I - Résumé des concepts clés

 

i1 - La différence serait notre relation au temps

  • Ce qui est récurrent dans notre réflexion de cette table ronde sur le changement, tous les participants, auteurs antiques et contemporains, pointent la présence d’une tension entre ces deux termes : le temps et l'espace. L'humain pour élaborer du sens sur sa réalité a utilisé deux conceptions opposées qui continuent à perdurer :
    • Temps spatialisé > Étendue de Bergson > Le temps où cela signifie de Green > Pensée rhétorique statique de Foulquié
      • Origine : culture sémite
      • Caractéristiques : il est linéaire et incrémental (passé-présent-futur). C'est une étendue
      • Représentation : il décrit des différences d'objets-états (l'Être comme sujet)
      • Approches : naturaliste, évolutionniste et développementale > Objectivisme
      • Changement quantitatif : c'est une mesure quantitative d'une différence d'état entre deux instants "t"
      • Langage : l'espace d'objets-états comme réel descriptif se substitue au temps des processus des phénomènes
      • Évaluation-Régulation : dispositifs de contrôle externes à l'objet soit de la mesure (notes) et/ou soit de la gestion (contrat)
         
    • Temps immédiat > Durée de Bergson > Le temps où cela se passe de Green > Pensée dialectique dynamique de Foulquié
      • Origine : culture indo-européenne
      • Caractéristiques : il est cyclique comme un ressort hélicoïdal et itératif en flux-changement. C'est une durée au présent
      • Représentation : il témoigne de la présence du phénomène (l'être comme verbe : désir d'être, expérience d'être…)
      • Approches : ontologique, philosophique et transcendantale > Subjectivisme
      • Changement qualitatif : c'est un phénomène qualitatif du vécu
      • Langage : il ne peut pas être représenté, c'est un vécu comme processus du changement, il est émergeant
      • Auto-évaluation & Auto-régulation : dispositif interne à l'objet-sujet comme processus de la connaissance > Apprendre

Ni tout rhétorique, ni tout dialectique, changer serait ainsi notre capacité de passer d’un paradigme du temps à l’autre avec souplesse. Pour cela, il est nécessaire d'évaluer pour se situer afin de se réguler * par effet oscillatoire et alternance sans fin, de notre permanence à celui de l’altération. Cet oscillation rebâtit notre nouvelle permanence, nous nous sentons vivre puis nous le savons (cycle de la connaissance : apprentissage). Ce serait un va-et-vient sans blocage ou arrêt sur l'image (de soi) : le changement et la transformation seraient opérationnalisés. Comme pour l'entreprise, les processus sont libérés de leurs entraves et aliénations temporelles. Se libérer du temps en vivant le changement serait ainsi le credo de nos auteurs plutôt que celui de maîtriser le temps de notre monde contemporain. Pour conclure, nous pouvons reprendre la formule de Green en la complétant : “Le temps immédiat des flux et des processus où le changement est opérant, n’est pas le temps spatialisé des objets-états de la permanence où Ça signifie”. (Suite cf. article : changement - Temps & Permanence)

  • * Vial, M. (2012). Se repérer dans les modèles de l'évaluation : histoire, méthodes, outils. Bruxelles: De Boeck.

 

i2 - Résumé des concepts clés des intervenants

  • Héraclide
    • Rien n’est permanent sauf le changement.
    • Notre façon de penser bloque le flux du changement du vivant.
    • Nous avons soit la rhétorique et sa logique de la raison, soit la dialectique de l’intuition dynamique ;
  • Epictète
    • Ce qui nous affecte ne sont pas les choses mais les opinions, les jugements de valeurs et représentations que nous élaborons.
    • Ce qui dépend de nous et sur lequel nous pouvons agir est notre façon de penser.
  • Anaxagore (Lavoisier)
    • Tout se défait et se recombine. Nous pensons toujours sur les pensées qui nous ont précédés.
  • Marc-Aurèle
    • Tout est cycle de transformation et de changement.
  • Henri Bergson
    • Ne plus confondre la durée (temps) et l'étendue (espace)
    • La durée est le temps de l’instant des processus du flux du changement et du perceptuel qualifiable (Mythos).
    • L’étendue est l'espace, un entre deux-temps, des relations d’objet-états et du conceptuel quantifiable (Logos).
    • Le langage aliène la durée (temps) dans l'étendue (espace)
    • Le changement est notre relation à la durée des flux vécus de l’instant et non notre rapport à l'étendue
  • André Green
    • La pulsion de vie d’Éros est le temps de l’instant (durée de Bergson).
    • C’est le lieu de l’inconscient princeps.
    • Les souffrances, les pathologies seraient dû au temps de l'instant bloqué.
  • Paul Foulquié
    • La pensée rhétorique (sophiste) est logique et statique
    • La pensée dialectique (mégarique) est dynamique et entraînante
Fabrice Prevost - Consultant - Formateur - Coach

 

Psycho Pédagogie & Thérapie Systémique

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