On comprend donc aisément comment une pensée ou la présence d’éléments rappelant la situation traumatique (toucher, odeur, son,…) peuvent déclencher ces synthèses hormonales et faire revivre des sensations similaires à celles ressenties pendant une agression. (Guérin V 2011 p. 58).
- Dû à ce moment particulier de la grossesse, les femmes vivent ce que certains psychanalystes nomment une “transparence psychique” (Bydlowski 1991) et une “perméabilité de l’inconscient” (Raphaël-Leff 1993). Ce phénomène va permettre, non pas uniquement l’émergence d’un inconscient refoulé (névroses hystériques), mais surtout à l’inconscient du corps (amnésie du Moi fragmenté et dissocié) de parler et d’être entendue lui aussi. Les informations traumatiques engrammées reviennent à la surface de la conscience au présent en quête de sens et de réparation : processus de réminiscence. Ce n’est pas le retour du refoulé d’un complexe inconscient œdipien de la psychanalyse, mais c’est le retour des expériences du Moi mise de côté par surpression émotionnelle.
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"L'idée d'une dissociation des contenus psychiques est très différente de celle du refoulement (…) Le refoulement est un processus actif, un mécanisme de défense, grâce auquel le Moi se protège (…) La dissociation est quant à elle un processus que subit le Moi émotionnellement débordé ou épuisé." (Kédia, M and all 2012 p. 37)
- Avant, certaines situations étaient incompréhensibles, il y avait non-sens et pourtant nous vivions des moments de grande souffrance des reviviscences sans sens. Le rapport au corps, le rapport à sa sexualité, la relation à l’enfant qui pousse en soi, le devenir du couple devenant parents, au moment de la maternité, à ce moment porteur d’hypersensibilité émotionnelle, ces manifestations vont prendre un sens, du sens, le sens qui peut être souffrance et violence. Cela fait écho à des souvenirs enfouis et bâillonnés, le corps devient une caisse de résonance des événements passés et là c’est un Tsunami, une implosion intérieure qu’il faut absolument accompagner (risque de décompensation psychotique de la psychose puerpérale).
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