A - Rapport au savoir & Apprentissage

On n’a pas un rapport au savoir. Mieux serait de dire que l’on est son rapport au savoir.

  • Beillerot J. Blanchard-Laville C. et Mosconi N. 2000. Formes et formations du rapport au savoir. Harmattan p. 49

 

A1 - Le rapport au savoir

  • Notre rapport au savoir serait  notre Moi, notre identité. Celle-ci serait engendré par un processus, celui du mouvement de notre pensée et de la façon de penser. Si nous reprenons la phrase de Jackie Beillerot, spécialiste du rapport au savoir, nous pouvons en déduire que notre identité comme sujet, comme produit fabriqué par le psychisme (résultat, effet, poïesis…), est le faîte même d’éprouver, d’expérimenter, d’agir et de penser par nous-même (phénomène, processus, praxis…).

 

A2 - L’enfant qui n’apprend pas… Moi bloqué

  • Si le savoir est donné, cela devient une info sans « âme » et non métabolisante dans l’élaboration identitaire du sujet. Si le savoir est éprouvé dans et par l’expérience, où le sujet est Agent-Acteur-Auteur (3A d'Ardoino de la relation thérapeutique, la pédagogie Freinet Montessori, etc.), le processus de la connaissance est actif et ce savoir est élaborateur de l’identité du sujet de l’expérience. Ainsi un enfant qui n’apprend pas est un enfant qui aurait son processus de la connaissance verrouillé, l’agir et le mouvement de la pensée seraient en boucle répétitive. Son système identitaire se figerait en position stationnaire. Il ne grandirait plus. Son psychisme se fermerait…

 

A3 - L’enfant qui apprend… Moi dynamique

  • La remisse en route du processus de la connaissance est opérationnelle lorsqu’il y a un débat intérieur sur notre agir et ce qui vaut. Faisant appelle aux valeurs internes des investissements narcissiques (Objet/Moïque) et aux valeurs externes des contraintes sociétales et d'idéalisation (Surmoi et idéal du Moi). Cela ne peut se produire que dans la qualité de la relation à ce qui est autre que soi-même, afin de mettre en route les capacités symbolisantes d’interprétation et d’action du sujet lui-même (esprit critique et libre arbitre).
    • Si c’est le cas, si le processus de la connaissance est actif l’auto-évaluation fait son apparition. Autrement dit, l’enfant se questionne, se réfère aux savoirs (Moi/Altérité), évalue (collecte d’info), élabore son sens et choisi pour s'orienter, il s’auto-régule. C'est un cycle d'apprentissage. Cecycle permet à l’enfant de s’incarner comme sujet psychique (Moi) singulier et distancier des savoirs référés dû à la présence de ce cycle d'apprentissage comme processus de la connaissance.