Les avatars de l'éducation : problématiques et notions en devenir
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Développer le pouvoir sur soi sans exercer de pouvoir sur les autres, c’est se dépasser soi-même dans l'intérêt général. Nietzsche et sa notion de « surhomme » dans le sens de « au-delà de notre condition d’humain », n’a rien à voir avec ces notions d’excellence et de perfection de notre société contemporaine ou encore de race supérieure rêvée par Hitlher qui lui ne l’a jamais lu et a détourné sa pensée. Le « surhomme », c’est celui dont chacun porte en germe la possibilité. Il ne s’agit pas d’exercer un pouvoir sur les autres (comparaison externe de la conformité), mais chaque jour de se dépasser soi-même (comparaison interne du singulier). Ainsi, notre intelligence de « surhomme », elle est notre capacité à créer des connexions inattendues dans des domaines hétérogènes dans une visée : "Développer la puissance d'être de l'Être puisque sa seule raison d'être c'est d'être".
____________________________ En avant 1er...
L'humain est biologiquement déterminé pour ne pas l'être.
Neurobiologiste Dr Pierre Magistretti (2017). Cerveau et pensée. Colloque de l'université de Toulon
la femme porte en elle, silencieusement déjà, dans la vie de son corps, la conciliation des oppositions, et change dans la révolte spirituelle et corporelle de l’érotique, l’éternellement imparfait en un événement éternel. L’homme, quant à lui, est voué au dualisme pulsionnel, à la division de ses buts, de son être, de ses idéaux, à sa séparation d’avec lui-même et le monde à jamais. Moteur même de sa création. […] La femme reçoit à l’intérieur, l’homme projette quelque chose de lui vers l’extérieur. […] L’homme se perd comme possesseur de lui-même […] il perd ce qu’il possède, il devient altruiste malgré lui. […] Cette générosité d’une certaine façon involontaire de l’abandon de soi le caractérisera…” (Andréa-Salomé L. 1980, p.39)
Car la société ne naît pas de l’homme, aussi loin qu’on remonte dans l’histoire, c’est lui qui naît dans une société déjà donnée. Il est contraint, d’entrée de jeu, d’y insérer son action comme il loge sa parole et sa pensée à l’intérieur d’un langage qui s’est formé sans lui et qui échappe à son pouvoir. D’entrée de jeu : qu’il s’agisse, en effet, de sa nation ou de sa langue, l’homme entre dans un jeu dont il ne lui appartient pas de fixer, mais d’apprendre et de respecter les règles” (Finkielkraut, A. 1987, p. 23)
Les savants désormais, et non les idéologues déclarent que le contrat est une fiction, parce que hors de la société, il n’y a pas d’individus autonomes. (…) Naguères le droit divin faisait partie des innombrables fables dont la raison critique estimait devoir émanciper les hommes; avec l’apparition des sciences humaines, ce sont les idées philosophiques de contrat social, de droit naturel qui sont à leur tour rangées parmi les mythologies. (…) par un retournement ironique, la philosophie subit le sort humiliant qu’elle infligeait à la religion. (Finkielkraut, A. 1987, p. 37-38)