E - Penser autrement… la psychanalyse

 

E1 - Hors des dogmes scientistes et des chapelles

  • Psychiatrie, psychanalyse fonctionnaliste, psychanalyse structuraliste ou psychanalyse systémicienne, toutes apportent des savoirs et des lectures différentes des problématiques rencontrées. La souplesse de notre façon de penser le réel dénote de notre propre maturation psychique où aucuns savoirs et aucunes façons de penser sont élevés sur le piédestal de LA VÉRITÉ personnel et social. Sinon, ces adhérences épistémiques témoignent de notre propre quête de la toute-puissance par suridéalisation érudite d’un Ordre établi par l’Autre bien sûr par défaut d'oser être.
    • Comme l'écoute implicative (Mythos) de l'analysant passe avant toutes formes de théorie explicative (Logos), la relation psychanalytique est à réinventer pour chaque analysant. La psychanalyse et l'analyse supposent la levée de deux préjugés exprimés par Claude Nachin en 1998 dans “Le deuil d'amour” (p.119) :
      • “Le préjugé de l’archaïsme : l’importance capitale des premières années de la vie, découverte par S. Freud et Melanie Klein, n’implique pas que ce qui advient ultérieurement dans le psychisme ne puisse avoir une grande importance.”
         
      • “Le préjugé du “Sujet Supposé Savoir” : les convictions du psychanalyste ne doivent pas lui faire oublier que les éléments généraux que l’on retrouve dans toute psychanalyse ne sont découverts qu’au décours de l’expérience singulière qui naît du discours de chaque patient.”

E2 - Penser autrement

  • Que je n’écrive pas ce texte comme l’attendu et que j’ose en plus interpréter les fondements d’une théorie — qui ne sont que des paradigmes de valeurs ou bases de travail — et ensuite replacer cette théorie dans un contexte, cela a pour concéquence chez l’Autre de faire renaître certains fois des “fantômes”, de surexciter certaines boucles inachevées comme ces compulsion de répétition : "Mais pour qui il se prend celui-là… C’est qui ? Honte à lui.”… Ces fantômes, ne seraient-ils pas des stratégies, des mécanismes de défense du Moi, lui même enfant d'une boucle ayant trouvé son achèvement dans une identité périodique… Lorsque nous avons mal à l’âme, ce sont ces boucles avec ses fantômes qui ressurgissent, les repères d'élaboration du sens sont attaqués. Alors symbolisons… partage d'affect et de représentations obligatoires, c'est au menu de cette espace transitionnel de jeu.
    • Sans titre (ma Place), que suis-je (ma Face) pour l’autre (le Tiers) ? Quand “briller” (sa place) devient plus important que d’oser être (sa face), une imposture adaptative se met en place et le tiers se fait cirer les chaussures. La séduction remplace l'éducation (thérapeutique).
      • Entre des discours rhétoriques affirmatifs et des palabres dialectiques estimatives, je ne propose ni des prises de position et ni des paradoxes paralysants. Comme le formule Michel Foucault, je suggére de penser autrement pour élaborer notre réalité ensemble (lien : Penser autrement).

 

La conscience et l’esprit appartiennent au domaine du couplage social. C’est le lieu même de leur dynamique. […] Tout acte dans le langage fait émerger un monde créé avec les autres dans l’acte de la coexistence qui donne naissance à ce qui est humain.

  • Maturana, H. R ; Varela, F. J ; Jullien, F-C. (1994). L’arbre de la connaissance. Addison-Wesley France Paris

 

La dimension éthique (…) elle est une éthique de la finitude (Enriquez, 1997) qui accepte le questionnement continu, la remise en cause, la prise de conscience de ses limites (…) Questionnement qui se fait, en actes, dans l’épreuve du lien…

  • Cifali, M., & Giust-Desprairies, F. (2008). Formation clinique et travail de la pensée. De Boeck p.152

 

La pensée n’existe que dans la relation à l’autre. (…) Il apparaît que le mouvement de la pensée s’instaure (…) lorsqu’un jeu très subtil entre le discours narratif et le discours démonstratif parvient à prendre corps.”

  • Françoise Bréant dans Cifali, M., & Giust-Desprairies, F. (2008). Formation clinique et travail de la pensée. De Boeck p.128