D - Temps : Physique & Psychique

 

D1 - Évolutions des sciences

  • Suite à l’écoute et à la lecture des scientifiques cités, il ressort que depuis Newton, le premier avoir intégré la variable “t” dans ses équations, depuis l’intuition de Maxwell avec les champs électromagnétiques, depuis la révolution d’Einstein avec la théorie de la relativité ou espace-temps est un champ unifié inséparable courbe et variable, la théorie Quantique de l’infiniment petit a démontré que le temps n’existe pas tel que nous le conceptualisons à cette échelle micro atomique des particules élémentaires.
    • Le "temps Quantique" serait un changement d'état de la relation à l'autre et non à soi-même
      • Le temps émergerait de l'observation par un témoin d'un phénomène de changement d'état :
        • Le temps social qui reconnait le sujet (fœtus, enfant, …) puis le temps personnel psychique
          • Le temps émergerait d'un lien de reconnaissance entre deux entités séparées

D2 - Temps est émergent

  • À une échelle atomique, la physique est à la fois atemporelle et causale. Il y a la notion d’évènements selon des réseaux qui sont hors du temps. C’est un enchevêtrement de causes hors du temps (idem tissage à l’envers avec ses fils). Lorsque les micro-phénomènes atomiques passent à notre échelle de perception ou macro (l’ensemble du tissage est perçu comme un vêtement), il y a un phénomène d’émergence du temps des hommes lisse et continu de la physique. Le temps serait irréversible dû à la présence de particules d’antimatière. Ainsi les effets ne peuvent influencer les causes par rétroactions régulatives. C’est en ce sens que le temps qui émerge ne peut être remonté.

 

D3 - Approches contradictoires du temps qui n'existe pas

  • Le déterminisme des naturalistes de la physique de la relativité
    • Soit ils pensent que le passage du temps est produit par notre cerveau, notre subjectivité, notre psychisme (permanence).
    • Soit ils pensent que l’idée d’un passage du temps est le produit illusoire d’une métaphore trompeuse comme la rivière d’Héraclite.
  • L’indéterminisme des constructivistes de la physique Quantique
    • Le temps qui émerge ne serait pas corrupteur (innovation) mais constructeur (progrès)
    • C’est ce qui nous permettrait de bâtir notre avenir. L’avenir se construit par et dans le présent.
    • Il serait nécessaire de penser un espace-temps dynamique et non déterminé.

D4 - Temps Quantique de l'homme

  • Carlo Rovelli dans l'ouvrage cité, "Et si le temps n'existait pas ?" explique le truc que l'homme à utiliser pour définir l'unité du temps : un cycle d'oscillation comme le battement du cœur, celui du pouls, celui d'un pendule (Galilée), le mouvement des saisons et des planètes et actuellement l'oscillation énergétique d'un atome de césium (horloge atomique). Le temps est confondu avec l'espace : c'est un entre deux temps. Le temps n'est jamais mesuré par rapport à lui même comme caractéristique intrinsèque mais par rapport à autre chose comme étalon. C'est une bizarrerie et aberration métrique. En énergie Quantique pour supprimer la variable "t" du temps cyclique, les scientifiques quantiques définissent le "temps Quantique" comme une relation d'objet et d'état et non un rapport à un cycle comme norme métrique :
    • "Pour tout objet, le temps est la façon dont il change par rapport à d'autre objet" (Rovelli C 2014 p.105)1.

En conclusion des temps physique et psychique

  • Ceci nous ramène à une analogie, celle de notre propre relativité temporelle psychique. Celle-ci se constitue non pas de nos "pleins" (jouissances) mais de nos "vides" (désirs) ; c'est-à-dire du "manque de l'autre en nous" symbolisé en mot. L'approche du temps de l'énergie quantique serait similaire à l'approche du temps psychique de l'humain : "le temps est un mouvement intrapsychique, donc singulier à soi, qui émerge de part la relation intersubjective à l'autre dans un milieu ou contexte". (cf. 4)
    • Comme l'humain est programmé neurologiquement pour ne pas l'être 5, cela nous confirme que biologiquement nous ne sommes pas déterminé à l'avance (instincts). Alors, le temps et notre avenir nous appartiennent. Nous sommes les seuls responsables de notre futur (Sartre) contrairement au passé qui est constitué d'un héritage transgénérationnel épigénétique. Entre cette partie "innée" imposée et nos "acquis" culturels, il y a une partie libre inaltérable qui nous appartient de bâtir. Vous pouvez constater que les deux approches contradictoires du temps des physiciens (Relativistes/Quantiques) sont ici reliées ensemble et aboutissent au temps psychique de notre thème : Changement & Temps - Mouvance & Permanence.
      • Le sujet porte le symptôme de l'émergence du temps de sa permanence. Ce symptôme n'est pas isolé dans le sujet, il est aussi systémique. Il témoigne de la qualités des relations du milieu ou contexte dans lequel il émerge.

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  1. Carlo Roselli (2014). Et si le temps n’existait pas ? Dunod
  2. Heidegger, M. (1986). Être et Temps. Paris, Gallimard.
    Dans son maître ouvrage, il montre que nous ne pouvons penser l'un sans l'autre
  3. Maturana, H. R., Varela, F. J., & Jullien, F.-C. (1994). L'arbre de la connaissance. Addison-Wesley France Paris.
    Francisco Varela, pour qui l'esprit n'est pas une machine, en sciences cognitives a théorisé l'enaction comme phénomène d'émergence :
    “Vivre constitue l’acte de connaître dans le domaine de l’existence. Vivre c’est connaître. […] Tout ce que nous faisons est une danse structurale dans la chorégraphie de la coexistence. […] La conscience et l’esprit appartiennent au domaine du couplage social. C’est le lieu même de leur dynamique. […] Tout acte dans le langage fait émerger un monde créé avec les autres dans l’acte de la coexistence qui donne naissance à ce qui est humain.”
  4. Stern, D. (2000). Les processus de changement en référence au concept de connaissance implicite: Mag : Filiations psychiques.
    Dans le processus de changement thérapeutique, il décrit le changement implicite et explicite : "Une interprétation est l'acte qui transforme le paysage intrapsychique de la connaissance explicite du patient. Un moment de rencontre est l'acte qui transforme le paysage intersubjectif de la connaissance relationnelle implicite du patient. Ces deux mécanismes peuvent intervenir séparément ou conjointement."
  5. Ansermet, F., & Magistretti, P. (2010). Neurosciences et psychanalyse : une rencontre autour de la singularité: O. Jacob.