Entreprendre aujourd’hui met en levier les désirs, le sens, les valeurs et l’action. Dénier tout cela au profit du seul contrôle et de la maîtrise des coûts soutenue par un “prêt à penser”, c’est rester aveugle aux évolutions dynamiques et aux innovations contemporaines aux profits pluriels. L’humain et l’organisation sont reliés à leur existence propre, à leur interdépendance, autant qu’à leurs actions. N’est ce pas ce que prévoit la RSE 26000 ? La perte de sens et d’essence dans les organisations…
1 - Tout se perd, nous sommes foutus ! Valeur unique et Sens balisé
- Depuis quelque temps (1980) se dessine dans le paysage de l’entreprise, au sens large du terme entreprendre (privé, public et associatif), un glissement vers une valeur unique provoquant le formatage et le balisage de la pensée (voir sa sclérose) d’un sens unique objectif et universel, contrôlable et maîtrisable : le profit financier, sa gestion “raisonnée” des dépenses et sa gestion du temps.
- Certes, dans notre univers de l’entreprendre, les profits sont nécessaires aux fonctionnements des organisations, mais est-ce la seule finalité des entrepreneurs ? La valeur unique préférée ou la €-Valeur phagocyte et stigmatise toutes les autres. Elle est avant tout une conséquence et non une finalité en soi. La conséquence d’un collectif qui entreprend et agit ensemble. Qu’est-ce qui compte ? Qu’est-ce qui a de la valeur ? Pourquoi nous levons-nous tous les matins ? Qu’est-ce qui nous meut ? Osez l’exprimer…
- Le faite de tout centrer sur uniquement les résultats financiers provoque un raccourcissement du temps et de la pensée. L’expression “Le temps c’est de l’argent” devient illusoirement prioritaire. Penser devient un luxe que l’entreprise ne peut se permettre en accélérant les cadences et la charge de travail. Ainsi, elle va valoriser plus ou moins consciemment le “prêt à penser” utilitariste.
- Valeur unique et sens balisé en “prêt à penser”, que reste-t-il aux hommes de l’entreprise ? Est-ce cela entreprendre ? N’oublions pas que le commerce n’est pas une fin en soi, mais une pratique, un moyen d’exister ensemble, de créer du lien et ainsi du profit : “être de bon commerce”.
- Le faite de tout centrer sur uniquement les résultats financiers provoque un raccourcissement du temps et de la pensée. L’expression “Le temps c’est de l’argent” devient illusoirement prioritaire. Penser devient un luxe que l’entreprise ne peut se permettre en accélérant les cadences et la charge de travail. Ainsi, elle va valoriser plus ou moins consciemment le “prêt à penser” utilitariste.
- Certes, dans notre univers de l’entreprendre, les profits sont nécessaires aux fonctionnements des organisations, mais est-ce la seule finalité des entrepreneurs ? La valeur unique préférée ou la €-Valeur phagocyte et stigmatise toutes les autres. Elle est avant tout une conséquence et non une finalité en soi. La conséquence d’un collectif qui entreprend et agit ensemble. Qu’est-ce qui compte ? Qu’est-ce qui a de la valeur ? Pourquoi nous levons-nous tous les matins ? Qu’est-ce qui nous meut ? Osez l’exprimer…
2 - Mais non, rien n’est perdu, tout s’élabore : Visées collectives et valeurs partagées de l’Agilité
- Certaines organisations ont d’une part compris le danger de la focalisation sur l’unique €-Valeur et du balisage de la pensée ; et d’autre part, que le collectif est porteur des résultats (désirs, motivation, engagement, etc.). Les organisations, le management, les projets à profil dit Agile* et les hôpitaux magnétiques canadiens et américains ont mis l’accent non plus sur le “fabriqué” des produits/services et des procédures contrôlées, mais sur les processus qui dynamisent l’organisation. Celles-ci élaborent, innovent, réalisent et génèrent plus de profit.
- Paradoxale ? Qu’est-ce qui caractérisent ces organisations ?
- Elles sont au clair sur la mission de l’entreprise : “Pourquoi œuvrons-nous ensemble ? Quel est notre rêve partagé ?”. Rêve grâce auquel nous parvenons à créer une valeur ajoutée nouvelle et différentiante, au-delà des objectifs, parfois au-delà des espoirs les plus ambitieux. Le rêve seul, sous réserve qu’il soit incarné avec brio, permet de dépasser la banalité du “faire plus de la même chose”.
- Elles définissent précisément les valeurs qui vont étayer toutes formes d’actions. Ces valeurs servent de limites et d’objectifs larges régulateurs.
- Elles fonctionnent sur un principe de cellules de compétences ou chaque cellule est responsable de sa fonction et co-entreprend avec les autres
- Paradoxale ? Qu’est-ce qui caractérisent ces organisations ?
3 - Agilité sans Alignement… tout fout le camp
- Quand 2A* (Agilité-Alignement) élaborent et étayent 3A** (Agent-Acteur-Auteur)
- Le principe de l’Agilité* est d’une part de remettre du mouvement chez tous les agents et d’autre part de valoriser le sens construit par eux-mêmes. Cette dynamique les transforme en acteurs, voire même en auteurs. Chaque cellule de compétence travaille sur un principe d’Agilité* qui promeut se triple statut : Agent-Acteur-Auteur ou les 3A**. Mais comment font-ils ?
- Les 3A** pensent. Oui, ils prennent le temps d’élaborer du sens et ainsi de perdre du temps, pour mieux en gagner en gérant eux-mêmes les procédures et les moyens à mettre en œuvre. Ils s’auto-responsabilisent et s’engagent. Mais cela n’est possible que si les visées collectives et les valeurs partagées sont posées : l’Alignement sur… Hérésie de l’entreprise me direz-vous ? Et bien tout le contraire, l’Agilité* fait la promotion de l’agir en valorisant l’auto-évaluation et l’auto-régulation de tous ses acteurs. Et cela ne peut se réaliser que si l’Alignement* est au clair sur les visées et les valeurs.
- Faite sourire vos managers
- Ici, les managers ne font point de contrôle des procédures et n’imposent pas des grilles d’évaluations non légitimées. Les 3A** rendent des comptes eux-mêmes et à l’équipe : ils s’auto-régulent. Les managers observent l’Agilité des processus actifs référés à l’Alignement des visées et des valeurs. Un rêve, plus de burn-out, plus de surcharge, plus de RPS, le management caméléon délégatif se substitue à celui du coopératif-participatif et celui du directif-incitatif.
- Souriez, vous espérez…
- Ces organisations fonctionnent sur un principe d’auto-régulation et ainsi d’auto-apprentissage. Ces organisations ont compris ces deux items :
- L’Alignement* est nécessaire, il stabilise le mouvement
- L’Agilité* est essentiel, elle dynamise les hommes et les organisations.
- Ces organisations fonctionnent sur un principe d’auto-régulation et ainsi d’auto-apprentissage. Ces organisations ont compris ces deux items :
Entreprendre aujourd’hui met en levier les désirs, le sens, les valeurs et l’action. Dénier tout cela au profit du seul contrôle et de la maîtrise des coûts soutenue par un “prêt à penser”, c’est rester aveugle aux évolutions dynamiques et aux innovations contemporaines aux profits pluriels. L’humain et l’organisation sont reliés à leur existence propre, à leur interdépendance, autant qu’à leurs actions. N’est ce pas ce que prévoit la RSE 26000 ?
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INFO +
* 2A : Agilité-Alignement
- L’Agilité est la promotion des processus régulateurs de l’action nommés éthique de la relation. L’éthique de la relation met en route la capacité d’auto évaluation-régulation des agents. L’éthique de la relation développe les capacités suivantes : d’auto-questionnement (dialectique et non rhétorique)
- de repérer les référentiels de critères de valeurs internes à l’agent et externes du social
- de s’auto-évaluer en collectant les indicateurs des critères retenus
- de co-construire du sens dans une relation agent-environnement
- de s’auto-réguler en posant des choix
- de s’auto-contrôler vers l’orientation pour agir
- L’Alignement est une procédure de référencement de ce qui vaut et fait valeur dans l’instant. L’Alignement est représenté par les managers (garants-responsables des organisations) des systèmes référentiels comme la visée collective et les valeurs partagées. L’Alignement représente le cadre et ses règles qui sont re-négociables et non des normes et ses protocoles qui sont imposés comme vérités.
** 3A : Agent-Acteur-Auteur
- Exprime l’idée de Jacques Ardoino des agents que l’on souhaite acteurs dans les années de Michel Crozier sociologue (l’acteur et le système). Pour ensuite éventuellement être auteur de leurs actions. C’est-à-dire les signer et s’engager. Ce protocole est très connu au sein des sciences de l’éducation : intégration – autonomisation - émancipation. Exemple du thésard, de même qu’un enfant se doit…
- Agent : Dans premier temps, il imite et s’adapte > Système autorégulariser > S’auto-conformer > Identification (Moi d’emprunt) et intégration des Surmoi
- Acteur : Dans un second temps, il interprète et se questionne > Système réguler référencer > Autonomisation et construction d’un Moi propre
- Auteur : Dans un troisième temps il construit son sens et s’auto-oriente > Système auto-réguler > Émancipation et élaboration d’un idéal du Moi
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