F - Maux en mots en conclusion

 

  • En travaillant ce sujet des plus difficile sur les agressions sexuelles et les viols avec ses chiffres dignes d’un génocide culturel, mon corps a réagi. De même qu’au mois d'avril, mon cœur a pleuré cette souffrance. Amnésie post-traumatique, le corps, caisse de résonance engrammateur d’affect à représentations bâillonnées, répond-il à ce sujet et ces chiffres qui me bouleversent ou bien à un événement de cet ordre enfoui au plus profond dans une honte d’être ? Me suis-je moi-même dissocié d’une mémoire traumatique intenable ?

    • S’il y a un violeur dans ma vie qui déguiserait en sexuel son emprise criminelle, puisque l’emprise n’est pas génitale, puisqu’elle est une domination absolue sur l’autre réduit à une chose dé-subjectivée, malléable et disponible via l’outrage sexuel, alors le violeur le vrai serait un symbole : le Phallus d’une cette société mécaniste et procédurale aux valeurs mirages. Ce criminel et ce violeur, qui sont bien plus perfides et pervers, s’insinuent dans la structure de nos pensées et de notre corps tel 1984 de George Orwell. Le processus de l’auteur des viols et des agressivités sexuelles est à cette image, celle d'une société malade d'elle-même. Notre structure sociale vie un génocide, celui des valeurs qui fondent l’humanité au seul profit de l’argent, du pouvoir et du contrôle de résultats quantifiables et mesurables. Vous n'êtes plus qu'un numéro de sécurité social, un chômeur en quête de reconnaissance, un mendiant de l'être en quelque sorte… le comble de l'existence mise en terre avant son premier souffle.

      • Depuis le plus jeune âge de mes réminiscences, la reviviscence post-traumatique n’est plus une amnésie : elle pointe une société idéologique de la norme (normale/pathologique) et de l’excellence où le singulier et le mal foutu seront toujours brisés. En cela, mon violeur qui frappe mon cœur est intouchable, hors crime, il contrôle, il mesure, il juge et il “me’notte” l’autre, l’altérité, l'étranger, la différentiation. Mon corps a crié, mon cœur a pleuré et mes maux sont ces mots pour le dire afin d’éviter de mourir de l’intérieure par inhibition et fragmentation d'une amnésie dissociative. Merci de votre écoute, l’auteur.

Fabrice Prevost - Consultant - Formateur - Coach

Psycho Pédagogie & Thérapie Systémique
Maternologie - Parentalité - Enfance - Adolescence - Adulte