C - Psychanalyse systémicienne

Pour comprendre l’arrivée en psychanalyse des concepts de transgénérationnelle et intergénérationnelle, il est nécessaire de contextualiser ce qui permet leur émergence : la pensée avec ses grands courants et modèles. Il est impossible de dissocier l’homme et ses savoirs de sa pensée. Ce sont à la fois notre cadre et nos limites. La systèmie a pris forme dans les années 40-50. Avant, l'individu focalisait sa pensée sur “l'objet” (poïesis) et les procédures (fonctionnalisme), il lui était difficile voire impossible de penser “processus” (praxis) ou “liens” (systémie).

 

C1 - Façon de pensée : évolution des épistémês ou courants de pensée

  • L’homme et son réel
    • La façon dont l’homme approche sa réalité est contenue dans des courants de pensée ou épistémê. Le réel imposé et fataliste du naturalisme s’oppose diamétralement au réel perçu comme vrai de l’empirisme et de la symbolisation (en exemple, la question du mariage homosexuel et du genre). De même, le réel de l’action efficace du pragmatisme s’oppose au réel de la pensée constructiviste de l'élaboration (l'agir s'oppose au penser). Freud passa de l’épistémê naturaliste comme médecin à celle du pragmatisme comme psychanalyste. Quand à Lacan, sa pensée s’appuie essentiellement dans le courant de l’empirisme. Se poursuit actuellement le courant de l’épistémê constructiviste en dernière date, la psychanalyse systématicienne en fait partie.
  • Quatre grands courants des façons de pensée ou épistémês : de la résignation à la rebellion
    • Épistémê naturaliste
      • Le réel est imposé et donné (le sexe ni le genre)
      • Cela est, un point c’est tout : sujet de la destiné
    • Épistémê pragmatique
      • Le réel est un réel agi (l'agir prédomine le penser)
      • Nous devenons ce que nous sommes capables de faire : sujet acteur du mérite
    • Épistémê empiriste
      • Le réel est un réel perçu (le genre oriente le sexe)
      • Nous sommes limités à ce que nous percevons et interprétons : sujet symbolique du parle-être
    • Épistémê constructiviste
      • Le réel se pense et se construit (le penser oriente l'agir)
      • Nous devenons ce que nous sommes capables de penser et d’interpréter : sujet en élaboration constante

C2 - Façon de représenter : évolution des modèles de pensée

  • Chaque épistémê va contenir des modèles de pensée qui modélise le réel
    • Entre Freud et maintenant, les modèles de pensée soutenant la science et la recherche ont évolués du déterminisme au fonctionnalisme pour passer au structuralisme puis à la systèmie. L’époque de Freud se caractérise par le modèle déterministe d’une causalité linéaire. Par contre, ce qui singularise son travail est d’avoir été précurseur du modèle suivant à peine présent : le fonctionnalisme par la rationalisation des phénomènes psychiques. De même que la kinésithérapie est une approche déterministe, arrive après l’ostéopathie fondée sur une approche fonctionnaliste. En psychanalyse, après Freud suivra Lacan avec le structuralisme en quête des invariants universaux de la psyché pour ensuite être compléter avec les apports de la systémie et ses boucles de rétroaction régulatrices, les liens, l’intersubjectivité, les interrelations et les interactions entre les acteurs.
  • Évolution des façons de représenter de la psychanalyse : d'une fatalité prédestiné à l'élaboration responsable
    • Modèle déterministe d’une causalité évolutive biologique (Médecine)
    • Modèle fonctionnaliste des conflits psychiques (Freud)
    • Modèle structuraliste des invariants psychiques (Lacan)
    • Modèle de la systémie des liens, interrelations et interactions
      (Thérapie familiale, psycho généalogie - psychanalyse trans & intergénérationnelle…).

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En savoir plus : Penser autrement - Pensée clivée… Org. bloquée - Dialectique… Org. dynamique

courants de pensée ou épistémês