D - Accompagner - Une science !…

Le management contemporain allie à la fois la science des hommes et la science des chiffres. Il allie le pôle des aspirations, désirs et projets au pôle des objectifs et des résultats. Point de dénie, juste de la souplesse et de l’agilité, du bien-être au travail où ni-tout l’un, ni-tout l’autre prime, mais ces deux pôles en alternance ou oscillation. Manager… qu’est-ce que c’est au juste ?...

 

D1 - Origine du mot manager

  • À sa source, le mot management provenant du latin “manus” la main, et de l’italien “maneggiare”, à pour sens l’art de la conduite d’une monture, d’un cheval. Il y a deux façons de le faire diamétralement contraires. Soit nous imposons notre vouloir, soit nous faisons collaborer nos pouvoirs. Toute personne ayant fait de l’équitation connaît ce phénomène.
    • Il y a un entre-deux à bâtir, un espace de confiance entre le cheval et l’homme, entre soi et l’autre, entre les collaborateurs et les managers, où « la bienveillance engendre la confiance qui génère la performance ». Ce qui permet d’élaborer la dyade [Vouloir/Pouvoir].
néo management - sciences des hommes ou des chiffres

 

D2 - Alternance ou oscillation des contraires

  • Pour élaborer cette dyade [ Vouloir / Pouvoir ], les managers vivent et feront vivre l’alternance ou l’oscillation entre les deux pôles contradictoires qui constituent les hommes :  [ Subjectif / Objectif ], [ Estimatif / Affirmatif ], [ Implicatif / Explicatif ], [ Intuition / Analyse ], [ Passion / Raison ]…
     
  • Ces deux pôles constitutifs de l’humain portent soit la réponse du "rendre intelligible" (poète) à la ligne du haut du schéma ci-dessous, ou celle du "rendre compte" (savant) sur la ligne du bas. L’un pointe la science des hommes quand l’autre pointe la science des chiffres. Sur l'interprétation de la modélisation du prof. Shiba et J-F Zobrist, les deux pôles constitutifs sont représentés par un cœur et un cerveau  (cf. schéma en bas de page) :
    • Le cœur représente le pôle du besoin de sens, du rendre intelligibilité (évaluation qualitative)
    • Le cerveau représente du souci du rendre compte (évaluation quantitative)
       
  • Actuellement, l’alternance ou l’oscillation des pôles se fige en position stationnaire basse de la raison. D’une part les organisations survalorisent le pôle du savant des chiffres et résultats au détriment de ce qui mobilise les hommes. Ceci a pour conséquence le désinvestissement, le désengagement des collaborateurs. D’autre part ces mêmes organisations confondent les mots finalité, objectifs, buts et le résultat. Pour exemple, comme il se dit couramment “faire plus € avec moins de moyens”, n’est ni une finalité, ni un objectif, ni un but. C’est juste le résultat d’hommes qui œuvrent ensemble. L’organisation fait un glissement de sens et d’usage des mots (cf. schéma en bas de page):
    1. La finalité > Ligne haute du cœur > L'enjeu
      La finalité pointe la visée collective ou le rêve partagé : “Pourquoi travaillons-nous ensemble?”.
       
    2. Les objectifs > Ligne basse du cerveau > La durée
      Les objectifs pointent les moyens mis en œuvre du programmatique pour garder le cap de la finalité : “Que faisons-nous pour être apprécié de nos clients et ainsi nous permettent de vivre ?”.
       
    3. Les buts > Ligne haute du cœur > Le jeu & ses valeurs limites
      Les buts sont les petits pas de tous les jours qui nous permettent d’atteindre les objectifs : “Quels moyens mettons-nous en œuvre ici et maintenant pour arriver aux objectifs”.
       
    4. Le résultat > Ligne basse du cerveau > La respiration €-Valeur
      Le résultat est uniquement la conséquence des trois item ci-dessus.
But - Objectif - Finalité - Projet

 

D3 - Existe-t-il un modèle “idéal” ou “juste” de management

  • Pour Jean-François Zobrist, il n’existe pas de modèle à plaquer, il n’y a que des témoignages d’expérience. Chaque manager construit son style et sa posture en fonction du contexte et des hommes. Pour lui, la gestion des Ressources Humaines doit se substituer aux deux autres initiales RH : Rendre Heureux, "Parce qu’un collaborateur heureux est un collaborateur productif". RH fécondant (création) ou RH leurrant (répétition), l’expression était déjà en usage à une certaine époque où “un esclave content est un esclave productif”. (Sciences Humaines N° 271 juin 2015 p. 61 présentant le livre de Marcus Sidonius Falx par Jerry Tonet (2015) L’art de gouverner ses esclaves. PUF)

 

D4 - RH de rendre heureux, mais comment ?

  • En passant d’une position à une posture. De la position statique et hiérarchique sur l’organigramme du manager-conducteur, à une posture dynamique et impliquée du manager-accompagnateur. Quand l’un sait, l’autre relie. Ces néomanagers ou managers-accompagnateur sont des ponts-étayeur. Celui entre l’imaginaire de l’entreprise (institué) et l’imaginaire de ses collaborateurs (instituant). Ces néomanagers ou managers-accompagnateurs "bienveillants, engendrent la confiance qui génère la performance". Ils portent le devenir et relient les imaginaires [ Collaborateur / Organisation ].

 

Ainsi, le management contemporain allie à la fois la science des hommes et la science des chiffres. Il allie les aspirations, désirs et projets du pôle du poète du Mythos au pôle du savant du Logos des objectifs et des résultats. Point de dénie, juste de la souplesse et de l’agilité, du bien-être au travail où ni-tout l’un, ni-tout l’autre prime, mais les deux pôles en alternance ou oscillation.


Le point et le développement de ces idées dans : Néo Managers - Les cahiers…