L’addiction est un phénomène d’emprise du sujet soit à un objet substitutif, soit à des occupations répétitives. La pulsion mortifère de l’emprise ne nous dit rien sur ce qui se joue, elle témoigne seulement de la présence du phénomène de liaison du sujet aux objets et/ou aux activités investies : la dépendance (lier), l’interdépendance (allier) et l’indépendance (délier).
- Traiter le sujet de l’addiction et les sujets addicts en se focalisant sur la solution investie par eux-mêmes (drogues, écrans, jeux, malbouffe, anorexie, boulimie, etc.) ne traite pas la problématique en jeu. En observant non plus seulement les solutions délétères ou salutaires investies, mais en observant le processus reliant celles-ci au sujet, nous pouvons constater que toutes les formes de dépendance s’appuient sur un manque impossible à vivre par le sujet. Vécu comme un vide ou un trou, ce manque du sujet à sa dépendance primaire, rend caduque son indépendance. Il resterait lié et allié et voir aliéné à des objets substitutifs secondaires qui seraient délétères à sa déliaison, à son autonomie et à son émancipation.
Lier, allier, délier, il se questionne ici les interdépendances primaires du petit enfant en élaboration de lui-même.
__________________
- Inspiré des revues Santé Mentale & du livre :
- Addiction sexuelle - n°196 - Mars 2015
- Adolescence et addictions - n°150 - Septembre 2010
- À propos du groupe - n°130 - Septembre 2008
- Miller A. (1980) C'est pour ton bien. Flammarion Champs essaies
- 371 vues