C - Trois complexes clés

C’est quoi mes complexes ? Les complexes sont formés d’éléments “négatifs” refoulés dans l’inconscient. Ils conditionnent de manière inconsciente les attitudes et comportements de chacun de nous par nos affects comme états de l’âme mettant en mouvement nos émotions (de motion).

 

C1 - Avertissement

  • Les complexes de Narcisse et d’Iznogoud n’ont aucunes réalités dans le référentiel psychanalytique. Suite à un travail de fond, je les institue comme une réalité inhérente au développement psychique. Ces deux complexes illustrent d’une part la problématique des civilisations fondées sur la honte et d’autre part, les travaux de la clinique “Blank” ou du vide (blanche) d’André Green et reprise par Misès des pathologies et états limites (borderline). Des comportements d’imposture du Moi et de fanatisme du couple (Moi idéal + Idéal du Moi) trouvent ainsi des fondements explicatifs. Les enjeux de Narcisse portent sur l’existé ou Face du sujet alors que les enjeux d’Œdipe portent sur l’agir ou Place du sujet. L’un n’est pas l’autre, mais ils sont tous deux interdépendants : Narcisse + Œdipe.

 

C2 - Complexe d’Œdipe > La culpabilité de l'agir

(période 3-7 ans de la confrontation aux interdits et lois)

  • Ce complexe d'Œdipe est un processus de refoulement du Moi et de ses désirs interdits (incestuels). Complexe confrontant le symbolique au réel, mis à jour par Freud où les contraintes du Surmoi socioculturel (Obstacles & limites) confonté à la pulsion du Ça provoque ce refoulement dans l’inconscient. Ce complexe s’élabore au moment de la clinique Rouge d’André Green. L’enjeu est la perte (castration symbolique) d’une partie de soi (Phallus).

 

C3 - Complexe de Narcisse > La honte d'être

(période 18-30 mois du stade du miroir)

  • Ce complexe de Narcisse dévoille un processus de “refoulement archaïque” du Moi et des “agents d’anéantissement” (insécurité) des peurs, anxiétés, angoisses primitives… Processus crucial de symbolisation confrontant l'imaginaire au réel, où les ressentis et les sensations se transforment en émotions et sensations exprimant la pulsion sous l’aspect (Affect/Représentation) des traces mnésiques.
     
  • Pour l’enfant, la conséquence d’une pathologie limite ou état-limite ne serait pas le refoulement tel que le considère Freud de la période œdipienne élaborant l’inconscient personnel du rapport (Ça/Surmoi). Le refoulement serait à à la période de l'Œdipe ce que la forclusion par absence de symbolisation pourrait-être à la période de Narcisse de la prime enfance. Cette inhibition narcissique contiendrait des affects non liés à une représentation (Affect du latin "effectus" : état de l’âme). Ce n’est plus un désir inavouable et lié qui serait refoulé, mais un affect de l’âme non lié qui serait forclos ou rejeté sans être intégré à l'inconscient du sujet comme signifiants. Autrement dit, une déchéance du droit d'être où l'affect seul est intégré à l'inconscient sans sa représentation, sans sens. Il correspondrait aux situations d’angoisse non résolues, tel que le formule Klein dû à un défaut d’étayage de la relation (Ça/Moi) de l’enfant. Sans partage d’affect et de liaison avec une représentation, un repli autistique ou shizoparanoïde et un traumatisme s’inscrivent.
     
  • Pour W Bion, les éléments Béta des ressentis et sensations se transforment en éléments Alpha des émotions (affects) et sentiments (représentations). Si cette transformation n’a pas lieu ou est partielle comme des affects sans représentation (forclusion), il provient d’un souci d’étayage des fonctions de contenance, de transitionnalité et de gestion de la position dépressive (Misès). Ce complexe de Narcisse n’existe pas en psychanalyse, il s’appuie sur son mythe idoine. Ce complexe s’élabore au moment de la clinique “Blank” (de vide) ou blanche d’André Green. L’enjeu est la perte (castration imaginaire) de la fusion via l’amour exclusif à l’objet d’attachement sécure. Le prix à payer serait un Moi d'imposture en quête de figures, de fétiches ou d'idéologies addictives.

 

C4 - Complexe d’Iznogoud > Ni honte - Ni culpabilité (ABSENCE)

  • Boutade très sérieuse signifiant l’absence de contenu des deux complexes ci-dessus. Ce complexe, qui n’existe pas en psychanalyse, je l’ai aussi institué, il est “Blank” ou vide. Autrement dit les complexes de Narcisse et d’Œdipe sont vides en version française et “Blank” en version anglaise. Ni honte fondée sur l’insécurité du Moi et ni culpabilité fondée sur les interdits du Surmoi s’inscrivent, gèrent et régulent le sujet. Le principe de plaisir est roi et supplante le principe de réalité.