F - Posture du psychanalyste

Le psychanalyste oscille entre ( Guider / Accompagner ) suivant la problématique ( Thérapie / Analyse )

 

  • Dans les métiers impossibles de l’accompagnement nous avons la psychanalyse versus analyse, les éducateurs, les coachs en relation humaine et maintenant l’ETP ou Éducation Thérapeutique du Patient. Que le sujet soit nommé patient, soignant ou client, il reste toujours le capitaine à bord. C’est-à-dire, celui qui mène le jeu, il est le centre, il n'est pas destitué de lui-même. Les équipes de spécialistes, et non d’experts, sont là pour l’étayer et l'accompagner dans ses propres choix de vie ou projet de vie. Les autres pratiques thérapeutiques de tous horizons, psy quelque chose et même la psychanalyse versus thérapie, prennent la posture du guidage.
     
  • Ce n’est pas dire que l’accompagnement c’est bon et le guidage c’est mauvais, dans une pure vision manichéenne clivée. Lorsqu’il faut prendre une décision urgente, rapide seul le guidage le permet. Osez demander aux sages-femmes qui portent cette double casquette de guidage et d'accompagnement de la naissance physiologique. Au croisement d’une route à deux voies, sans guidage et prise de décision, nous avons de forte chance de rentrer dans l’arbre qui délimite les deux routes. De même en psychanalyse quand un patient est en pleine crise de mélancolie.
     
  • Alors, l’alternance ou l’oscillation des postures est inévitable, mais avoir les deux ensemble est impossible, soit je guide, soit j’accompagne sans cliver ou nier l'autre posture. La posture mise de côté pourra être prise plus tard, au bon moment. La force de Freud, de certain psychanalyste et psychiatre-psychanalyste comme Misès est d’avoir compris cela, l’oscillation entre ces deux postures de la face thérapie et de la face analyse est inévitable. Rester sur une seule de ces deux postures, c’est se mentir à soi-même, une imposture. Ces deux postures correspondent chacune aux univers (Mythos/Logos) ou (Instant présent/Passé-Futur) ou encore (Temps/Espace) qui composent notre psyché et notre existé. Figer ou préférer une posture à pour conséquence de mortifier le mouvement oscillatoire du vivant.
     

  • Il est à insister que le guidage ne permet pas à la psyché des sujets d’évoluer, de maturer, ils pâtissent et sont asservis. Seule la posture de l’accompagnement ouvre l’espace d’autorisation nécessaire à cela chez un sujet comme chez nos enfants, ils agissent et sont servis. Bien sûr dans un cadre posé avec des limites claires et simples, il reste à placer les obstacles… la vie sans charge pour nous.