - La crise appelle un déchiffrage et non une interprétation
    • Ce que recèle l’espace creusé par la crise est de l’ordre du fantôme, et du non-fantasme, car il s’agit de deuils encryptés et d’ablations du sens. La crise n’a pas de sens : surtout ne pas l’accoler à orgasme ou agression ! Elle fait signe depuis un passé insu et appelle un déchiffrage, et non une interprétation.
  • pp.168_169 - Orientations de la pulsion
    • Renversement de but ou de contenu : Agir/Pâtir
    • Retournement d’objet contre soi : Masochisme du toxico > Peur de l’étranger en soi
      • La souffrance somatophobie est le retournement sur soi de la xénophobie. Premier transfert, altération qui ne distingue pas la haine de la détestation. L’outil de coupure dans l’espace de la filiation a été réduit à la haine, idéal comm’un qui ne permet pas que s’atteste et/ou se déteste la dépendance au champ de l’autre. Quand plus rien n’était “de parole”, l’organe (ou l’organisation physiologique) seul trahira l’appel à la singularité, et invoquera la mortalité comme différence ultime. C’est l’investigation historique, généalogique, signifiante et sensible de chaque blessure qui révélera les vestiges de chaque organisation meurtrière, et accomplira le revoilement salvateur.
         

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