• De notre Popo à nos poubelles

Pot & Poubelle : Trash or not trash ?

Trash or not trash, tout a commencé par un conflit dans une école sur la nécessité de la présence des poubelles et de leur financement. Dans une école primaire et ses enfants, la poubelle est-elle un besoin et si cela est le cas est-il fondamentale, primaire ou secondaire ? Pour réfléchir à cette question nous passerons au popo ou pot de notre petite enfance avec Dolto, puis nous cheminerons vers la notion d'actualité de citoyen responsable de nos déchets. Le pot oublié et la poubelle laissé pour compte sont-ils oui ou non un besoin fondamental à assumer ?


Quel type de besoins ?

  • Est-ce un besoin fondamental, primaire, secondaire ou mieux un simple désir d’avoir des poubelles dans une classe ? Nos besoins fondamentaux ou élémentaires vous les connaissez, ce sont les besoins indispensables à notre survie et à notre sécurité tant physiologique que psychique. Les besoins primaires ne présentent pas le caractère d’urgence des élémentaires mais sont nécessaires et souhaitables comme l’éducation et l’école par exemple. Et nos besoins secondaires touchent à la réalisation de soi où chaque sujet “puisse faire de sa vie un destin” (expression prêtée à Carl Jung). Ensuite est arrivé Abraham Maslow et sa pyramide des besoins pour nosographier tout cela. Dans tous ces cas de figure, jamais la poubelle fut nommée ou précisé comme besoin et cependant c'est central. Que dire de cette oublie ? Nos déchets et nos détritus ne sont pas dignes d’être nommé semble-t-il. Serait-ce caca, où est passé le pot ?…


De la poubelle au pot de notre enfance

  • Et pourtant Françoise Dolto, médecin-pédiatre et psychanalyste, à bien précisé l’importance du pot et du premier don que fait le petit enfant à sa maman : la première chose qui sort de lui, une partie de lui est offerte à l’aimé, à l'altérité. Ainsi, une fois que nos besoins fondamentaux sont réalisés, il nous faut aussi ce pot pour nous vider aussi. Virginia Henderson le précise en plaçant ce besoin à la troisième position - "éliminer" - de son tableau des quatorze besoins fondamentaux. Pot de chambre pour notre postérieur d'enfant, notre potentiel d'adulte serait de déterminer si une poubelle oui ou non est nécessaire aussi dans une classe. C'est a potasser. Si la poubelle est considérée comme un besoin de base de l’écocitoyen responsable (Don), la poubelle serait non plus un pot-pourri mais la métaphore du popo du petit enfant : "Ne touche pas à mon Pot”. Elle deviendrait un outil éducatif et pédagogique où se remplir est tout aussi crucial que de se vider mais pas n’importe comment et pas n’importe où ; sinon nous régressons de nouveau aux couches-culottes de notre petite enfance irresponsable. En l'absence de "pot-poubelle", l'autre solution serait d'être constipé (Encoprésie des enfants) au sens propre comme au sens figuré. Se remplir oui, se vider impossible c'est physico-psychique par manque de bon-sens.


Du "pot-poubelle" au citoyen responsable

  • En ce siècle des consciences environnementales pour notre propre survie, nous pouvons constater une sensibilisation aux "ordures" (au sens propre et figuré ici aussi) que nous générons dans notre propre monde. La science de la potamologie nous servirait-elle à gérer l’hydrologie de nos pensées et de nos actes sans avoir recourt à un "pot-poubelle" bien réel ? Nous soulevons ce pot aux roses de la nécessité des poubelles en classe comme besoin fondamental, comme outil indispensable éducatif et pédagogique et nous mettons ainsi le pot-au-feu : “Qu’allons nous laisser comme héritage à nos enfants si aucunes poubelles ne sont potentiellement présentes et prises en charge par des personnes responsables?”


Du citoyen responsable aux indicateurs & critères

  • Pas de pot, pas de poubelle, pas de vie… c’est une question très sérieuse cette histoire de "pot-poubelle" et de don à "dame nature". Si vous ne le croyez pas demander aux petits enfants, ils ont une bouche vérité paraît-il. Et pour les grands, c'est une question psychanalytique, sociale, philosophique et surtout une volonté politique sans pot-de-vin bien sûr. Notre humanitude ou notre barbarie serait à l’image de notre conception de l’absence ou présence du symbolique "pot-poubelle" et de son contenu comme indicateurs. Recyclons tout cela… Qu’allons-nous donner et offrir à l’être aimé, à "mère nature" ? Est-ce le bon critère ? Le problème ici même est de savoir qui remplacera et payera les pots cassés d'une école sans "pot-poubelle" ?

 

Petit poème inspiré d’une chanson de Louis Chedid

  • Planète poubelle
    • École sans pot-poubelle, école dé'pot'oir
    • Nuit et brouillard, rebuts artificiels
    • Dans leurs intérieurs d’infinie solitude
    • Les enfants rêvent d’un ailleurs sous d’autres latitudes
    • De conduites et de paroles sans ordures
  • Paroles de détritus
Fabrice Prévost, psycho pédagogue du pas de pot