Action et fabrication dans le champ éducatif
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Développer le pouvoir sur soi sans exercer de pouvoir sur les autres, c’est se dépasser soi-même dans l'intérêt général. Nietzsche et sa notion de « surhomme » dans le sens de « au-delà de notre condition d’humain », n’a rien à voir avec ces notions d’excellence et de perfection de notre société contemporaine ou encore de race supérieure rêvée par Hitlher qui lui ne l’a jamais lu et a détourné sa pensée. Le « surhomme », c’est celui dont chacun porte en germe la possibilité. Il ne s’agit pas d’exercer un pouvoir sur les autres (comparaison externe de la conformité), mais chaque jour de se dépasser soi-même (comparaison interne du singulier). Ainsi, notre intelligence de « surhomme », elle est notre capacité à créer des connexions inattendues dans des domaines hétérogènes dans une visée : "Développer la puissance d'être de l'Être puisque sa seule raison d'être c'est d'être".
____________________________ En avant 1er...
L’audace de sa pensée réside aussi dans la volonté de construire une approche de l’expérience humaine qui conjoigne ces deux dimensions apparemment opposées que sont la psychanalyse et l’anthropologie, l’intériorité du psychisme individuel et l’extériorité des normes collectives au niveau le plus général, envisagées dans une perspective à la fois historique et dynamique. Dès lors, on n’a plus affaire à des catégories intemporelles, fondées en nature, mais à des processus évolutifs, nés des rapports de force entre groupes porteurs de ressources et d’aspirations hétérogènes. Il opère ainsi une critique croisée des deux grands systèmes théoriques de son époque : l’histoire des idées d’une part, à laquelle manque la prise en compte des phénomènes inconscients que la psychanalyse freudienne a su mettre en évidence ; et la psychanalyse d’autre part, excessivement fermée à l’historicisation des structures psychiques, et tendant de ce fait à les transformer en processus biologiques ou en catégories métaphysiques. C’est donc une “psychologie historique” qu’il vise à élaborer, intégrant à la fois la dimension de l’inconscient et celle de l’histoire” (Heinrich 2015 p. 55)
Lien : Elias, N. (1991). Qu’est-ce que la sociologie ?. Editions de l’Aube
Dans « les chemins qui mènent nulle part », Heidegger écrit : «… Se tourner vers l'ouvert c'est renoncer à lire négativement ce qui est. Mais qu'est-ce qui est plus étant, c'est-à-dire, d'après la pensée des temps modernes, plus certain que la mort ? La lettre de Rilke du 6 janvier 1923 dit qu'il s'agit de lire le mot de ‘mort’ sans négation… »
Ainsi, l'aventure évaluative est toujours le signe, pour l'individu, le groupe, ou la société, d'une marche vers la maturité et l'autonomie. (Harvois, Y. 1987 pp. 116-119)
Si le contrôle et l'évaluation sont essentiellement politiques, ils sont également fortement reliés au champ du désir. De fait, tout ce qui a trait au pouvoir s'enracine sur le libidinal. Nous sommes beaucoup plus équipés mentalement pour vivre le contrôle; l'on pourrait dire : Le contrôle, cet obscur objet du désir ! C'est seulement quand on fait son deuil du contrôle que l'évaluation peut émerger. Il nous faut alors chercher profondément en nous-même pour repérer les traces archaïques de nos premiers apprentissages relationnels. (Harvois, Y. 1987 pp. 116-119)
Évaluer en vérité, c'est naviguer à l'estime. (…) comme le pas, toujours incertain de ses suites et jamais sûr de ses résolutions, pris par l'estime sur l'estimation ? (Hameline, D. 1987)
L'estime de soi n'est pas, tant s'en faut, la complaisance à soi. (…) La complaisance ne cherche pas ce qui est équitable et repousse l'échéance. L'estime, au contraire, passe par l'estimation. Et l'on a déjà mis autrui en scène dans le rôle du médiateur obligé. Nul ne peut s'estimer qu’estimé : l'énoncé est d'une banalité affligeante, connu de tout sujet de l'évaluation, et pourtant de rappel indispensable puisqu'il dit la vérité de quiconque." (Hameline, D. 1987)
Le mythe s'oppose au logos, comme la fantaisie à la raison, la parole qui raconte à celle qui démontre. Logos et mythos sont les deux moitiés du langage deux fonctions également fondamentales de la vie de l'esprit. Le logos, étant un raisonnement, entend convaincre ; il entraîne, chez l'auditeur, la nécessité de porter un jugement. Le logos est vrai, s'il est juste et conforme à la « logique » ; il est faux, s'il dissimule quelque rouerie secrète (un « sophisme »). Mais le « mythe » n'a d'autre fin que lui-même. On le croit ou non, selon son bon plaisir, par un acte de foi, si on le juge « beau » ou vraisemblable, ou simplement si l'on désire y croire. Le mythe se trouve ainsi attirer autour de lui toute la part de l'irrationnel dans la pensée humaine : il est, par sa nature même, apparenté à l'art, dans toutes ses créations. Et c'est là peut-être le caractère le plus saisissant du mythe grec : nous constatons qu'il s'est intégré à toutes les activités de l'esprit. Il n'est aucun domaine de l'hellénisme, aussi bien la plastique que la littérature, qui n'ait constamment recours à lui. Pour un Grec, le mythe ne connaît point de frontière. Il s'insinue partout. Il est aussi essentiel à sa pensée que l'air ou le soleil à sa vie même. (Grimal, P. 1953 p. 5 n3)
Les tenant du courant radical de la cognition situé défendent la relativité contextuelle de toute activité cognitive. Selon eux, les habilités d’une personne ne peuvent-être comprises qu’en référence au contexte où elles se manifestent. Par ailleurs, ces habilités ne peuvent-être transférées d’un contexte à l’autre et ne peuvent être évaluées hors de leur contexte d’origine. Une telle position est à l’opposé des modèles d’évaluation diagnostique d’inspiration cognitiviste. (Grégoire J. 1996 p 217)
L’intemporalité de l’inconscient est ce qui maintient actifs en nous ce qui nous pousse à vivre, oriente nos choix et notre destin, et c’est en même temps ce qui soulève les plus grandes difficultés à concilier les désirs les plus enracinés, aspirant à se réaliser avec ce que la vie nous autorise à satisfaire. Face aux outrages du temps, il peut être réconfortant de penser à l’inaltérable jeunesse d’Eros. (Green, A. 2000 p. 176)
Comment donner une telle importance aux expériences de l’enfance sans que l’objet y soit pris dans la plus grande considération ? […] L’objet agira dans le sens de l’organisation ou de la désorganisation de la vie psychique en fonction des propriétés inhérentes à celle-ci. […] L’objet est le révélateur de la pulsion. Si l’objet ne venait pas à manquer, nous ne serons rien de la pulsion. […] Tout est à la limite transformable en objet et les pulsions ont une fonction objectalisante. (Green A. 1995 pp. 25 à 28
Voilà donc les choses rétablies dans l’ordre : le principe de Nirvana (d’inertie) à pour tendance ultime la suppression des excitations, et le principe de plaisir en est seulement dérivé. La première théorie de l’Esquisse retrouve ses droits. […] Le divorce entre le principe de Nirvana et le principe du plaisir est prononcé et l’obligation de ne plus les confondent prescrite (Et nous prendrons garde à l’avenir de considérer que les deux principes ne font qu’un). Le partage de ce qui revient à chacun se fait ainsi : le principe de Nirvana exprime la tendance de la pulsion de mort ; le principe de plaisir représente les demandes de la libido ; et la modification de ce dernier principe, le principe de réalité, représente l’influence du monde externe. (Green 1983)