— 6 • L.A.C. : conflit et antinomies

 

6A - Antinomie n°1 > [ individu / société ]

  • Nous pourrions maintenant, puisque nous savons que le conflit est fondateur du sujet singulier en devenir de lui-même, nous poser la question d’une société “Bisounours” ou tout le monde est “bienveillant”, "respectueux" et “s’aime” sans aucun conflit bien sûr : tout est idem et lisse. Alors comment les sujets dans leur singularité pourraient-ils se créer sans ce premier conflit fondateur d’eux-mêmes ? 

Le conflit ne connaît pas de fin, il tisse et retisse le devenir lui-même. (Benasayag M. et Del Rey A., 2006, Éloge du conflit. Ed. La découverte. p. 166)

 

6B - Antinomie n°2 > [ enfant de la conséquence / enfant du désir ]

  • Depuis les années 1980, les repères et les liens sociaux de notre société ont fortement évolué. Avant cette date, l’enfant de la conséquence devait par conformité et formatage s’inscrire en tant que sujet dans le social : “L’Autre me permet de me créer… sans lui, je suis vide”. Le bannissement, l'excommunication, l'herem étaient tous la forme la plus sévère d'exclusion de la communauté, la punissions ultime : "Pour nous, tu n'existes plus".
    • Actuellement, l’enfant du désir est un sujet auto-proclamé et singularisé dés sa conception. Ils se croient auto-engendrés sans l’autre du social : “J’existe tout seul… sans l’Autre”

Ainsi, plus de tension, de conflit, et pourtant il y a deux crises, celle de l'individuation du sujet en devenir, complétée par une crise sociétale : “C’est la crise de l’altérité. L’Autre, je l’utilise comme objet de mes besoins et de ma jouissance”.