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Éclairer
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Faire la lumière de façon définitive, sans laisser d’ombre. Éclairage au néon. On voit tout, on sait tout, on peut contrôler.
On risque d’être condamné à la transparence définitive et oublier les opacités irréductibles. C’est le mythe de la transparence obligatoire pour tout surveiller.
À distinguer de élucider.
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Écoute
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Activité consistant d’abord à se taire pour que l’autre parle. Entendre. Une évidence : sans écoute, on n’entend que soi.
Ne dit rien du projet pour lequel on écoute : ce peut être pour vérifier une conformité ou pour prendre en défaut, pour faire un diagnostic ou porter un jugement de valeur. N’est pas en soi une valeur. Existe des écoutes dans le contrôle (comme “L’écoute codée” où on “détecte et collecte les indices comportementaux par lesquels vous vous révélez en permanence. Il peut s’agir de rictus, de tics…” .), pour le dévoilement d’un caractère, le remplissage d’une typologie préalable, l’étiquetage de l’autre).
Terme vague et consensuel qui permet de faire croire qu’en apprenant telle ou telle technique, on améliorera forcément ses relations professionnelles. Ou de faire croire que la communication peut être, avec la bonne technique, claire, maitrisée, vraie, et l’acteur authentique et en harmonie. Voir altération, négatricité, opacité.
On a toujours une matrice d’écoute : un ensemble disponible de critères qui permet d’entendre : l’écoute n’est jamais neutre : “si souple qu’elle se veuille, est donc toujours une écoute déjà armée, une écoute structurée”.
Double écoute : s’écouter et écouter l’autre, en même temps “se mettre intensément à l’écoute de ce qui est dit et d’y réfléchir pendant que [l’autre] parle” , et pour se questionner en situation sur ses propres manières d’agir.
L’écoute empathique (voir empathie) l’écoute flottante, désirante, bienveillante, clinique : “observer, écouter : essayer de comprendre sans préjugés, sans projection de normes préétablies” . recevoir la vérité du sujet, sa parole, créer un espace de confiance, un milieu pour l’étude.
Travail d’écoute : mettre ses standards à distance pour laisser place à une perception plus fine de la situation, exercer une vigilance à l’autre, à ce qu’il dit, ce qu’il fait, à ce qu’il semble penser mobiliser une sorte d’attention “flottante”, sensorielle, qui laisse une fenêtre à ce qui pourrait survenir. Une écoute dite “intuitive ou empathique” (voir empathie et intropathie) : une attention qui se centre aussi sur les relations des uns et des autres, sur les modes d’être. Mettre également ces recueils en lien avec un ou d'épisode(s) analogue(s), et entrer en dialogue avec l’autre à propos de ce qu’on croit avoir compris de sa problématique. Un épisode de vigilance, de compréhension, d’interprétation, d’écoute sensible, de la “rencontre” avec l’autre. C’est une “rencontre de situations, de personnes singulières, de milieux particularisés par une histoire commune […] : une rencontre de rencontres en somme.” Elle déroule une intelligence de la situation. Elle sert à s’orienter par l’action. Voir processus d’orientation.
L’écoute dans l’accompagnement remplit trois fonctions :
Accueillir la parole de l’accompagné,
Eveiller, c’est-à-dire “ouvrir la personne accompagnée sur des réalités qu’elle ignore ou qu’elle ne soupçonne pas” : faire problématiser,
“Confronter : en déconcertant, par exemple : ‘ tu t’attendais à ce que je dise la même chose que toi’, en provoquant : ‘est-ce toujours la faute des autres ?’, en questionnant : ‘je te pose peut être la question qu’il ne faut pas ?’ en interpellant etc” pour “provoquer la possibilité du changement” .
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Education
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“Processus culturel d’humanisation venant parachever le processus biologique […] accès à l’humanité de l’homme” . Projet et processus temporels qui consistent à viser l’autonomie de quelqu’un, la promotion de ses possibles par la connaissance d’une culture. Voir praxis.
Eduquer, c’est jouer avec instruire, développer, accompagner dans la maturation, professionnaliser, former à, former pour, former avec…
Projet d’articuler l’instruction (rendre savant par la transmission de savoirs) avec l’accompagnement de l’autre dans sa propre voie : une problématique à jouer entre le nécessaire instrumental (instruire pour éduquer) et son contraire, l’épistémologique.
Ne peut être restreinte à l’instruction : “L’éducation, beaucoup plus encore que la transmission des savoirs et des savoir-faire, organisée, sous forme d’apprentissages et d’enseignements, est l’expression de la Culture d’une Société, et, à ce titre, implique des valeurs, une “vision du monde”, des “modèles” implicites souvent inconscients, débordant très largement les “humanités” de la “culture cultivée”, parce que plongeant leurs racines dans l’imaginaire social où ils puisent aussi bien les énergies créatrices que destructrices, les “projets” que les mythes, les leurres et les chimères. En ce sens, l’éducation est “savoir-être”, formation du sujet, élaboration de la relation à soi et au monde, autant, sinon plus qu’acquisition de “savoir” et de “savoir-faire” étroitement entendus” .
Se rencontre dans tout un ensemble de pratiques sociales. N’est pas réservée au scolaire.
La situation d’éducation n’est jamais une donnée “naturelle”, elle est un construit : elle se parle dans une organisation sociale qui a une histoire, dans une culture, dans des institutions (formation scolaire, initiale, professionnelle, continue, permanente) mais fait aussi partie des fonctions des cadres dans les services, les entreprises etc.…
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Elucider
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Avancer en faisant la lumière, comme avec une bougie à la main. Derrière soi, la pénombre revient. Avancer dans la compréhension en situation.
C’est un travail.
À distinguer d’éclairer.
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Emotion
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Sensation intime qui fait événement dans une situation. Trop souvent réduite à un dérangement du prévu dont il faudrait limiter les effets négatifs (on dit alors “gérer ses émotions”). On oublie que ce peut être une sensation désagréable (la peur) mais aussi un sentiment agréable (la joie). Quand on veut “maîtriser ses émotions”, on entre dans le calcul ou la stratégie pour obtenir un effet précis, choisi (ne pas se laisser déborder, rester maître de soi). On avance alors la nécessité de faire preuve d’une “intelligence émotionnelle” pour être efficace et rentable.
Manifestation chez l’autre, visible et souvent imprévue, d’un trop plein affectif qui peut bouleverser le cours de la situation (on dit alors “une explosion de colère”). On parle de “gestion des émotions” pour désigner la volonté d’esquiver ce qui est ressenti comme une attaque, pour maîtriser la situation, reprendre la main. Va souvent de pair avec la recherche obsessionnelle de l’harmonie et l’incapacité à se tenir dans les conflits, confondus avec le combat.
Des techniques (comme la communication non violente, empathie, conscience de soi, affirmation de soi…) sont vendues dans le marché du “développement personnel” pour gérer, développer et maîtriser ses “compétences émotionnelles”. Les théories cognitivistes de la vie du cerveau servent à mieux convaincre le client de se soumettre à une “méthode” dont il va devenir dépendant : on est dans l’instrumentation du soi pour la correction des comportements déviants. Installe une relation thérapeutique à son propre “caractère”, au nom de la cohérence, tout en prônant authenticité et congruence.
Est en lien avec le débat des valeurs dans l’agir professionnel. Ce sont les valeurs atteintes, convoquées, revendiquées qui provoquent l’émotion et son intensité. Identifier la valeur en question ou la chaîne de valeurs remises en question dans la situation, dans une attitude réflexive, permet d’accepter ses émotions et celles des autres pour en parler. La verbalisation des émotions n’est pas la seule manière de les prendre en considération : les rituels jouent aussi ce rôle. Ne pas nier l’émotion, ne pas la refouler, chercher ce qu’elle signifie ici et maintenant pour en débattre. C’est un travail d’évaluation située.
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Empathie
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Ensemble des techniques liées à une attitude intuitive qui consiste à saisir le sens subjectif et intersubjectif d’une activité humaine concrète, à partir des intentions que l’on peut anticiper chez un ou plusieurs acteurs, cela à partir de notre propre expérience vécue du social puis à transcrire ce sens pour le rendre intelligible à une communauté humaine. : sorte “d’intuition projective” fondée sur la compréhension immédiate de l’autre en tant qu’être humain ou méthode descriptive qui “consiste à revivre en pensée les situations significatives”, comprendre le vécu de quelqu’un d’autre sans l’éprouver pour autant de façon réelle dans notre affectivité. S’immerger dans le monde subjectif d’autrui, participer à son expérience autant que faire se peut, capter les significations personnelles des paroles de l’autre plus que de répondre à leur contenu, être réceptif aux réactions d’autrui, appréhender son l’expérience à partir de l’angle de la personne tout en demeurant émotionnellement indépendant : il s’agit de ““ sentir le monde privé du client comme s’il était le vôtre, mais sans jamais oublier la qualité de ‘comme si’”… Sentir les colères, les peurs et les confusions du client comme si elles étaient les vôtres, et cependant sans que votre propre colère peur ou confusion retentissent sur elles telle est la condition que nous essayons de décrire” .
N’est donc pas la fusion avec l’autre, mais une sorte de dédoublement qui permet d’établir une distanciation de manière à accueillir l’autre.
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Emprise
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Tendance fondamentale à la neutralisation du désir d’autrui, c’est-à-dire à la réduction de toute altérité, de toute différence, à l’abolition de tout spécificité la visée étant de ramener l’autre à la fonction et au stade d’objet entièrement assimilable.
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Engagement
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Ce pour quoi on est prêt à se battre.
“Notre engagement corporel au travail, au travers des gestes de métier, parle de notre identité sociale, de notre identité sexuelle, de notre identité personnelle” .
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Enigme
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Mise en scène d’une question essentielle sur le destin de l’homme.
N’est pas faite pour être résolue, au contraire de la devinette (voir ce qui est arrivé à ceux qui ont cru pouvoir résoudre l’énigme : Œdipe, et Galaad le chevalier de la Table ronde le premier a mis en route la marche du destin et le second voulant vérifier qu’il avait bien trouvé le Saint Graal, en est resté sidéré).
Compétence essentielle de l’accompagnateur. Préserver l’énigme de l’autre et de soi : ne pas (s’) enfermer dans un caractère qualifié une fois pour toutes, et ne pas mettre d’étiquette sur l’autre, comprendre une dynamique n’est pas porter un jugement dit “de valeur” ne pas figer la relation à soi comme à l’autre. Savoir que changer son regard sur l’autre, c’est déjà l’inviter à changer.
Le soi doit rester une énigme, le Soi comme un autre : qui suis-je ? Que la question reste posée, qu’elle soit mise au travail : “en aucun cas apporter réponse ou donner LA clé de l’énigme. Etre capable de résister aux pressions qu’on subit pour trancher le nœud gordien de l’énigme, et travailler à contenir celle-ci sans la résoudre” Faire le travail du deuil de la conscience, de la maîtrise et de la toute puissance. Faire avec l’énigme de la relation humaine et donc de la relation éducative. Savoir que jamais la relation humaine ne sera “cohérente” ni “transparente”. Admettre que la surprise arrive, cet inattendu qu’il serait juste de trouver agréable car c’est une richesse, à laquelle on peut s’attendre, on peut s’y préparer, l’anticiper mais jamais la prévoir. Accueillir tout ce qui n’était pas déjà là et qui advient, au lieu de le traiter “d’effet pervers” tout simplement parce l’humain ne se laisse pas mettre en cage, en grille, en carte.
Réincorporer la pensée, puisque “Travailler passe par l’énigme de la mobilisation du corps, creuset entre le pulsionnel, le physiologique et le symbolique. La chair du travail, tout simplement” .
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Enquête
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Investigation plus ou moins rationnelle permettant de savoir où on est.
Pour l’expert : procédure de diagnostic, analyse systématique ou par prélèvements signifiants par rapport au référentiel de départ. Métaphore du tamis.
Pour le consultant : perception intuitive de hiérarchies déjà en place. Métaphore de l’alpinisme : devant une paroi, sans examen systématique, voir les points d’appui.
Trop souvent confondue avec l’enquête policière et l’instruction d’un dossier à charges par l’obtention de preuves d’une faute.
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Entretien professionnel
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Conversation, entrevue, l’anglicisme : interview devrait être réservé au journalisme.
L’entretenu peut faire l’objet d’une convocation (entretien de recrutement, entretien annuel d’évaluation) Est toujours une situation qui a des enjeux et comporte des risques pour les deux protagonistes. Fait souvent événement pour l’entretenu car sa carrière en dépend : situation angoissante, rapport hiérarchique, réactivation des peurs du jugement, du tribunal, de l’interrogatoire : mettre à l’aise est souvent incontournable. Pour l’entreteneur aussi : un entretien “échoué” se paie.
N’est pas toujours la suite d’un dysfonctionnement. Peut être une rencontre. Est une intervention sur le destin de l’entretenu : ce qui motive l’entretien est un changement attendu non-préconçu (comme pour les intervenants de métier) ou l’accélération d’un changement déjà-là (en ce sens est un moment de formation). Se prépare en passant en revue des hypothèses sur les motifs et les mobiles et en supposant des scénarios sur le déroulement possible.
Savoir que “tout compte” : est d’abord une affaire d’attitude.
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Epistémologie
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Partie de la philosophie qui étudie l’histoire, les méthodes, les principes des sciences.
Étude critique des sciences, de l’élaboration des savoirs scientifiques et de leur validité.
Examen des fondements des savoirs.
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Epistémologie profane
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Les pratiques et leurs conceptions dépendent de “l’engagement ontologique, — ou si l’on préfère une définition de ce que l’on admet pour réel — et qui conditionne les contenus”
On sait l’existence et l’importance des savoirs profanes : “Du seul fait de vivre dans une société, toute personne a acquis du savoir sur cette société, aussi bien que sur elle-même” . Ce savoir peut prendre différentes formes : il peut apparaître spontané, quasiment inconscient de lui-même, ‘insu’en quelque sorte, ou, au contraire, il peut avoir fait l’objet d’élaborations rationalisantes qui permettent la mauvaise foi.
Ces théories de sens commun, constituent une “épistémologie profane” : des modélisations implicites, incarnées, saturées d’investissements symboliques forts : l’usage irraisonné de ces idées vécues comme des évidences dépend de la vision du monde élue par le locuteur.
Par exemple : les paradigmes ordinaires dont nous avons hérité dans notre formation parentale, scolaire, professionnelle relèvent d’une épistémologie profane (voir paradigmes).
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Etayage
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(s’) appuyer sur… pour tenir – que ce soit intentionnellement (étayer un mur, une voûte) ou non (les vieux arbres de la haie s’étayent les uns les autres). C’est le résultat qui est visé. La façon de faire étayage, elle, varie.
L’étayage est une nécessité pour l’élaboration de la construction cognitive et psychique du sujet, bien avant d’être un projet sur l’autre.
L’institution provoque, permet et puis répond et organise l’étayage de ses membres.
Une demande d’étayage est inscrite dans la relation humaine, dans la relation professionnelle et particulièrement dans la relation éducative.
On existe qu’étayé aux autres : “Chaque individu est un écart par rapport à tous les autres dans la mesure où sa psyché se structure progressivement par étayage sur des fonctions corporelles et sur des groupes toujours différents. Tout individu peut, au moment où on s’y attend le moins, manifester cet écart et inventer une conduite nouvelle” .
Mot étiquette, général, mot-clef du champ sémantique pour désigner deux types de pratiques distinctes : le guidage et l’accompagnement.
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Ethique
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N’est pas réductible à un ensemble de principes. N’est pas un contenant, un ensemble de “valeurs” (de convictions) qui servirait à trouver son chemin (confusion avec la morale). N’est pas un ensemble de préceptes à suivre, de règles régissant la vie professionnelle (confusion avec déontologie). Est au dépassement de ces instances : questionnement imprévisible, qui surgit en situation, quand la déontologie fait défaut ou quand l’échelle des valeurs de l’intervenant est inadéquate à la situation sans qu’il puisse d’emblée décider que c’est dû à cette échelle ou à cette situation.
N’existe pas en dehors d’un sujet dans ses liens avec le social. Souvent confondue avec un ensemble de principes directeurs (voir politique). Est vécue comme fragments discontinus, surgissements dialectiques entre les décisions à prendre (et dont on sera responsable puisqu’en effraction avec le cadre légal) et les milieux historiques situés, dans lesquels le bien fondé de l’agir est objet de points de vue contradictoires, y compris chez le même sujet, et variables selon les moments. 116
Mise en travail d’un conflit entre légalité et légitimité, dans la relation éducative. Dans les métiers de l’humain ne relève pas d’un code pré-établi mais d’une pragmatique de l’agir professionnel c’est une éthique de la relation qui ne se donne pas comme but une optimisation de l’action mais qui ne la réfute pas. Ne peut être que celle du sujet dans sa relation à l’autre et dans ses liens avec le social, c’est celle de la personne, en tant que sujet impliqué dans un rôle (“ persona”) social. Elle engendre une (tension) une problématique, une dialectisation entre deux pôles : sécurité et responsabilité et provoque un conflit, une mise en tension personnelle qui nécessite une prise de risque du professionnel dans le “passage à l’acte”, ce trajet d’effectuation qui est toujours identitaire.
Le questionnement éthique est la mise en travail d’un conflit entre légalité et légitimité, rien là-dedans ne permet une quelconque certitude. C’est pourquoi le collectif se doit d’intervenir, d’accompagner. On ne peut laisser le questionnement éthique reposer sur l’individu, même si, en dernière instance, c’est lui seul qui prendra la décision et en sera redevable (notamment pénalement). Réinsérer l’éthique dans l’activité du sujet, au cœur de son métier, ce n’est pas le laisser seul. Ce n’est pas non plus décider à sa place. Le collectif a son rôle à jouer. Voir tiers.
L’expérience éthique est une composante de l’évaluation permanente des professionnels. Le service à l’autre n’est pas un produit. L’éthique de la relation passe par l’idée que tout être est éducable, que le changement (à ne pas confondre avec la transformation d’une matière) est déjà-là. La valorisation des potentiels de l’autre est nécessaire.
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Etonnement
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Etre frappé par la foudre, le tonnerre, être sidéré, cloué sur place, paralysé. À distinguer de la surprise.
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Etude
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Toujours liée à enquête.
Evaluation commandée aux intervenants de métier en particuliers.
Utilise les techniques et les outils de la recherche (observation, questionnaire, entretien) décontextualisés du reste de la méthode de recherche.
Singe volontiers les produits de la recherche jusqu’à pouvoir semer la confusion et faire illusion.
La rigueur n’est pas simplement dans la reproduction des principes de l’expérimentalisme.
Au contraire de la recherche qui est adressée à une communauté scientifique, l’étude répond à un commanditaire, un décideur. Mais les deux types de travaux peuvent être réalisés avec des critères scientifiques ou non, et à des degrés divers, selon les compétences du réalisateur mais aussi selon le type de commande ou d’appel d’offre auquel il est répondu. L’étude est la plupart du temps conçue dans la résolution de problèmes : chercher, c’est ici chercher la solution, dans la praxéologie.
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Evaluant
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Tout acteur prenant part à un dispositif d’évaluation.
Permet de s’apercevoir qu’évaluateur et évalué fonctionnent avec les mêmes concepts fondamentaux de l’évaluation.
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Evaluation
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Pratique greffée sur une autre pratique s’en distingue par un travail des critères. Travail des valeurs dans l’activité d’un sujet. Est une dimension de l’agir. Traduit le désir de rendre intelligible ce que l’on fait.
Comporte deux logiques contradictoires : (Voir logiques de l’évaluation).
Vouloir saisir la réalité par des procédures rationnelles de contrôle ou l’approcher par une vision globale qui cherche à comprendre, sont des attitudes révélatrices d’un système explicatif du monde qui dépendent des choix profonds du sujet (voir paradigmes). La formation à l’évaluation permet de passer de ces préférences à une mise en dialectique pour assumer les problématiques de l’évaluation.
Comme pratique d’intervention se décline en plusieurs thématiques, correspondant à des processus dans l’organisation dont l’importance varie suivant le modèle d’évaluation convoqué : cognitive (production de connaissances sur l’objet d’évaluation), instrumentale (visant à produire des stratégies d’amélioration ou du changement), d’orientation (visant à proposer une politique pour l’organisation) etc.… Dans tous les cas, dans les métiers de l’humain, institue une relation éducative.
N’est pas le domaine de la véridiction, (de la profération de la vérité) est avant tout travail des valeurs en situation. “Quand le langage est investis de valeur, le mensonge, la polysémie, l’à-peu-près sont à l’œuvre mais comme autant d’épreuves pour parvenir à la vérité (jamais atteignable mais toujours recherchée) et à l’établissement de communications dans lesquelles les sujets se confrontent à leurs limites, à leur mort, comme à leur possibilité de création” .
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Evénement
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Une situation est organisée autour d’un événement, lui, imprévisible et reconnu après coup. Métaphore du col vers lequel on monte et puis descend. Est repéré parce qu’il déclenche un “moment”, cette “courte tranche temporelle dans laquelle quelque chose d’important, d’essentiel pour le futur arrive”. Cet important n’est pas à réduire systématiquement à la mise au jour d’un objectif à atteindre, il s’agit bien plutôt d’apparition des enjeux de la situation. Ce moment n’est pas forcément étiqueté comme tel, il est “senti”, il est signifiant dans “la connaissance implicite relationnelle” c’est-à-dire dans “la connaissance que chacun a de leur relation le concernant et concernant l’autre, la manière dont ils travaillent habituellement, et leur manière d’être ensemble” : le sujet sait ou sent qu’à partir de là, les choses ne se passeront plus tout à fait de la même façon. Un autre chemin inconnu jusque-là se profile. L’événement fait irruption dans le cours de l’activité, il est plus qu’un imprévu, il bouleverse le cours de l’action entreprise. On dit alors que “c’est le métier qui parle”. Il permet au sujet de d’évaluer, de faire exister pour lui quelque chose de lui-même en train de faire, d’agir en situation, et en ce sens l’étude est toujours l’occasion pour le sujet d’une perlaboration singulière. C’est l’événement qui va faire de la situation une “transformation de l’expérience”.
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Expert
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Posture de l’intervenant de métier qui effectue lui-même des états des lieux, des bilans, des diagnostics et met en évidence des axes de travail pour proposer des remédiations dans le cadre de l’aide à la décision et de la résolution de problèmes (pilotage du changement). L’expertise n’est pas un type de mission mais un type de regard, une attitude de l’intervenant de métier, une posture professionnelle symétrique à celle du consultant.
Souvent confondu avec le spécialiste qui gère un capital de savoirs, un champ d’exercice qu’il dit maîtriser.
Tout intervenant peut se vouloir externe, s’externaliser, se vouloir objectif pour identifier les écarts à la norme. Est garant de la conformité par rapport à son référentiel.
Les organisationnels : “le courant de la gestion des relations humaines et l’approche thérapeutique, se rejoignent dans des démarches d’aide, d’assistance, de réparation ou de restauration, dans une vision du monde comme un système régi par des lois et des normes, qui peut comporter des erreurs, dysfonctionnements ou pannes auxquels il faut remédier. La normalité, c’est l’ordre, le désordre relève du pathologique. Les conceptions du développement des organisations, de la sociothérapie, se rejoignent dans la défense de l’ordre établi. L’approche systémique, la sociologie des organisations, l’analyse stratégique s’inscrivent dans cette perspective réformiste. L’intervenant se définit comme un chercheur praticien, apolitique, objectif”.