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Éloge du conflit

TitreÉloge du conflit
Publication TypeBook
Année2007
AuthorsBenasayag, M, Del Rey, A
PublisherLa découverte
ISBN Number2707183059
Mots-clésAccompagnement, accompagnement du conflit, Apprentissage, Changement, Conflit, gestion de conflit, négociation
Résumé — Citations

Un essai qui dénonce les illusions de la "tolérance zéro" et de la paix universelle et qui analyse les diverses dimensions du conflit (entre nations, dans la société ou au sein même de l'individu). Selon les auteurs, le refoulement du conflit ne peut conduire qu'à la violence généralisée et l'enjeu actuel est celui de l'assomption du conflit.

Full Text

La résultante d'un conflit n'est en aucun cas sa résolution, mais bien plutôt ce qui permettra de le développer et de l'assumer. La figure de la résultante nous permet de comprendre la dynamique propre au conflit, qui n'a rien d'une dialectique allant vers une synthèse finale. (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.128-129)

 

Notes en tension dialectique

  • Conflit > Ce qui permet d'exister
    • Travail du conflit > Apprentissage
    • ou
    • Crise > Si le conflit n'est pas accompagné
  • Changement > Ce qui sera visible
     
  • LES PHASES
    • Exister > désirer
    • Etat > Désir du désir = vivant / Envie = mort du désir (canalisation du désir)
    • Désirer > Agir / Pâtir > Réalisation individuel / Se conformer aux normés > Discontinuité / Continuité
    • Conflit > Tension - Antinomie - Ambivalence - Dialectique - Oximore
    • Tension > Crise / ou / Connaissances + Apprentissage
       
  • LES TROIS NIVEAUX DE CONNAISSANCE
    1. Survie > action et réaction dans un ici et maintenant > lutte / alliance
    2. Enjeux > connaissance de ce qui tisse le conflit > les objets en jeu > mémoire > stratégie
    3. Altérité > se centrer / se décentrer

Citations

  • "Il faut aller au-delà de ce qu'affirme Sartre : l'être humain est indéfinissable, même au delà de la mort. Il n'y a de devenir qu'à la condition que l'être ne soit pas, définitivement, ceci ou cela. Le devenir est ce qui crée la contradiction, le conflit, indéfiniment." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.48)
     
  • "Le désir est ce qui pousse au péril. (…) La présence du désir signifie toujours qu'il y a une contradiction, un conflit entre la totalité qui pousse en soi et la tendance à l'auto-affirmation de soi comme une singularité. (…) le désir est contradiction permanente entre persévérance de la forme et persévérance de la puissance dans la forme.  Cette tension, ce conflit fondamental, inévitable et indépassable, est constitutif du vivant lui-même et de son devenir. Il ne saurait y avoir de devenir pour celui qui ne parvient pas à assumer ce conflit, car aucune forme déterminée de soi n'a en elle la puissance de devenir quoi que ce soit si elle ne se laisse pas traverser par les situations et paysages dont elle fait partie. (…) La "mêmeté" ne tient pas à une essence, mais à une multiplicité agencé en devenir." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.49)
     
  • "Mais travailler sur soi ne peut se faire qu'en abandonnant le plus possible la croyance en l'individu, ce "soi-même" réduit à la partie congrue, en tentant d'assumer les conflits qui nous fondent et qui tissent en même temps l'époque et les situations." (…) Assumer nos conflits intérieures veut dire accéder à d'autres niveaux de connaissance." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.50)
     
  • "Penser la vie en termes de conflit implique donc de la penser en termes d'asymétries successives et intriquées. (…) Aux organismes… d'agir 'par' et 'pour' les asymétries qui structurent la situation." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.120)
     
  • "Le mode d'existence de tout organisme est fondé sur sa capacité à agir. (…) un organisme existe dans cet effort pour maintenir sa forme, (…) c'est en progressant de la passivité vers l'activité que les organismes progressent dans la connaissance. (…) une connaissance de plus en plus profonde de l'irréductibilité du conflit chez les être vivants." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.121-122)
     
  • "Ce mode de connaissance (ouverture sur l'altérité = situation & paysage) implique un connaître et un agir simultanés (…) nous connaissons ce que nous co-créons" (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.128)
     
  • "La résultante d'un conflit n'est en aucun cas sa résolution, mais bien plutôt ce qui permettra de le développer et de l'assumer. La figure de la résultante nous permet de comprendre la dynamique propre au conflit, qui n'a rien d'une dialectique allant vers une synthèse finale. (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.128-129)
     
  • "Le conflit fonctionne sur le mode d'une tension permanente au sein de ce qui reste pourtant unifié par une résultante en plein devenir et changement. Penser en termes de 'lutte des contraires', c'est penser en termes de système dynamique." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.129)
     
  • "Plus encore, c'est voir le conflit comme ce qu'il faut assumer, mais jamais dépasser. Le conflit est à la source même de tout agir. C'est pourquoi la tâche à accomplir, toujours, ici et maintenant, c'est de renouer avec lui." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.130)
     
  • "De son côté, le conflit n'est pas réductible à un problème qui devrait trouver une solution. (…) Or nous le voyons plutôt comme ce qui fonde le rapport d'autodétermination réciproque de l'organisme et de son environnement." (Benasayag, M. & Del Rey, A. 2007 P.130)
     

Références

  • Michel Foucault parlait quand à lui d'une logique de la stratégie, qu'il opposait à la logique dialectique hégéliano-marxiste :
    • "Une logique de la stratégie ne fait pas valoir des termes contradictoires dans l'élément de l'homogène qui promet la résolution dans une unité. La logique de la stratégie a pour fonction d'établir qu'elles sont les connections possibles entre des termes disparates, et qui restent disparates. C'est la logique de la connexion de l'hétérogène et non celle de l'homogénéisation." 

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