C1 - Honte & Culpabilité : un moment charnière
- Le basculement entre la honte et la culpabilité signe l’intégration externe du surmoi en interne au sujet. Ce qui était dehors et dévolue à une autorité extrinsèque, devient ce qui est intrinsèque, dedans et intégré par le sujet par introjections des valeurs génératrices du sentiment de culpabilité.
- La honte est l’enjeu de notre face référé par déresponsabilisation à une autorité ou surmoi externe
- La culpabilité est l’enjeu de notre face référé par responsabilisation à soi-même ou surmoi intériorisé
- Le juge générant l’émotion de la honte ou plus tard le sentiment de culpabilité est toujours soi-même.
- Ce basculement du surmoi externe-interne correspond au basculement des mythes de Narcisse-Œdipe entre 18 mois et 7 ans. L’un à peur de perdre l’amour des parents ou reconnaissance externe (castration imaginaire), l’autre a peur de perdre son intégrité Phallique (castration symbolique). C'est toujours la place et la face du sujet qui sont en jeu face aux tiers de l'altérité.
C2 - Dette & Acquittement : un dû ?…
- Que cela soit pour la honte ou la culpabilité, les idées de valeur et de jugement, ainsi que les idées de dette et de réparation font leur apparition. Il y a toujours un prix à payer, la dette d’avoir porté préjudice et désirer s’acquitter.
- Dans les civilisations de la honte la dette est réelle, une vie entière ne suffit pas à la rembourser
- Dans les civilisations de la culpabilité la dette est symbolique, elle ne se paye pas mais se porte et se transmet avec la faute
- Si cette dette devient imaginaire, vous allez vous épuiser à essayer de la rembourser.
C3 - Le regard de l’Autre, un miroir qui nous met à nu
- La honte est celui du dévoilement ou du démasquage de l’intime, le donner à voir au regard élaborant ou anéantissant de l’autre. La honte porte “sur l’existence en tant que telle, cette existence qui se joue à ce moment de vacillement dans le regard de l’autre, où l’on se présente comme “défait”, littéralement “sans visage”. La honte porte fondamentalement sur l’existence même et non sur ce que le candidat à l’existence est supposé avoir commis, comme dans la culpabilité.”*
- Dans les deux périodes clés du développement de la psyché, dans un référentiel psychanalytique, la honte est au complexe de Narcisse ce que la culpabilité est au complexe Œdipe. Seul la place du Surmoi et de ce qui fait valeur change de l'institué à l'instituant, ce dernier restant le seul juge et bourreau pour la honte comme pour la culpabilité.
Cet autre qui nous donne consistance… Contrairement à la culpabilité, la honte renvoie bien au stade du miroir, au regard de l’autre. Cet autre qui nous donne consistance. C’est dans cette faille que passe la honte, une faille narcissique. “Quelle est ma place” en serait la question clé afin de ne pas perdre sa face. La honte serait ainsi une rupture d’identification de l’existence du sujet soutenue par un état de dépersonnalisation de l’effondrement de ses repères psychiques. Exactement ce qui se vit dans certaines entreprises où le mythe de l’excellence fait des ravages. Pour contrer l’émotion de la honte en carence de symbolisation, le change est de donner toute sa place à l’humour qui justement joue avec la symbolisation et la métaphore. L’humour serait ainsi l’antidote de cette honte primitive.
Lisez : Avez-vous donc de l’humour pour contrer vos hontes ?…
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