B1 - Qu’est-ce le temps ?
- Nous pouvons en parler non pas en utilisant les dictionnaires qui font des tautologies et syllogismes. Ils définissent le temps par lui-même. Mais nous pouvons en parler en observant son fonctionnement. En nous inspirant des écrits et vidéos en ligne d’Étienne Klein, le temps serait le phénomène qui renouvellerait l’instant présent. Il ferait disparaître l’instant dans le passé au bénéfice d’un autre instant ayant le même statut. Le temps, qui est le seul phénomène permanent, aurait pour fonction le mouvement et le changement.
B2 - Le temps passe-t-il ?
- Non le temps présent ne passe pas, il ne s'écoule pas, il est. Le renouvellement du temps de l'instant ne cesse jamais, c’est sa fonction. Ainsi, c’est nous qui cheminons sur le temps, c’est nous qui changeons, le temps lui ne défile pas. Sa fonction nous permet de créer notre propre réalité temporalisée : notre "temps-propre".
- Dans la métaphore d'Héraclite où “on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”, tous nous pensons en premier que ce qui s'écoule, passe et change, c'est le temps. Contrairement à cet a priori qui propose que le fleuve est le symbole du temps, nous proposons que c'est nous-même le symbole du fleuve et plus précisément "notre histoire = fleuve". Le temps et sa fonction sont permanents et créateur de notre "temps-propre".
B3 - L’objet temps n’est pas la fonction du temps
- Si nous disons que le temps passe, pour Étienne Klein, nous mélangeons l’OBJET TEMPS et sa FONCTION CHANGEMENT. De même un chemin ne chemine pas, mais il nous permet de cheminer. L’objet CHEMIN a une fonction pour ceux qui l’utilisent. Dans un autre registre celui de l'apprentissage, un savoir comme objet ne produit jamais rien, il est statique, mais il nous permet d'étayer la fonction dynamique de connaître, de comprendre… de cheminer en quelque sorte.
- Dans une autre forme métaphorique, le temps pourrait-être imaginé comme un livre. Ce "livre-temps" serait le support d'une histoire. Chaque page vierge serait le renouvellement du temps de l'instant. La fonction du temps s'exprimerait par le texte écrit. Ce contenu de l'histoire serait nous-même. Dans cette métaphore du "livre-temps", la fonction du temps est un processus : "fonction du temps = Désir d'Être". Sans cette fonction du désir d'écrire, il y aurait un arrêt sur image où notre support resterait vierge ou vide d'encre et ainsi sans histoire, sans témoin désirant s'écrire (mémoire et amnésie). Un hors traces du temps. Ce qui change et coule comme le fleuve, ce n'est pas le livre mais l'histoire qui s'écrit.
- Dans ce sens nous pouvons mieux saisir cette seconde citation d'Héraclite, le 1er penseur Grec du changement : "Rien n’est permanent, sauf le changement”. Dans nos interprétations, nous pouvons formuler que pour un sujet la permanence du temps et la fonction du temps sont tous les deux créateurs de la permanence du sujet. Autrement-dit, le sujet en incorporant la permanence du temps et sa fonction processuel va créer sa propre permanence en retour. Le risque serait de vouloir être à l'origine du temps comme processus de la connaissance, alors que nous ne sommes que son enfant comme résultat des savoirs.
- Qui serait alors à cette origine du temps ? L'altérité qui nous reconnait, puis nous-même par réflexivité de la conscience, la connaissance se connaisant. Ce lien serait ce temps de l'éthique où sans l'autre puis sans l'image de soi point d'émergence de notre "temps-propre". La science cognitive de Francisco Varela (théorie de l'enaction) et l'énergie quantique de Bohm (implié/déplié) postule cela : le temps ne serait pas celui de la mesure d'un rapport à un cycle et rythme qui est un espace entre deux temps (temps-étendu de Bergson), le temps émergerait d'une relation re-con-naissante de l'altérité, puis de soi-même (temps-durée de Bergson).
- Dans ce sens nous pouvons mieux saisir cette seconde citation d'Héraclite, le 1er penseur Grec du changement : "Rien n’est permanent, sauf le changement”. Dans nos interprétations, nous pouvons formuler que pour un sujet la permanence du temps et la fonction du temps sont tous les deux créateurs de la permanence du sujet. Autrement-dit, le sujet en incorporant la permanence du temps et sa fonction processuel va créer sa propre permanence en retour. Le risque serait de vouloir être à l'origine du temps comme processus de la connaissance, alors que nous ne sommes que son enfant comme résultat des savoirs.
- Dans une autre forme métaphorique, le temps pourrait-être imaginé comme un livre. Ce "livre-temps" serait le support d'une histoire. Chaque page vierge serait le renouvellement du temps de l'instant. La fonction du temps s'exprimerait par le texte écrit. Ce contenu de l'histoire serait nous-même. Dans cette métaphore du "livre-temps", la fonction du temps est un processus : "fonction du temps = Désir d'Être". Sans cette fonction du désir d'écrire, il y aurait un arrêt sur image où notre support resterait vierge ou vide d'encre et ainsi sans histoire, sans témoin désirant s'écrire (mémoire et amnésie). Un hors traces du temps. Ce qui change et coule comme le fleuve, ce n'est pas le livre mais l'histoire qui s'écrit.
Confondre l’objet (temps) et sa fonction (changement), c’est amalgamer la permanence du temps de l’instant et la permanence des sujets qui l’utilisent. C'est-à-dire, ce qui semble se jouer ici serait notre souhait inconscient de l’immortalité du temps de l’instant pour nous-même. Notre plus grand désir serait d’acquérir cette permanence du temps pour ne plus pâtir de sa fonction. Si c’est le cas, nous perdons alors toute capacité de mesure, de nous-même. Autrement dit, l’horloge psychique du sujet s'arrête, son temps propre est bloqué, il se fige et éventuellement il en souffre.
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