B1 – Clivage & expériences de la contradiction
- Ces deux attitudes psychiques contradictoires s’élaborent lorsqu’il y a confrontation à une expérience de la contradiction. C’est-à-dire faire un choix entre deux propositions contraires comme fumer [Oui/Non] ou prendre du plaisir à fumer ou se garder en bonne santé. C'est le principe de la dialectique en philosophie et de l'ambivalence en psychanalyse. Le choix n’est pas toujours facile à faire consciemment ou non. Le clivage de la pensée arrive à ce moment-là.
B2 - Expérience de la contradiction & angoisses
- Ces expériences de la contradiction font apparaître des angoisses. C’est-à-dire faire un choix, suite à un questionnement (éthique) devant un dilemme. L’homme moderne fait un déni de ces expériences de la contradiction conflictuelles fondatrices de l’humanité où la toute-puissance est en échec. Tout doit être harmonieux, sans conflit, propre, lisse… Un désir du "nirvana" ou de la perfection Arcadienne sur terre. C’est prendre une position idéologique ; c’est un déni de l’un des deux termes ; c’est un refus de se confronter, de comprendre, d’étudier ou de rendre intelligible les termes de la contradiction. Exemples de clivage : [Normale/Pathologique], [Sexe/Genre], [Vrai/Faux], [Beau/Moche], [Raison/Passion], [Bienveillance/Agressivité], [Amour/Haine], [Contenance/Frustration], etc.
B3 – Déni de l’expérience de la contradiction
- Pour diminuer l’angoisse provoquée par cette expérience, les mécanismes de défense du penseur le plus courant sont le déni et le clivage. Il induit des comportements stéréotypés repérables comme :
- Celui du concept de paradoxe où le sujet cultive le non-choix, ne pas se positionner (autruche), l’ambiguïté en restant flou, le faire comme tout le monde (mouton), citer la parole des autres (perroquet), s’identifier et adhérence par excès à un idéal conceptuel ou physique, etc.
- Celui d’une prise de positions idéologiques affirmatives sur un des termes par des dogmes, morales, normes et savoirs de valeurs diverses qui justifient les actes des sujets et des organisations. La prise de position idéologique est sans questionnement. Un des termes est porté sur le piédestal des valeurs instituées du moment d’un courant de pensée porteur. Dans ce dernier cas, non pas le pouvoir d’agir, mais la toute-puissance et la dominance sont maîtres.
- Celle de rechercher une solution ou une réponse comme témoignage de notre toute-puissance hégélienne d’une quête de synthèse. Cette démarche est visible au sein de l’entreprise qui achète des recettes a appliquées : gestion des conflits, conduite du changement… sans se poser la question de sa propre expérience de la contradiction. C’est aussi visible en formation continue professionnelle, où l'apprenant choisi une compétence ou un métier et l’applique sans le questionner.
- Celui du concept de paradoxe où le sujet cultive le non-choix, ne pas se positionner (autruche), l’ambiguïté en restant flou, le faire comme tout le monde (mouton), citer la parole des autres (perroquet), s’identifier et adhérence par excès à un idéal conceptuel ou physique, etc.
B4 – Pensée clivée
- Il serait plus précis de parler d’une pensée par déni de l’ambivalence de l’expérience de la contradiction. Afin de bien montrer que les termes de la contradiction ne sont pas vécus conjointement mais divisé, dissocié, séparé, comme une scission, le concept de clivage devient opportun.
La pensée clivée est une pensée qui ne peut penser l’unité de la contradiction et le lien qui relie les termes de la proposition
B5 - Résumé
- Suite à ce déroulé, vous pouvez maintenant conceptualiser le cheminement du processus de clivage et l’identifier chez vous ou autour de vous :
- Présentation d’une expérience de la contradiction > Désaccord – Conflit – etc.
- Angoisse du choix impossible > Apparition d’émotions, sentiments contradictoires…
- Comportements stéréotypés > Paradoxe – Prise de position idéologique – Quête d’une solution
- Clivage de la pensée > Discours rhétoricien ou en boucle “d’un plus de la même chose”
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