I

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Imaginaire 
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Les construits sociaux sont mis en forme par le sujet comme réalité psychique : une recréation : « Le monde ne se trouve jamais déjà-là, pré-construit par on ne sait quelle instance magique du réel, mais à travers le travail de forme —mise-en-aspect et arrangement rhétorique — il est recréé par l’imagination ». et « C’est parce que le réel fait obstacle, c’est parce qu’il « prend son existence du refus » (Lacan) que l’homme fait surgir la question de la signification en répondant par la formation de représentations, par la création imaginaire ». 

« L’imaginaire ne s’analyse pas seulement à travers des contenus pleins mais aussi à partir de la façon particulière qu’à une image de faire surgir un monde ou d’empêcher un autre d’advenir. Il donne à voir des formes faites mais aussi des formes défaites, car devant l’image on est aussi devant ce qui se dérobe, ce qui fait obstacle ». 

Reconnaître le travail de l’imaginaire dans l’exercice de son métier permet d’accepter les contradictions fondamentales et la dynamique des conflits : [l’imaginaire] est « le lieu d’un mouvement dialectique et d’une tension caractéristique entre des nécessités d’unification et des potentialités de rupture, tout système social s’érige sur un ensemble de contradictions […] le conflit est l’essence même du social ». 

Distinguer l’imaginaire leurrant qui nous entrave dans la répétition, de l’imaginaire fécondant qui permet la créativité, l’invention, la découverte : « des imaginaires, constructions subjectives liées a des nécessités psychiques de défense et de jouissance. Les situations sociales sont formées et voilées par ce jeu entremêlé de ces images individuelles ou collectives instruites par des affects d’amour, de haine, de jalousie, de répulsion, de compassion. Imaginaires qui facilitent ou empêchent les communications, les relations, les coopérations et induisent la méconnaissance, l’impensé des fixations et qui peuvent tout autant favoriser des constructions créatives que conduire à des phénomènes destructeurs ». 

« L’imaginaire collectif désigne un ensemble d’éléments qui s’organisent en une unité significative pour un groupe, à son insu. Signification imaginaire centrale qui constitue une force liante, un principe d’ordonnancement pour le groupe dans le rapport que ses membres entretiennent à leur objet d’investissement commun, en situation sociale », « Effets de rencontre entre l’imaginaire individuel comme économie psychique et l’imaginaire social comme significations collectives historiquement instituées ». 

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Implication 
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1. Etre pris dans le pli. Etre plié dans.On ne s’implique pas, on est impliqué. Est une donne sociale. 

2. Niveau libidinal : par les jeux de l’inconscient et de notre histoire qui nous pousse à la répétition de scénarios déjà vécus. 

3. Niveau professionnel : par les jeux de l’altération et de la négatricité, sans parler des calculs, des stratégies et des tactiques dont tout professionnel est l’objet. 

4. L’expert les considère comme des biais, des contraintes dont il veut se protéger pour être « objectif ». Le consultant les met en travail. 

5. Se travaille en lie avec la distanciation : un double processus : implication/distanciation. 

A distinguer des investissements. 

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Indicateur 
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Elément observable, décelable, saisissable qui prend du sens, signifie, non pas directement, en lui-même, ni par rapport au sujet évaluant, mais en relation avec un critère. A un critère correspond plusieurs indicateurs qui sont supposés fournir des réponses par rapport aux questions que l’on se pose par le critère. 

Le lien entre critère et indicateur est le questionnement. Peut être « déjà là » : l’évaluateur l’identifie et le désigne. Ou bien il doit « être construit », c’est-à-dire qu’on se sert de dispositifs et d’outils pour le nommer. C’est en soi un travail d’évaluation. La nature des indicateurs dépend de nombreux facteurs (projet, objet et critère mais aussi faisabilité, négociation, référentiel et compétences de l’évaluateur). 
(Voir aussi critère). 

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Informer 
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La règle de l’information est la conformité sinon l’identité du message émis et reçu. L’information implique transparence et homogénéité.

A distinguer de communiquer. 

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Initiation 
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Etre introduit à quelque chose, être éduqué. Mise en mouvement, ouverture. Le terme qualifie aussi de nos jours toute procédure, passage, épreuve, qui change une personne. 

N’est pas à restreindre à son sens ésotérique ou mystique. La sécularisation de notre culture favorise l’utilisation de principes religieux, comme l’alliance pour laquelle on peut dire que « sa réception dans une éthique sécularisée se conçoit dans la mesure où (elle) introduit un élément fécond d’interprétation, de critique, d’approfondissement du mystère humain, sans nécessairement exiger le recours à une transcendance divine comme fondement ultime ». Ces emprunts ont commencé depuis longtemps et constituent aujourd’hui une tradition. Renouant avec la tradition antique, l’initiation laïcisée est une quête du sens de l’existence dont le chemin est une métaphore. « Est un mode de prise de conscience du mystère de la vie imbriquée dans celui de la mort, une introduction (initium) à l’intelligence de la finalité de l’homme. ». La démarche initiatique peut se caractériser par trois principes : la totalité, la rupture de niveau, la finalité double, sous-tendus par un concept central, « la rupture instauratrice d’écart» qui permet la prise de recul nécessaire pour laisser de la place au changement alors possible ». 

Développer le sens du sacré. Activation de la pensée magique. Quête de la sagesse par la « mise à l’épreuve des langages qui structurent tout être humain et l’intègrent à une société, à une culture »,« dans une conception du temps comme mûrissement, maturation (et non seulement optimisation de soi ou réalisation de performance) », un temps où le sujet se rencontrant comme sujet débouche sur cette « pensée dialectiquement ouverte » et instaure « au côté du rationnel, du communicable, du dicible, le fondement même de la parole : le mystère du sujet » et du monde ! C’est-à-dire « une quête de soi inséparable d’une intégration à une communauté, dans une construction identitaire et une adaptation sociale impensables sans visée d’insertion dans l’ordre de l’humain ». 

Dispositifs d’initiation : à ne pas réduire aux « rites de passage »: « les rites […] sont des créations culturelles particulièrement élaborées exigeant l’articulation d’actes, de paroles et de représentations de très nombreuses personnes […] ils se distinguent de nombreux gestes symboliques qui les encadrent par le fait que, du point de vue des participants ou croyants, il se passe réellement quelque chose, à ce moment, une opération mystérieuse ou mystique qui ne se laisse pas réduire au symbolisme du geste ». Ils n’appartiennent pas qu’au monde religieux. Enfin, « Les rites renvoient à des mythes ». 

Dans l’accompagnement, l’accompagnateur est garant d’un « cadre » dans lequel l’autre va faire son propre cheminement. Il fait tout pour déclencher un travail sur soi. Il organise des rituels, dont l’entretien, le questionnement, l’impulsion à des deuils sont les moyens d’un trajet imprévisible. Comme le formateur quand il ne se vit pas uniquement dans la transmission mais se soucie de l’appropriation du savoir, l’accompagnateur organise des situations propices en saisissant les occasions favorables, en rusant (Métis et Kaïros). L’accompagnateur fait preuve d’habiletés en situation, comme « profiter du potentiel suggéré par une situation » ou de savoir « naviguer dans un environnement spatial et temporel placé sous le sceau de l’incertitude » il sait « conjoindre des données jusqu’alors considérées isolément » et « se mouvoir dans les contradictions », parce qu’il met en place une démarche régulante, par régulations successives (Voir RE).  Le cadre initiatique permet à l’accompagnateur une mise en scène de l’étayage. 

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Instrument 
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L’outil est plus fruste que l’instrument, il est disponible parce que fabriqué en série. On parle d’outil de jardinier et d’instrument de musique. Ce n’est pas seulement parce que l’instrument serait de plus grande précision (plus « technique », cette signification est récente : outil de chirurgien) mais c’est surtout (et cette signification, plus ancienne est parfois oubliée) qu’il se fait « à la main » de celui qui l’emploie, il est incorporé, incarné. A ce titre, la faux du même jardinier, quand il se l’est appropriée, devient un instrument. On peut dire donc que l’outil se maîtrise dans une « expertise technique » alors que l’instrument se maîtrise dans « la familiarité ». Il n’est donc pas de hiérarchie de valeur entre les deux mots, ils ne disent pas la même chose : l’outil est objectivé, externalisé, dans l’en-soi, l’instrument subjectivé, approprié dans le pour-soi. 

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Instrumenter 
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Besoin de s’outiller pour agir. 

L’instrumentation est sous l’emprise d’un imaginaire qui la rend à la fois attirante et répulsive, c’est un lieu de fantasmes, comme l’évaluation toute entière. Les outils d’évaluation — peut-être parce qu’ils renvoient aux instruments du chirurgien dans « l’opération » d’évaluation — sont assimilés aux outils du spécialiste (voir instrument). Dès lors, les réactions se diversifient en fonction du fantasme de l’expertise que l’évaluateur porte, y compris sans le savoir. 

Pour les uns, évaluer, c’est — à l’évidence — avoir des outils d’évaluation, des tests, des grilles, des filets, des nasses, des toiles d’araignées... Avec l’idée que plus on a d’outils, meilleur évaluateur on est. Ce sont ceux pour qui évaluer c’est voir mieux, avoir des lunettes, utiliser des microscopes, prendre des photos (mythe de l’objectif pour l’objectivité). Ils ne savent pas que la métaphore de la vision est une métaphore du contrôle : la mesure (où l’outil est indispensable) est assimilée au tout de l›évaluation. 

D’autres sont les tenants du contraire : ne pas tout évaluer car évaluer, c’est enfermer dans des outils, c’est réduire. L’outil est dangereux, il déforme ce qu’il saisit, il vaut mieux se réclamer d’une écologie des mains nues, qu’ils assimilent à du clinique. Ils veulent se fier à l’intuition, au senti qui seraient plus sûrs. Certains objectifs sont par eux déclarés inévaluables. Ils prennent la position inverse mais pareillement ils confondent évaluer et contrôler, ils participent de la même logique : le contrôle. 

D’autres enfin cherchent le « juste milieu », « point trop n’en faut », la voie moyenne, la poire coupée en deux. Parfois, il faut avoir des outils et d’autres fois non. Parce qu’ils se réclament, par exemple, de la systémie comme lieu d’interactivités multiples. « Il y a tant de variables en jeu dans la relation d’évaluation », disent-ils, « qu’un outil ne peut en rendre compte, l’outil est nécessaire mais dans un « bain de vécu ». Les outils ne doivent et ne peuvent porter que sur l’acquisition des contenus de la formation, devenus des « objets didactiques ». L’évaluation dite formative ne devrait pas être instrumentée, seul le contrôle « devrait l›être »… 
Aucune de ces trois attitudes n’est satisfaisante. Toutes tournent autour d’une survalorisation de la logique de contrôle, lieu fantasmatique de la contrainte. 

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Intelligence des situations 
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Chercher à comprendre et non pas tout expliquer. Ne pas tout dire, ne pas tout entendre : s’adapter à ce que l’autre peut comprendre, à ce qui lui est nécessaire pour changer. Prendre comme objet de travail l’intelligence des relations et ne pas en rester à l’explication des rapports (toujours mécaniques), qu’on pourrait « gérer ». 

Inclut l’intelligence pratique des situations qui s’appuie sur des connaissances acquises et les transforme, avec d’autant plus de force que la diversité des situations augmente : l’intelligence des situations n’est pas la convocation rationnelles de préceptes ou de protocoles. Elle est pratique au sens où elle est une orientation par l’agir et non pas seulement par la raison. Les connaissances acquises ne sont jamais à appliquer mais à mobiliser et adapter en fonction de la situation. 

Parier sur ses possibles se prendre comme objet d’apprentissage se distancier et être davantage disponible accueillir l’imprévu et la surprise accepter ses investissements trouver la ressource sous la contrainte accepter ses peurs et d’accepter d’avoir peur développer des habiletés en situation par l’usage de la pensée Métis et du Kaïros. Œuvrer pour ne plus jamais penser que quelqu’un sait mieux que soi qui on est. 

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Intention 
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C’est ce que je fais consciemment, ce que je veux en le sachant : préméditation, but, dessein, arrière-pensée, volonté, objectif. 

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Intentionnalité 
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Elle se recrée à posteriori. « j’ai donc tout fait pour en arriver là ». 

C’est un but que l’on poursuit sans le savoir. 

« L’appréhension du concept d’intentionnalité d’un point de vue ontologique qui définit le sujet comme ‘être intentionnel’ en quête du sens de son ‘être au monde’, conduit à concevoir la finalité elle-même comme objet de la quête qui sans cesse se dérobe au sens. […] La finalité ne se sédimente plus dans l’objet à atteindre comme fin potentialisable ou déjà-là, mais elle est la quête elle-même. […] A l’horizon toujours changeant, brouillé et flou mais toujours visible de l’intention, l’intentionnalité substitue l’inachèvement nécessaire dans le manque qui n’est pas le défaut ou la défaillance d’un objet toujours convocable ou imaginable, mais bien la conscience de cet objet perçu comme une quête toujours inachevée ». 

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Interroger 
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Pour avoir la réponse. 

Mettre à la question (torture). 

Voir entretien. 

A distinguer de questionner. 

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Intervenant 
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Celui qui prend part à une action, à une affaire en cours, à un procès déjà commencé, dans l’intention d’influer sur son déroulement (s’entremettre – s’immiscer - intercéder). 

Peut être expert, consultant, coach ou accompagnateur : intervenant en organisation, intervenant de métier –Voir métiers de l’évaluation- ou avoir une fonction qui l’oblige à intervenir sur le destin de l’autre comme le DRH, le manager, le formateur : tous les destinataires de ce livre. 

Tout intervenant installe une relation éducative, où s’articulent transmission de savoirs (sous quelque forme que ce soit : savoirs « théoriques », « d’expérience », « en acte » etc.…) et accompagnement du changement. Il ne peut pas être finalisé que sur l’instruction, l’information et la formation instrumentale. Il vise l’appropriation dans l’expérience des acteurs, le changement des attitudes, des relations entre professionnels. Même l’expert formé en évaluation ne peut ignorer la dimension éducative, il l’aborde par le contrôle mais ses préconisations tiendront compte de l’installation participative du changement. C’est pourquoi les intervenants formés en évaluation, s’intéressent à un meilleur emploi des ressources humaines et donc à l’évaluation du fonctionnement des structures, à la supervision des démarches qualité, à l’amélioration de la communication, à l’optimisation des relations humaines au travail, à l’accompagnement du processus de changement, au développement de projets, à la relation éducative comme accélération du changement, au développement de la professionnalisation des personnels et au développement durable… 

Formé en évaluation, sait où sont ses limites, et s’il a fait ses choix, s’il a pris position, il admet qu’un autre puisse en avoir fait d’autres. Même si « l’idéal », comme on le croit ordinairement, serait que tout le monde puisse faire à la fois de l’expertise et de la consultance, on ne peut pas exiger que tous jouent les deux postures. Mais au moins que, s’il y a choix d’une seule posture, ce soit dans le respect de l’autre posture. Et qu’on arrête de croire que parce qu’on est évaluateur, on a accès au tout de l’objet. L’évaluation ce n’est pas un point de vue panoptique, au-dessus de l’objet, c’est au contraire une façon d’aborder l’objet. Or il y a deux façons totalement hétérogènes, différentes d’entrer en contact avec l’objet à évaluer, de le rendre intelligible : pour le surveiller ou pour le questionner, pour le contrôler ou pour mettre en relief ce qui importe, pour vérifier la conformité du sens donné ou pour chercher du sens. Et ces entrées sont honorables toutes les deux. Choisir une posture n’empêche pas de se questionner sur l’articulation avec l’autre posture. L’articulation ne se réduit pas à la métaphore organique de deux os qu’un ligament permet de faire jouer ensemble. 

L’intervenant de métier est un tiers qui ne faisait pas originairement partie (au début, d’une contestation judiciaire, ici de l’organisation), s’y présente pour y prendre part. Est celui qu’on fait entrer en action (cf. l’expression : « demander à un personnage influent d’intervenir ») est donc une figure de la Médiation. Il est un tiers venant, de passage. Ce tiers peut être attendu ou non. Il accélère le changement parce qu’il est étranger. L’action de l’intervenant venu de l’extérieur porte sur les flux : il fluidifie et il consolide, il concentre et dilue, stabilise et dynamise. Dépasse l’interaction duale. Appeler un intervenant de métier n’est pas un aveu de faiblesse, bien au contraire, il est souvent appelé bien tard. 

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Intervention 
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Intervenir, c’est le contraire de s’abstenir. Première signification : venue du vocabulaire médical : c’est opérer, imposer une opération à l’autre. C’est-à-dire arrêter le procès qui avait démarré, parce que ce qui a commencé n’est pas bon. Consiste à avoir recours à un traitement énergique, le prototype, c’est l’intervention chirurgicale. Un domaine voisin a donné une variante : le domaine de la polémologie, c’est-à-dire l’art de la guerre. Intervenir, c’est trancher, décider, prendre le commandement, prendre les affaires en main. C’est un acte d’ingérence d’un état dans les affaires d’un autre état. Soit il s’agit d’une intervention armée : une invasion, une occupation soit il s’agit de séparer les combattants et on parle alors de « force d’intervention ». Dans ce sens-là, intervenir, c’est se mettre « en travers » du procès pour empêcher que les gens qui étaient dans le procès, ne se combattent pour redresser les torts, et corriger la trajectoire. Donc cette idée d’intervention chirurgicale ou militaire est un des fantasmes ordinaires des commanditaires, de ceux qui appellent l’intervenant : ils voudraient, la plupart du temps, transformer l’intervenant en guérisseur de maux, en solutionneur de problèmes et de façon rationnelle bien sûr, ce que seul l’expert sait faire. Derrière toutes les demandes d’interventions, il y a toujours une demande fantasmatique en termes de résolution de problèmes. La difficulté pour l’intervenant, c’est de savoir s’il doit y céder et quand. 

Seconde signification —venue du vocabulaire du droit et de la justice. C’est arriver, être appelé, se produire au cours d’un procès (d’une affaire en cours). Ce qui arrive de façon inopinée qui bouscule les prévisions est ce qui advient c’est prendre part à une action, dans l’intention d’infléchir le déroulement. On dit qu’on vient s’entremettre, s’immiscer ou intercéder, dans la situation qui a déjà commencé. C’est donc l’acte par lequel un tiers qui n’était pas prévu au départ, qui n’était pas « partie » (puisque c’est du vocabulaire de la justice) dans la contestation judiciaire, s’y présente. Et on attend que le fait qu’il arrive oriente différemment l’action qui a commencé. Dans ce cas-là, intervenir signifie « venir entre » : l’intervenant est ici une figure de l’étranger, il est « un tiers venant », il est de passage il est nomade, il sait s’en aller, il est efficace parce qu’il ne s’installe pas. L’intervenant accélère le changement parce qu’il vient d’ailleurs. 
Tout intervenant formé crée une intervention éducative qui est un type de situations particulières où un responsable est nommé, désigné, institué dans un procès en cours pour infléchir sur le déroulement de ce procès. Il sait que sa mission est de développer les processus de changement, de développer les possibles engagés et d’occasionner la création et l’appropriation de démarches, de savoirs, d’attitudes, de gestes, de compétences chez l’autre : de l’étayer… Il peut être un DRH, un manager, un formateur d’adultes… 

Désigne aussi l’activité d’un sujet extérieur à l’organisation (ou qui veut l’être) et qui vient pour que (dans l’espoir que) le changement s’accélère. (Voir intervenant de métier). Fait événement dans le cours de l’histoire de l’organisation, crée de l’imprévu. Intervient pour que le procès déjà commencé et dont l’issue n’était pas jouée d’avance, produise un but, un aboutissement. Rien ne dit que ce but et ce produit doivent être programmés dès le départ (voir objectif et but). Installe un procès « ouvert » où l’essentiel relèvera de l’improvisation, de la régulation (voir RE), de la négociation en cours de route, ce qui n’empêche pas la rigueur, qu’on cessera de confondre avec la planification. 

On organise une intervention, souvent sous la forme d’un entretien on ne s’en débarrasse pas entre deux rendez-vous. « L’interlocution ne peut s’accomplir par le simple effet d’un vœu pieux concernant les mérites du « dialogue » mais par une descente profonde, patiente et souvent détournée, dans le labyrinthe du sens ». 

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Intropathie 
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Capacité à « saisir [le monde de l’autre] de l’intérieur, par le biais du système de valeurs des individus ». Il s’agit de le découvrir, d’en comprendre certains aspects, afin de soumettre, de proposer à l’autre un éclairage, une interprétation des processus à l’œuvre. 

Dans l’accompagnement, la non-directivité, la compréhension et l’interprétation ne suffisent pas. L’intropathie est également une ressource de l’accompagnateur pour susciter la « mise en route » de l’accompagné. Il s’agit alors d’identifier et de s’appuyer sur la façon dont l’accompagné hiérarchise les valeurs, sur ses désirs, ses particularités, ses talents, ses difficultés, ses manières d’être, de comprendre le monde et d’agir : autrement dit sur son système de références. L’accompagné est alors incité à poser un problème, à construire et envisager des réponses, pour reprendre un cheminement abandonné ou en créer un nouveau. Les relances de l’accompagnateur prennent ici toute leur importance. 

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Investissement 
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Forme pronominale : s’investir dans …pour… : s’engager pour une cause. Permet de désigner le « lieu » de l’engagement. 

Souvent suivi de « symbolique » : désigne les attachements qui lient ou relient (là est la question) quelqu’un aux autres. Terme générique pour parler aussi bien des ressources que des entraves au changement. 

« Le sujet, en effet, ne commence pas là où l’acteur s’arrête. Pour faire place au sujet dans l’acteur et dans les processus sociaux, il importe de se représenter l’individu, impliqué dans sa parole et son expérience, au travers d’une dynamique, en dépit, ou du fait même, de ses entraves, ses conflits, ses illusions, ses contraintes, ses méconnaissances et ses divisions ».