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Psychanalyse

Nobert Elias, l’inclassable

Heinich, N. (2015). Nobert Elias, l’inclassable. Sciences Humaines, (302), p. 55.

L’audace de sa pensée réside aussi dans la volonté de construire une approche de l’expérience humaine qui conjoigne ces deux dimensions apparemment opposées que sont la psychanalyse et l’anthropologie, l’intériorité du psychisme individuel et l’extériorité des normes collectives au niveau le plus général, envisagées dans une perspective à la fois historique et dynamique. Dès lors, on n’a plus affaire à des catégories intemporelles, fondées en nature, mais à des processus évolutifs, nés des rapports de force entre groupes porteurs de ressources et d’aspirations hétérogènes. Il opère ainsi une critique croisée des deux grands systèmes théoriques de son époque : l’histoire des idées d’une part, à laquelle manque la prise en compte des phénomènes inconscients que la psychanalyse freudienne a su mettre en évidence ; et la psychanalyse d’autre part, excessivement fermée à l’historicisation des structures psychiques, et tendant de ce fait à les transformer en processus biologiques ou en catégories métaphysiques. C’est donc une “psychologie historique” qu’il vise à élaborer, intégrant à la fois la dimension de l’inconscient et celle de l’histoire” (Heinrich 2015 p. 55)

Lien :  Elias, N. (1991). Qu’est-ce que la sociologie ?. Editions de l’Aube

Le temps éclaté

L’intemporalité de l’inconscient est ce qui maintient actifs en nous ce qui nous pousse à vivre, oriente nos choix et notre destin, et c’est en même temps ce qui soulève les plus grandes difficultés à concilier les désirs les plus enracinés, aspirant à se réaliser avec ce que la vie nous autorise à satisfaire. Face aux outrages du temps, il peut être réconfortant de penser à l’inaltérable jeunesse d’Eros. (Green, A. 2000 p. 176)

Cinq psychanalyses (ed 1988)

Un élément qui nous paraît des plus fondateur et clairvoyant dans l’épicrise de Freud est la posture du psychanalyste entre la thérapie comme relation d’aide du soin et l’analyse comme relation éducative de l’acte de symbolisation. Lors du travail : «  le succès thérapeutique n’est pas ce à quoi nous aspirons en premier lieu (bénéfice secondaire) ; ce que nous voulons en revanche, c’est mettre le patient en état d’appréhender consciemment ses motions de souhait inconscient (…) le complexe inconscient (…) » (Freud S. 1909, p258).

 

Et il rajoute à propos des psychanalystes débutants qui comprennent les enjeux avant le patient « qu’ils attendent trop s’ils prétendent, en lui communiquant cette connaissance, guérir le malade, alors qu’il ne peut utiliser ce qui lui est communiqué que pour découvrir avec cette aide le complexe inconscient dans son conscient, là où il est ancré. » (Freud S. 1909, p 259).

Trois essais sur la théorie de la sexualité (ed 1977)

À la même époque, alors que la vie sexuelle de l’enfant connaît sa première floraison, de la troisième à la cinquième année, apparaissent également chez lui les débuts de l’activité attribuée à la pulsion de savoir où pulsion du chercheur. La pulsion de savoir ne peut être comptée au nombre singulier des composantes pulsionnelles élémentaires, ni subordonnées exclusivement à la sexualité. D’une part, son action correspond un aspect sublimé de l’emprise et d’autre part, elle travaille avec l’énergie du plaisir scopique. C’est relation avec la vie sexuelle sont cependant particulièrement importante, car la psychanalyse nous a appris que la pulsion de savoir des enfants est attiré avec une précocité insoupçonnée et une intensité inattendue par les problèmes sexuels, voir qu’elle n’est peut-être éveillée que par les seuls. Ce ne sont pas des intérêts théoriques, mais des intérêts pratiques qui mettent en branle l’activité de recherche chez l’enfant. La menace qui pèse sur ses conditions d’existence du faîte de l’arrivée effective ou présumée d’un nouvel enfant, la crainte de la perte de soins et d’amour liée à cet événement rends l’enfant songeur et perspicace. Ainsi, conformément à l’histoire de l’éveil de cette pulsion, le premier problème qui le préoccupe n’est-il pas la question de la différence des sexes mais l’énigme : d’où viennent les enfants ?

Qu'est-ce que la sociologie?

L’audace de sa pensée réside aussi dans la volonté de construire une approche de l’expérience humaine qui conjoigne ces deux dimensions apparemment opposées que sont la psychanalyse et l’anthropologie, l’intériorité du psychisme individuel et l’extériorité des normes collectives au niveau le plus général, envisagées dans une perspective à la fois historique et dynamique. Dès lors, on n’a plus affaire à des catégories intemporelles, fondées en nature, mais à des processus évolutifs, nés des rapports de force entre groupes porteurs de ressources et d’aspirations hétérogènes. Il opère ainsi une critique croisée des deux grands systèmes théoriques de son époque : l’histoire des idées d’une part, à laquelle manque la prise en compte des phénomènes inconscients que la psychanalyse freudienne a su mettre en évidence ; et la psychanalyse d’autre part, excessivement fermée à l’historicisation des structures psychiques, et tendant de ce fait à les transformer en processus biologiques ou en catégories métaphysiques. C’est donc une “psychologie historique” qu’il vise à élaborer, intégrant à la fois la dimension de l’inconscient et celle de l’histoire” (Heinrich 2015 p. 55)

Lien :  Heinich N. (2015). Nobert Elias, l’inclassable. Sciences Humaine n°276 p. 55

Introduction à la psychanalyse de Lacan

Dethy, M. (2010). Introduction à la psychanalyse de Lacan. présenté à 2010///, Lyon: Chronique Sociale.

Le psychanalyste ne guérit pas, il écoute et propose d’élargir la réflexion. C’est la mise en mot d’un discours difficile qui produit l’auto-guérison de l’analysant. Le psychanalyste ne peut être prétentieux de son savoir ; Lacan n’a jamais dit autre chose, il est sujet supposé savoir, son rôle n’est pas celui d’un Maître, son rôle est simplement celui d’aidant, d’une petite main, il accompagne les recherches de l’analysant. (Dette 2010 p. 102)

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