Les troubles dissociatifs sont une réponse aux traumas extrêmes subis pendant l’enfance et ancrés dans la mémoire. Ces troubles se manifestent par une altération de la conscience avec des pertes fonctionnelles (amnésie, troubles de l’identité, paralysie, pertes de sensations…) ou des intrusions (flash-back, voix…). (Kédia, M and all 2012)
C1 - Amnésie & Dépersonnalisation dissociative
- Deux axes de dissociation, l‘amnésie et la dépersonnalisation. L’amnésie dissociative correspond à l’image d’Épinal de deux personnalités voir plus chez le même sujet. Chacune de ces personnalités psychiques ignore la présence des autres (film de 1941 de Docteur Jekyll et M. Hyde). L’hypnose permet de mettre à jour ce phénomène du Moi fragmenté et des mémoires amnésiques. La dépersonnalisation dissociative se différencie par le fait que le sujet principal est habité par des voix, d’autres personnalités sont en lui. Il est habité par autrui et il en a conscience. Suivant si la dissociation psychique du Moi s’implémente plus ou moins tôt dans sa petite enfance, la psychopathologie sera différente. Si cette dissociation est tardive, nous sommes dans le registre des névroses de transfert d’hystérie et de sa culpabilité où le refoulement serait à l'œuvre : dissociation hystérique dues aux orientations de la pulsion. Si cette dissociation est précoce, nous sommes dans les psychoses où l'amnésie dissociative et la honte d'être serait à l'œuvre : dissociation schizophrénique due à la source même de la pulsion). Cette dernière a été étudié par Bateson du MRi de Palo Alto sous le concept communicationnel de double contraintes ou "double bind". C’est la dialectique des affects et l’inhibition du Moi conscient hanté par une de ses parties inconscientes non pas refoulées mais inhibées :
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"Les manifestations dissociatives sont avant tout des réactions pour survivre, que la dissociation est un moyen fréquemment utilisé pour supporter des situations angoissantes. Donc la dissociation est surtout un mécanisme de survie, si la possibilité de se défendre ou de fuir n'est plus disponible." (Kédia, M and all 2012 p.139) (cf. Henri Laborit "Eloge de la fuite". Les trois axes d'action : Combat - Fuite - Inhibition)
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C2 - Amnésie & Réssurgence
- Dans le cas de dissociation précoce, le Moi anesthésié utiliserait les stratégies de réussite archaïques de l'inconscient de la prime enfance : dénie du réel, clivage manichéen de la pensée en (bon/mauvais) et projection sur l’autre comme délire paranoïaque de persécution, ou isolation dans son monde privé provocateur des addictions et du manque de confiance en soi. Et pour clôturer ce tableau, la dissociation corps-esprit et/ou dissociation psychique du Moi en fragmentation consciente et inconsciente comme anesthésiant pour survivre. Il est montré aussi que plus la victime vit sa première agression jeune, plus les agressions sont multiples (fréquence), plus la durée des agressions est étendue et plus l’amnésie sera profonde et le délai de la prise de conscience sera long : 12 ans en moyenne. Dans les “folies maternelles”, que se passe-t-il pour les femmes ?
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“La mémoire traumatique cérébrale se traduit par des réminiscences intrusives qui envahissent la conscience (flash-back, illusions sensorielles, cauchemars) et qui font revivre à l’identique tout ou partie du traumatisme, avec la même détresse, la même terreur et les mêmes réactions physiologiques, somatiques et psychologiques que celles vécues lors des violences. Anhistorique, non-intégrée, hypersensible, elle est déclenchée par des sensations, des affects, des situations qui rappellent, consciemment ou non, les violences ou des éléments de leur contexte, et ce jusqu’à des dizaines d’années après le traumatisme…”. (Salmona M. p. 58)
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