• Habileté n° 3

Éradiquer les punitions en stimulant l’autoévaluation et l’autodiscipline

  • Les pièges induit de la punition : hypocrisie, violence, conduites asociales

La punition ne décourage pas l’inconduite. Elle ne fait que rendre le coupable plus prudent dans l’accomplissement de ses crimes, plus adroit à dissimuler ses traces, plus habile à éviter qu’on le détecte. Quand un enfant est puni, il prend la résolution de devenir plus prudent, non celle de devenir plus honnête et plus responsable.

L’utilisation du châtiment corporel enseigne aux enfants que la violence est la manière de résoudre les problèmes. Selon des études, c’est la leçon qu’apprennent ceux qui infligent la souffrance, ceux qui la subissent, de même que ceux qui en sont témoins. Cela ne favorise en rien le développement de la maîtrise de soi, qui est nécessaire en démocratie.

De nos jours, il n’est plus possible pour les parents et les enseignants de forcer les enfants à bien se comporter. La réalité exige le recours à de nouvelles méthodes pour influencer les enfants et les motiver à coopérer. Des punitions comme la fessée, les gifles, l’humiliation, la privation et, de façon générale, le fait de rabaisser les enfants, sont dépassés et ne constituent pas des mesures disciplinaires efficaces.

La punition peut réprimer la mauvaise conduite, mais par sa nature, elle n’enseigne pas le comportement désirable et ne réduit même pas le désir de mal se conduire.

 

  • Exemple à éviter :

    • L’ENFANT ou ADULTE n°1: “Oh ! Ces #!o/o*$!# (gros mot) de maths !”
    • L’ADULTE n°2 : “Je t’ai répété maintes et maintes fois de ne pas dire de grossièretés. Cette fois-ci, tu vas être puni.”
  • Pour remplacer la punition en 6 points

    1. Accueillir et accompagner le (s) sentiment (s) présent (s) : "J'entends que tu es perturbé par tes maths"
    2. Exprimez vos sentiments : "Mais aïe aïe aïe... mes oreilles tombent en mille morceaux..."
    3. Exprimez vos attentes : "Si tu veux que je te comprenne...  parle une langue que je décode !"
    4. Indiquez comment réparer : "Pour exprimer ta colère, aurais-tu d'autres mots que #!o/o*$!# !"
    5. Donnez le choix : "Que penses-tu de celui là : xxxx ou encore zzzzz !.. cherchons ensemble d'autre synonymes..."
    6. Prendre des mesures : "Alors, si tu veux que nous regardions tes maths ensemble... évite ces mots là."
  • Alternatives qui mènent à l’autodiscipline sans punition

    • 1. Accueillir et accompagner le(s) sentiment(s) :
      • “Je vois que tu es frustré, ça aiderait si tu pouvais l’exprimer sans jurer.”
    • 2. Exprimer fortement votre désaccord (sans attaquer la personnalité) :
      • “Je suis choqué d’entendre pareil langage.”
    • 3. Formuler vos attentes :
      • “Je m’attends à ce que tu trouves une autre façon de me dire à quel point tu es en colère.”
    • 4. Lui montrer une façon de s’amender :
      • “Ce que j’aimerais voir, c’est une liste de mots que tu pourrais utiliser pour exprimer ta colère à la place de ceux que tu viens de prononcer. Cherche dans le dictionnaire ou dans celui de synonymes si tu as besoin d’aide.”
    • 5. Lui offrir un choix :
      • “Tu peux jurer pour toi seul dans ta tête ou bien, tu peux utiliser des mots qui ne dérangent personne.”
  • (Et s'il continue à dire des grossièretés ?)
    • 6. Passons à l’action, protégeons-nous :
      • “Lorsque j’entends parler comme ça, je perds toute envie de t’aider. Dès que tu trouveras une autre façon d’exprimer ce que tu ressens, je serai là pour toi.”

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  • Auteurs dans l'ordre des citations
    • Haim G. Ginott, Teacher and Child New York : Avon Books, 1970, p. 122.
    • Irwin A. Hyman, Reading, Writing, and the Hickory Stick. Lexington, Ky. : Lexington Books, 1990, p. 200.
    • Rudolf Dreikurs, Bernice Bronia Grunwald et Floy C. Pepper, Maintaining Sanity in the Classroom. New York : Harper et Row, 1971, p. 117
    • Albert Bandura, Human Agency in Social Cognitive Theory, American Psychologist, 44 (1989), pp. 1175-84