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Qualification
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S’inscrit dans un texte statutaire (convention collective par exemple).
l’ensemble des attributs professionnels (diplôme, durée dans l’emploi, etc.) accordés à l’individu et socialement reconnus et rétribués.
Désigne aussi la définition du poste de travail (les catégories et grilles d’emplois).
La convention collective est une mise en adéquation de ces deux logiques. A rapprocher de professionnalité.
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Qualitatif/quantitatif
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Vieux débat sporadique en évaluation entre les tenants de la mesure et les tenants de la clinique. Effet d’un combat idéologique entre objectivité et subjectivité. Ne peut être compris qu’en remontant aux paradigmes profanes.
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Qualité
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Les démarches qualité ne sont pas des méthodologies de recherche, ce ne sont pas non plus de simples dispositifs organisationnels, ce sont des évaluations.
Dans l’usage de sens commun, qualité est très souvent entendu d’après le contexte : “une bouteille de verre”, ce qui constitue la bouteille (sa nature) est pris comme indice de qualité (par opposition implicite à une bouteille “en plastique”). C›est le rôle que jouent les expansions du nom : les adjectifs qualificatifs (justement nommés) ou les compléments déterminatifs du nom ainsi que les propositions relatives). Ainsi “un pain cuit au feu de bois” est entendu comme meilleur qu›un pain industriel. Est alors, dans la vie ordinaire, une réponse sans discussion à l’interrogation sur ce qu’est la valeur de l’objet étudié. Puis on est passé des substances aux existences, sans s’en apercevoir, sans rupture : l’humain est traité comme un objet. Donne lieu à des éructations, des étiquettes sans fondement autre que “le subjectif” réduit à “ce qui me plaît”. Tout le contraire d’un travail d’évaluation. On est dans une systématique d’oppositions, un monde binaire qui se ramène à bien/mal - vrai/faux. Le désir de qualité est un désir de stabilité, dans l’aspiration métaphysique à l’harmonie, l’authenticité et à l’équilibre. On ne sait jamais comment, à partir de quoi, ni au nom de quoi, la qualité est attribuée. Opaque, elle s’impose d’elle-même : elle se révèle, elle se donne à voir dans sa majesté. Elle est manifestation du divin, religiosité. Ce qui rend impossible le travail d’évaluation.
“Manière d›être, aspect sensible et non mesurable des choses (une des catégories fondamentales de l›être)”. Qu›on rapprochera de la signification du mot “qualitatif : relatif à la qualité, qui est du domaine de la qualité et non des choses mesurables”. Et de la signification de l›expression “adjectif qualificatif : qui exprime, qui signifie, qui fait exister la manière d’être”. On est là du côté des attitudes du sujet qui interprète le monde, dans ses relations aux autres sujets. Du modèle de l’individu formaté par un caractère, on passe à un modèle du sujet comme processus. La manière d’être n’est plus un objet, ni une substance naturelle, c’est un construit social. Ne peut être pensée indépendamment des sujets qui l’expriment. Elle ne s’objective pas, elle se rend intelligible par et dans le langage, elle est travail d’intelligibilité.
Donne donc lieu à deux mouvements rhétoriques, deux gestes professionnels : la désignation d’abord, ce geste apparemment anodin qui consiste à montrer, faire voir (ce qui existe, ce qui est vrai). Désigner, c’est déterminer, “donner” de la valeur, localiser et séparer (ou distinguer) ce qui existe déjà (épurer) : la qualité se montre, elle est un attribut de nature, dans l’objet, elle est son essence, elle définit une fois pour toutes l’essentiel de la chose, elle est un avoir, elle est procédurale. La qualité s’obtient en organisant rationnellement le comment faire, elle se fait volontiers passer pour un savoir objectif, une norme universelle. C’est un état correspondant à des normes. Et l’attribution : identifier, c’est-à-dire faire exister, mettre en valeur. La qualité ici est de l’ordre de l’existence, elle se met en relief, elle est une manière d’être, elle se remarque comme une couleur de l’être, elle s’attribue à quelqu’un comme une distinction, elle singularise, elle fonde un processus non définitif, inachevé, inachevable. Il y a ici recherche de la qualité et coïncidence à un moment donné, avant de repartir dans la quête… La qualité est ici un travail du sens.
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Questionner
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On n’a pas forcément la réponse. La réponse n’existe peut être pas. La question prête à discussion, soulève un débat, matière à réflexion.
A distinguer de interroger.
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