Dissociation et mémoire traumatique
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Développer le pouvoir sur soi sans exercer de pouvoir sur les autres, c’est se dépasser soi-même dans l'intérêt général. Nietzsche et sa notion de « surhomme » dans le sens de « au-delà de notre condition d’humain », n’a rien à voir avec ces notions d’excellence et de perfection de notre société contemporaine ou encore de race supérieure rêvée par Hitlher qui lui ne l’a jamais lu et a détourné sa pensée. Le « surhomme », c’est celui dont chacun porte en germe la possibilité. Il ne s’agit pas d’exercer un pouvoir sur les autres (comparaison externe de la conformité), mais chaque jour de se dépasser soi-même (comparaison interne du singulier). Ainsi, notre intelligence de « surhomme », elle est notre capacité à créer des connexions inattendues dans des domaines hétérogènes dans une visée : "Développer la puissance d'être de l'Être puisque sa seule raison d'être c'est d'être".
____________________________ En avant 1er...
L’homme est la seule créature qui doive être éduquée (…) Par son instinct un animal est déjà tout ce qu’il peut-être ; une raison étrange a déjà pris soin de tout pour lui. Mais l’homme doit user de sa propre raison. Il n’a point d’instinct et doit se fixer lui-même le plan de sa conduite. Or puisqu’il n’est pas immédiatement capable de le faire, mais au contraire vient au monde pour ainsi dire à l’état brut, il faut que d’autres le fasse pour lui. (Kant, E. 1777-87)
G.H. Mead (1963) distingue au sein du Soi deux composantes: le Je et le Moi. Ce dernier est considéré comme l'ensemble organisé des attitudes des autres que l'on assume soi-même en les intériorisant. Celui-ci joue le rôle conventionnel et conformiste à l'égard des attitudes des autres, alors que le Je constitue la réaction de l'organisme aux attitudes des autres. Il représente le côté créateur du Soi dont la construction s'effectue dans et par la relation interactive et tensionnelle entre ses deux composantes. (Kaddouri, M. 2002 pp. 31-47)
Il est « …une condition ou une base de la psyché en soi, condition omniprésente, immuable, identique à elle-même en tous lieux (…) les instincts et les archétypes constituent l'ensemble de l’inconscient collectif. Je l’appelle "collectif" parce que, au contraire de l’inconscient personnel, il n’est pas fait de contenus individuels plus ou moins uniques ne se reproduisant pas, mais de contenus qui sont universels et qui apparaissent régulièrement. » (Jung C. G. 1983 p.19)
Je suis partagé entre l’amour de moi-même et l’amour de l’autre. C’est cela mon drame, c’est cela mon enfer. Incapable de renoncer à moi en faveur des autres, incapable de renoncer à l’autre en ma faveur. Je devrais me dire, je devrais être convaincu que ni les autres ni moi-même n’avons de l’importance. Aucune importance. J’ai beau me le dire, je ne puis supporter de frustrer les autres de l’amour que je leur dois. (Ionesco E. 1967, p.182)
Deux processus de création identiques :
Dés lors que l'on se trouve dans le champ de la praxis, on sort de la perspective d'une conception mécaniste. Ainsi il n'y a plus d'Auteur, de cause unique, ou encore de démiurge. Cet Auteur qui prend place dans tout processus de mise en forme et de fabrication devient, en quelque sorte parfaitement inutile lorsqu'il s'agit d'action, de praxis (…) que l'on peut faire quelque chose dans le domaine des affaires humaines (…) comme on fait des tables ou des chaises, c'est-à-dire l'idée qu'il est possible de traité les hommes comme des matériaux. (Imbert, F. 1992 p.117)
Le moment éthique qui inscrit la mise en pratique de la loi, se révèle donc être le moment d’une perte, à savoir, du consentement à un renoncement dont le sujet ne peut faire l’économie (…) c'est-à-dire, un renoncement à s’identifier à la loi elle-même, au « moi-Dieu. (…) Le moment éthique constitue donc effectivement le moment d’un arrachement au repli narcissique et à la jouissance morbide, il représente le point d’émergence du sujet autonome, moment d’une création qui conduit hors de l’enfermement des règles. (Imbert 1992 pp.27-30)