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Entretien de Jacques Carbonnel avec Mireille Cifali

TitreEntretien de Jacques Carbonnel avec Mireille Cifali
Publication TypeJournal Article
Année2011
AuthorsCifali, M
Mots-clésAngoisse, Apprendre, Épreuve narcissique, Psychanalyse
Full Text

Il y aurait du travail pour que nous puissions collaborer dans le respect des places, dans la reconnaissance d’une parole, dans l’acceptation de nos différences. Nous aurions à apprendre ensemble, l’un de l’autre. (Cifali M. p 5)

 

Notes en tension dialectique

  • Dialogue : Cadres [ Place-Faces-Tiers ]
  • Emotions : angoisse/joie,
  • Puissance : impuissance  toute puissance
  • Approche : approche naturaliste et mécaniste / approche éducative et psychique

Citations

  • "Je crois nécessaire que chacun occupe sa fonction (…) Qu'il construise un milieu où norme et différence entrent en tension; qu'il maintienne un "cadre" qui autorise cet enfant  d'exister, (…) C'est le cadre posé, indépendamment des personnes qui vont l'habiter, qui permet à chacun de trouver sa place." (Cifali M. p 3)
     
  • "il y aurait du travail pour que nous puissions collaborer dans le respect des places, dans la reconnaissance d’une parole, dans l’acceptation de nos différences. Nous aurions à apprendre ensemble, l’un de l’autre." (Cifali M. p 5)
     
  • "Apprendre peut devenir angoissant, on peut se refermer, éviter l’épreuve narcissique, se retirer dans l’apathie etc. (…) Mais apprendre est également joie, quand nous avons réussi ce qui nous résistait, quand nous avons tenu l’effort et qu’enfin nous y arrivons. Apprendre, rechercher, ce sont des actes qui retentissent sur notre estime de nous-mêmes, sur notre dignité, sur ce regard que nous portons sur nous. (…) Il y a des pièges, celui d’un apprentissage déconnecté de soi et de l’autre côté un apprentissage trop lié à nos affects. Mais apprendre fait partie de ces capacités qui permettent de tenir, de survivre, de nous développer, de résister aux douleurs. Lire, écrire..., autant de gestes qui humanisent, avec lesquels nous berçons parfois nos pleurs. Donc comme toute chose, apprendre ce n’est pas noir ou blanc, bien ou mal. C’est les deux à la fois. Ce peut être destructeur ou constructeur, cela peut nous vider de notre sensibilité, comme nous permettre de la vivre. Donc c’est un droit pour chaque enfant, pour chaque adulte. Un droit qui ne s’exerce pas n’importe comment, et qui n’est pas bon en soi. Mais un droit, malgré les difficultés, malgré les angoisses. Un pari pour les enfants en difficulté, mais aussi pour tous les autres. Retrouver la dimension humaine du savoir, son ancrage en soi et pour son devenir, et pas seulement pour les notes, pour faire plaisir." (Cifali M. p 4)
     
  • "Mais cela nous entraînerait trop loin ici. Je veux seulement dire que la médecine comme l’enseignement sont confrontés à des questions non pas identiques mais qui mobilisent de semblables tensions : la place de la technique, de l’altérité, de l’impuissance et la toute puissance, d’un questionnement éthique. Les épreuves de la médecine anticipent souvent celles de l’enseignement. Nous avons à apprendre des pièges et des impasses de l’une. Nous sommes confrontés à des questions philosophiques qui nous renvoient à notre conception de l’humain; nous sommes contraints de nous battre ensemble contre le mal et le malheur, mais aussi contre nos rêves prométhéens." (Cifali M. p 6)

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