A - Amnésies post-traumatiques

Lorsque le stress est à un niveau maximal, excessif, il semblerait que le système limbique, qui contrôle nos réponses émotionnelles, disjoncte comme dans un circuit électrique en surtension […] Cette déconnexion empêcherait alors l’activation des signaux d’alerte consécutifs à un danger, ainsi que l’inscription de la scène qui est en train de se dérouler dans la conscience de l’individu, expliquant l’amnésie des traumatismes. (Guérin V 2011 p. 59)

 

  • Ce phénomène d’amnésie serait une stratégie de notre corps pour nous protéger d’une situation passée ou actuelle invivable ou éprouvante comme un attentat, voire épouvantable comme les traumatismes d’agression sexuelle et de viol. Notre corps engrammerait l’information en affect (ressentis et sensations) et couperait ainsi toutes représentations des faits (émotions et sentiments). Il y aurait une déconnexion protectrice réalisée par notre corps pour sauver notre conscience. Les traumatismes seraient bien ancrés et présents, ainsi nous pouvons formuler que notre corps sait sans que nous le sachions nous-même consciemment. L’hypnose a été une des techniques qui permettait de réveiller cette mémoire traumatique bâillonnée.
    • “Pour mieux comprendre la différence entre les comportements et les sentiments réactionnels (liés au passé) (Angoisse-automatique) et les comportements et sentiments réels (liés à la situation présente) (Angoisse-signal), nous expliquons à nos patients que notre cerveau contient deux noyaux cérébraux entre autres qui ont un rôle important dans le traitement de l'expérience traumatique: l'amygdale et l'hippocampe. L'amygdale est appelée aussi cerveau émotionnel ou le centre d'alarme, car les émotions naissent dans cette partie du cerveau, tandis que l'hippocampe est nommé le centre de la pensée logique (…) Dans des circonstances normales, la collaboration entre ces deux parties du cerveau est très directe et conjointe. Les chercheurs ont récemment découvert que, chez ceux qui sont exposés à un traumatisme grave pendant une longue période, cette collaboration connaît des ratés. Dans différentes études (Bremner, 1998), on a ainsi constaté que chez ces sujets, l'amygdale est très fortement stimulée dans toutes les situations qui présentent de fortes ressemblances avec le traumatisme originel, et est très active, alors que l'activité cérébrale dans l'hippocampe est plutôt limitée ou absente.” (Kédia, M and all 2012 p. 144)