A - La honte

 

A1 - Honte & Processus

  • La honte serait une émotion archaïque, elle s’implanterait dans la prime enfance. Comme toutes émotions, la honte est une conséquence. Celle d’un jugement de valeur que nous portons sur nous-même en rapport à l’autre comme miroir. Cet autre est dans un premier temps ses proches, et dans un second temps le groupe social d’appartenance. Ils portent et représentent la référence sur laquelle la valeur externe de notre propre jugement s’étaye. La honte ne serait que le résultat d’une mesure comparative entre “ce qui doit être” et “ce qui est”, entre un attendu et un fait.

 

A2 - Honte & Usage

  • Par son comportement, les proches puis le groupe social imposent des codes de reconnaissances et de conduites : “des attendus d’être”. L’enfant n’ayant pas encore intégré le Surmoi interne de la fonction culpabilisante des interdits sous forme de loi symbolique et des lois de la cité des hommes (les Surmoi externes au sujet), de ce faîte il ne peut pas encore culpabiliser de ses conduites et de ses particularités d’être. Il ne pourrait pas ainsi refouler dans son inconscient. La vision moralisatrice manichéenne du (c’est bien/c’est mal), du beau et du laid, du juste et de la faute lui est encore inconnue. Par contre ce même enfant peut avoir honte de ses actes. Les amnésies post-traumatiques et les folies maternelles trouvent ici un terrain des plus pertinent.
     
  • Certaines civilisations (japon, esquimaux, Grèce antique) utilisent ainsi la honte comme régulateur social. Ces civilisations de la honte conduisent au conformisme social où le mépris et le ridicule en relation à ses semblables se substitue aux civilisations de la culpabilité et de la faute (inconsciente pour Freud). La honte comme processus d’auto-jugement impose à l’acteur de s’auto-réguler par auto-apprentissage référée et étayée par le tiers du groupe social “des attendus d’être”.
     
  • Culture de la honte ou culture de la culpabilité, au miroir du tiers social la place de l’acteur est le reflet des attendus et de ses actes qui induisent ainsi sa face.

 

A3 - Honte & Refoulé

  • La honte serait une émotion archaïque régulatrice pointant un processus de refoulement primitif SUBIT de la période du mythe de Narcisse de la clinique blanche de l'angoisse de la perte de l’amour de l’Autre (18-30 mois). Elle est bien en amont du refoulement secondaire AGIT (dû au mécanisme de défense) du mythe d’Œdipe de la clinique rouge de l'angoisse de la perte d’une partie de soi (Surmoi des 5-7 ans). La honte serait ainsi une émotion archaïque provenant d'une faille narcissique du sujet.