B1 - Héritage & Transmission de la psychanalyse transgénérationnelle inter-générationnelle
- Nicolas Abraham* et Maria Torok*, psychanalystes français ont étudié dans les années 60-80 l’héritage (transgénérationnelle) et la transmission (intergénérationnelle) des traumas et symbolisation inachevée. Ils constatent quatre axes récurrents :
- Clinique du fantôme : Les effets des secrets de famille à travers les générations
- Maladie du deuil : Le deuil impossible d’un être cher
- Fantasme d’incorporation : La secrète identification avec un autre du passé
- Crypte : l’enterrement d’un vécu honteux indicible, forme aggravée d’inclusion
B2 - Trauma & Transmission : énergies ( Liées / Non-liées )
- Lorsque des parents n’ont pas symbolisé un traumatisme, leurs attitudes et leurs comportements en témoignent malgré eux. À la fois énigmatiques et chargés d’un poids émotionnel, ces traumatismes encrytés peuvent le devenir à leur tour pour l’enfant dû à l'absence de symbolisation et de sens. Lorsque le travail psychique et social de symbolisation n’a pas pu se dérouler correctement (secrets psychiques), les générations suivantes s’emparent de ces miettes de symbole par ricochet intergénérationnel pour tenter à leur tour de symboliser totalement les non-dits et secrets. Cela même, puisque nous élaborons notre propre vie psychique en interaction avec l'autre, secrets compris.
- En psychanalyse, ces cycles ou ces boucles répétitives, à l’image des compulsions de répétition de la pulsion, pointent des énergies non-liées à des symbolisations signifiantes du couple (Représentation/Affect). Ces énergies non-liées ou libres reviennent régulièrement à la surface pour chercher le déversoir du sens de la liaison. Tout le travail de l’analysant est de pouvoir élaborer lui-même cette liaison qui permettra à ses trop-pleins d’énergie de se décharger. Dans le cas contraire, le non-sens ou la non-symbolisation ne permettant pas au psychisme d’autoréguler ces énergies libres, les fantômes reviendront hanter la demeure du Moi du sujet.
- Dans d'autres domaines, l’épigénétique (Ramoz N., Gorwood P. 2016)* a montré cette transmission des traumas non plus seulement psychique mais aussi physiologique sur trois générations consécutives. De même pour le travail du décodage biologique des maladies de Christian Flêche*.
- En psychanalyse, ces cycles ou ces boucles répétitives, à l’image des compulsions de répétition de la pulsion, pointent des énergies non-liées à des symbolisations signifiantes du couple (Représentation/Affect). Ces énergies non-liées ou libres reviennent régulièrement à la surface pour chercher le déversoir du sens de la liaison. Tout le travail de l’analysant est de pouvoir élaborer lui-même cette liaison qui permettra à ses trop-pleins d’énergie de se décharger. Dans le cas contraire, le non-sens ou la non-symbolisation ne permettant pas au psychisme d’autoréguler ces énergies libres, les fantômes reviendront hanter la demeure du Moi du sujet.
B3 - Symbolisation, les trois formes connues
- Pour Claude Nachin, psychiatre et psychanalyste français, nous symbolisons nos ressentis et sensations d’après trois axes d’émotions et de sentiments. Ils s’expriment soit par le corps, soit par des représentations, soit par des conceptualisations. Qu’il n’en déplaise aux puristes lacaniens, la symbolisation n’est pas dédiée qu’au langage et à la parole, le signifiant est protéiforme :
- Symbolisation sensori-affectivo-motrice > Attitudes (postures) et comportements
- Symbolisation imagée > Représentation pictographique
- Symbolisation verbale > Représentation idéique ou conceptuelle via le langage
La pensée symbolique est consubstantielle à l’être humain : elle précède le langage et la raison discursive. Les images, les symboles, les mythes ne sont pas des créations irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité et remplissent une fonction : mettre à nu les plus secrètes modalités de l’être. Par suite, leur étude nous permet de mieux connaître l’homme, l'homme tout court, celui qui n’a pas encore composé avec les conditions de l’histoire.” (Eliade, 1952 p.18)*
B4 - Boucles inachevées
- À son tour, la Gestalt-Thérapie* montre comment les situations de symbolisations inachevées conditionnent le présent pour tenter de s’achever (notion de cycle). En Gestalt-Thérapie, “l’ajustement créatif” du sujet face à une situation ne peut se faire suite à une capacité fossé d’évaluation du “champ” de cette situation. Les symbolisations inachevées et interrompues encombrent le présent comme des “fantômes” et cherchent leur achèvement.
- La transmission aux générations suivantes est liée à ces situations inachevées comme tragédie intergénérationnelle ou transgénérationnelle d’une psychanalyse systémicienne du lien, bien plus que structuraliste (Lacan), fonctionnaliste (Freud) ou déterministe (psychiatrie). La Gestalt-Thérapie, sans être une approche totalement systémicienne, privilégie les processus en œuvres élaborant le sujet dans la relation-contact organisme à son environnement afin de mettre à jour ces boucles.
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* Abraham N., Torok M. (1978) L’écorce et le noyau. Paris Flammarion
* Eliade M. (1952). Images et symboles (éd. 1980). Gallimard
* Rouchy, J. C. (2001). La psychanalyse avec Nicolas Abraham et Maria Torok. Erès.
* Flèche, C. (2001). Décodage biologique des maladies. Souffle d’Or
* Polster, E., & Polster, M. (1983). La Gestalt : thérapeutiques et éducatifs. Montréal, Le Jour.
* Ramoz N., Gorwood P. (2016). L'épigénétique dans la recherche en psychiatrie. Santé Mentale Août 2016 pp. 18-21
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