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Tâche
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Ensemble des opérations à conduire pour réaliser un produit.
A distinguer de l’activité.
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Tâche d’analyse
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Recouvre des opérations du type : repérer, ou isoler, classer, distinguer, distribuer dans des classes, sérier, faire des ensembles. La grille d’analyse sert au recueil des données qu’on range dans des cases. Il existe donc à l’origine de la grille des dimensions constituées chacune d’un ensemble de catégories. Ces dimensions sont issues d’un modèle (ou d’une théorie) qui est trop souvent implicite.
La grille d’analyse fonctionne comme un filet, une nasse : si on ne peut remplir une case, cela ne remet pas en question la grille c’est la grosseur du poisson qui est en cause. Pendant l’activité d’analyse, l’absence d’un élément n’a pas de sens. C’est bien pourquoi les grilles de critères, par exemple, sont dangereuses quand on a une grille, on se sent obligé de la remplir. L’analyse est l’exécution d’un ordre : découper de façon systématique. Se donne comme objective : le sujet qui effectue une analyse ne doit rien inventer, il doit disparaître, et un ensemble de “bonnes réponses” existe qu’il faut trouver : une correction est prévisible. Critère majeur : la cohérence, la logique interne, sinon à l’exhaustivité (la mise à plat). Donner une grille, c’est exiger des réponses. Mais en général, l’objet étudié étant plus riche que ce que l’analyse peut en prendre, une dernière catégorie “autre” permet de ranger le surplus du découpage.
Envisager que la grille puisse être remise en question parce que les éléments qu’elle ne recueille pas seraient aussi signifiants, c’est changer de tâche et se mettre à évaluer la grille. Comme la synthèse, fonctionne sur des éléments que l’on considère dans leur plénitude, comme existants.
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Tâche de synthèse
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A pour verbe générique, combiner. Il s’agit de refaire un tout avec des éléments épars.
La synthèse comme combinatoire d’éléments répond à une demande (à distinguer des tâches d’analyse).
La synthèse se donne comme subjective. Existe de l’invention plus ou moins imprévisible, plusieurs réponses seront possibles, attribuables au réalisateur, à condition que la consigne soit respectée, que le matériau réunifié contienne l’ensemble du matériau de départ. Critère majeur : tend vers la pertinence de ce tout que l’on recombine à l’objectif que l’on a sur ce tout et qui le rend nécessaire.
Comme l’analyse, fonctionne sur des éléments que l’on considère dans leur plénitude, comme existants.
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Tâche d’évaluation
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A la différence de l’analyse ou de la synthèse, ne fonctionne pas sur des éléments que l’on considère dans leur plénitude, comme existants, mettent à la question le matériau qu’elles traitent ce matériau n’est pas une donnée que l’on se contente de manipuler, soit pour le distribuer (tâche d’analyse) soit pour le réunifier (tâche de synthèse). Dans les tâches d’évaluation, les éléments peuvent être vides, absents ou contrefaits, et ce vide sera signifiant. On prend en compte dans les tâches d’évaluation que les éléments puissent ne pas être là, ou ne pas être correctement là, plus ou moins frappés de non-existence, de non-réalisation signifiante.
Distinguer trois types de tâches d’évaluation dans la logique de contrôle (qui donne à l’évaluateur une position d’externe et vise à le rendre maître du matériau qu’il apprécie pour le gérer) :
Les tâches d’évaluation dont le terme générique serait “différencier”, c’est-à-dire accuser les différences, repérer des écarts, des manques, des besoins, des erreurs, des variations repérer le degré de vide, d’absence ou de contrefaçon. La comparaison en tant qu’activité peut donc passer de l’analyse à l’évaluation, sans rupture, ce qui rend les tâches de comparaison si difficile à apprendre. Non seulement elles demandent d’avoir une grille de recueil des tris (comme dans toute tâche d’analyse), mais aussi d’avoir un référent construit (comme dans toute tâche d’évaluation) qui permette de voir les écarts et les manques. En analyse, comparer, c’est reconnaître ce qui est là en évaluation, dans ces tâches de type un (différencier), comparer, c’est voir aussi ce qui manque, donc savoir que ça peut manquer, et savoir reconnaître ce qui n’est pas là, ou incomplètement là.
Dans les tâches d’évaluation du second type, le terme générique est “corriger” il s’agit de pouvoir rectifier, réajuster, adapter, régulariser, ce qui implique d’avoir des critères à sa disposition (si on corrige ce qui est fait) ou de pouvoir se les donner (si on corrige par anticipation) critères qui permettent non plus de voir les différences, mais de repérer ce qu’il faut modifier, améliorer. Il faut là partir avec des prévisions de traitement envisageant que le matériau puisse comporter des éléments frappés de vide, il faut planifier non pas seulement la réalisation, mais la possibilité de réajuster cette réalisation. La mise au jour, la construction des grilles d’analyse (faire des catégories) et la construction de plans synthétiques (se donner un guide de réalisation) sont des tâches d’évaluation.
Enfin, troisième type de tâche d’évaluation : “valider” : contrôler, décider de la conformité, cataloguer, fixer, trier et rejeter, sélectionner, filtrer, passer au calibrage, éliminer ou retenir, classer ou donner un rang, mesurer, hiérarchiser, ce qui implique d’avoir un référentiel fixe, que l’on fixe pour pouvoir contrôler.
Toutes ces tâches fonctionnent sur de l’auto-guidage du réalisateur par un référentiel érigé en gabarit : on ne va pas remettre en question, pendant qu’on les effectue, le bien-fondé des catégories, des objets ou de la norme à partir de quoi on travaille.
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Tactique
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Fabrication de trajectoires économiques pour atteindre un but à court terme. Pensée fonctionnaliste.
Mise en œuvre d’une stratégie consciente : inflexions, mouvements, adaptations contextualisées et circonstanciés de l’action dans le cadre d’un choix stratégique, d’un calcul maintenu.
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Technique
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Type d’outils relativement autonomes, comportant son mode d’emploi, pour prélever ou traiter de l’information.
Ensemble stable de procédures extraites d’une méthode de recherche, désenclavé, rendu autonome pour être transposé hors de son champ initial, ici pour servir à la rigueur de l’étude. L’intervenant de métier, par exemple, utilise ainsi le questionnaire, l’observation, l’entretien, les tests statistiques.
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Téléologie
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Téléguidé par l’objectif. Guidé par la fin, par le produit à réaliser ou la fonction à remplir.
Pensée fonctionnaliste dans les théories de l’action.
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Tenir conseil
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Discuter pour arriver à un consensus entre les parties convoquées et prendre une décision rationnelle commune. Convaincre, négocier.
Se différencie de l’accompagnement où on fait en sorte que l’accompagné problématise et où l’orientation prise est le fait de l’accompagné parce que seul son destin est en jeu.
Très peu usité, on préfère notamment en médecine parler de “conférence de consensus.
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Tension
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Quand on conceptualise deux éléments et qu’on dit qu’ils sont “en tension”,
l’expert fera référence à la tension mécanique d’un solide linéaire (comme une corde ou un câble) qui est la contrainte qu’il subit quand il est soumis, à ses extrémités, à deux forces dirigées vers l’extérieur du solide.
pour l’accompagnateur, la tension sera davantage référée à la tension électrique, comme la circulation du champ électrique le long d’un circuit. La tension comme circulation, mouvement, dynamique entre deux bornes.
La tension dans la relation n’est pas forcément contraignante puisqu’elle ne peut pas ne pas être, elle est là et il faut faire avec, elle n’est pas un problème à résoudre mais un type de situation. Elle nécessite de la mobilisation et non pas de la crispation. On sait même que le relâchement est la meilleure façon de s’y tenir.
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Tiers
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Faire tiers : permettre un décollement de l’autre. Ne pas s’engluer dans l’affectif. Refus de la fusion mimétique. Permettre l’allier/délier. Construire une situation de médiation. Permettre la régulation (voir le RE).
Actualiser le tiers : jouer le tiers, le rendre présent dans une situation où menace la suture.
Le corps professionnel est un tiers instituant : agir en tant que membre d’une institution, c’est rappeler la loi, convoquer les règles, le contrat, le cadre du travail. Se poser ponctuellement comme tiers : rappeler qu’en l’autre aussi existe un corps professionnel dont il est le représentant dans une institution. On n’est jamais seulement deux dans le face à face. “Les institutions existent avant nous […] elles se confondent avec nous. Elles ne sont pas seulement un monstre extérieur, elles font partie de notre intimité. Sans elles on ne pourrait survivre”.
Plus généralement, le collectif de travail peut faire tiers, il ne se substitue pas au sujet. Le collectif devrait être dans le sujet, il n’est pas au-dessus, mais pouvoir porter ou habiter l’institution s’apprend et pas seul : “La multiplication des activités dites de service” s’accompagne d’une manière plus globale d’une transformation de l’objet du travail. […] la matière travaillée prend aujourd’hui la forme du service rendu et donc de la relation à l’autre. Ici, les prescriptions et autres procédures standardisées trouvent vite leurs limites. Ce qui suppose le recours à d’autres ressources pour contenir la relation et y inscrire la référence à un tiers institutionnel et professionnel, tiers qui, bien souvent, fait défaut tant les collectifs de travail n’ont plus les moyens des élaborations et échanges sur la pratique du fait de l’intensification du travail”.
Enfin le travail lui-même fait tiers : “La relation à l’organisation reste médiatisée par le travail, même si le discours organisationnel tend à occulter ce tiers au profit de la construction d’une relation duelle favorisant la dépendance, l’identification, l’adhésion par l’instauration d’une hégémonie de pensée et de références.”. Les missions attachées au poste sont l’objet déclaré de l’évaluation.
Voir intervenant.
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Trahison
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Séparation intempestive, inopinée qui peut toujours être d’abord entendue comme un reniement. Trop souvent accompagné de violences. Décollement plus ou moins abrupt du Maître qu’on s’était donné. Transgression d’un pacte.
Moment crucial dans l’éducation où l’éduqué parle en son nom pour dire des choses nouvelles, autres, inédites auxquelles l’éducateur ne souscrit pas. Marque la fin d’une étape d’assimilation, ouvre l’étape du partenariat. Tout éducateur peut s’attendre à être trahi, puisque c’est la marque d’autonomie de l’éduqué, visée de l’éducation. S’émanciper sans trahir n’est sûrement pas possible.
Epreuve importante pour l’éducateur : son attitude d’abord rendra la suite d’une collaboration faisable ou impossible. Bifurcation. Doit se préparer à être surpris. Et la façon dont se passe ce délier reflète la qualité de son étayage, de la relation telle qu’elle a été construite depuis le début. Est un analyseur de la relation. On ne peut que trahir violemment quand on a été l’objet d’une emprise perverse.
A distinguer de l’assimilation : “ce que nous communiquons n’est jamais totalement pris, accueilli et reçu” : voir altération.
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Trajectoire
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Parcours pour arriver à atteindre un objectif prédéfini comme la balle pour atteindre la cible.
“La trajectoire correspond à un mouvement prédéterminé, programmé, traçant la course, régulièrement courbe si ce n’est rectiligne, d’un mobile, inerte par lui-même mais propulsé à partir d’une source d’énergie.”,
Dans le guidage, c’est la trajectoire qui est privilégiée.
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Trajet
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Implique des retours en arrière, des errances, un arrêt toujours possible : un but peut changer en cours de route.
Dans l’idée de chemin, d’itinéraire et non pas de parcours : “Le temps, la durée, les rythmes propres à chacun y prennent une place prééminente. Ce sera l’évaluation, supposant la représentation et la dynamique propre d’un projet, et non plus le contrôle, qui correspondra le mieux à ce type de démarche”.
Dans l’accompagnement, c’est le trajet qui est privilégié. Est le résultat d’un cheminement toujours imprévisible si on est dans une relation éducative où l’autonomie de l’autre est un pari permanent.
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Transformation
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Changement d’un état en un autre état. Transformer le minerai en métal : on ne transforme que la matière. L’humain change, en continu. Il est une dynamique, non pas une succession d’états.
Appelle la multiplication des bilans pour voir l’évolution. Le bilan est un arrêt sur image (de cinéma) il est une représentation, pas une saisie du réel. Le bilan comme image se construit et n’est jamais un simple reflet isomorphique à ce qu’il donne à voir. Tout bilan sur l’humain est immédiatement réinvesti dans la dynamique qui ne s’arrête pas. L’état est donc une fiction.
Fantasme du formateur qui se croit à l’origine du changement du formé. Débouche sur l’emprise.
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Travail
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Vient du latin trepalium, instrument de torture. Effort requis par la tâche à effectuer.
Traitement ou manipulation visant à la modification du matériau traité pour le transformer. Trop souvent réduit au travail industrieux, à la fabrication d’objets plus ou moins en série, dans une conception fonctionnaliste, téléologique et praxéologique. Confondu avec la poiésis, la fabrication.
Elaboration mentale liée au Moi considéré dans son rapport avec la conscience. Processus quasiment inachevable, de questionnement, de mise en références, d’élucidation, de perlaboration, de remaniements.
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Travail de soi
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Attention portée à soi dans l’agir, écoute du débat des valeurs pendant la réalisation d’un projet.
Exercice de son propre corps dans l’agir, usage de soi dans les contradictions inhérentes à la pratique.
“Dramatique d’usage de soi”.
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Travail sur soi
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Exploiter ce qu’on sait déjà faire et ne pas renier ce qu’on pourrait faire d’autres, choisir sans cesse sans rien renier… élargir ses compétences, expérimenter d’autres voies, relier… assumer ses contradictions, être attentif à sa problématique personnelle pour assumer ses entraves.
Vouloir s’élargir, s’assouplir, s’approfondir. Ce n’est pas seulement un exercice de conscientisation qui rendrait l’évaluant de plus en plus maître de lui même mais un projet d’élucidation dans l’agir, de l’activité elle même, dont le meilleur indicateur est le plaisir à être dans l’agir… c’est donc un processus inachevable.
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Tutorat
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Métaphore du jardinier : conforter pour aller droit, empêcher de tomber et pour mieux faire produire.
Forme particulière de la posture du guide.
Pratique courante d’étayage, à propos des stages ou de l’entrée en exercice professionnel : un aîné doit vérifier que le novice fait ce qu’il faut faire, éventuellement le conseiller pour que l’expérience soit la plus formatrice possible.
A distinguer de l’accompagnement.