E - Illustration clinique

Bon, laissons tomber, il est très mauvais à l’école (rêveur), il est maladroit de ses mains (Dyspraxie), il ne sera jamais ingénieur, commerçant ou artisan. Nous ferons de lui… un artiste.

 

E1 - Mon propre cheminement

  • Enfant, l’école était une souffrance. Dysmnésique, dyspraxique et dyslexique, je ne pouvais retenir un cours. Je n’étais pas Dys à cette époque, mais inapte à la vie en collectivité imposée. L’école était pour moi un non-sens. J’étais comme le cancre de Prévert, un rêveur. J’étais le désespoir de mes parents. J’ai redoublé deux fois. Tout de même, pour faire plaisir à mes parents, je suis allé jusqu’au bac sans vouloir le passer. En même temps que mes deux premières de lycée, j’ai travaillé en simultané au PTT. Là je trouvais et du sens et des valeurs compréhensibles pour me bâtir. J’ai décroché très vite de l’école des savoirs. A cette époque, les savoirs n’avaient comme valeur que l’imaginaire que je pouvais y coller, c’est-à-dire rien ou pas grand chose, sauf en sciences naturelles où j'étais top. A cette période de ma vie, je me sentais seul, en grande errance face à mes affects (ressenties & sensations) et mes représentations (émotions et sentiments) d'adolescent en quête de soi-même…
    • De mes 16 ans jusqu’à mes 33 ans, j’ai vécu le monde du travail à cent à l’heure. En simultané, j'ai passé un CAP de dessinateur et un BTS de photographe en cours du soir. Puis, magie, une fée Sophie à du passé par là. J’ai eu besoin de comprendre, de mettre du sens, d'élaborer des valeurs à posteriori et non en a priori. Le savoir me manquait pour étayer mes intuitions pragmatiques. J’ai expérimenté plein de trucs, puis à cinquante-deux ans, je suis allé pour la première fois à l’université : VAP, VAE, licence et master. Le choc, au début je ne comprenais rien, je ne percevais pas comment cela fonctionnait. J’ai fait ma première dissertation à ce moment-là. Cela a fait rirent mes grandes filles. Chance pour moi, j’ai croisé un prof intéressant. Ma passion pour l’apprentissage, le changement et l’éducation se sont étayées du processus de la connaissance et de ses compagnons de route : évaluer - valeurs - sens - réguler. C’était son secteur.

E2 - J'ai fini par trouver ma place

  • Maintenant en plus d’être un artiste, je suis un psycho pédagogue, un accompagnateur coach-consultant qui travaille avec les familles et ces enfants empêchés de penser par eux-mêmes, Dys pour certains souvent en décrochage scolaire. Nous nous raccrochons… à leur imaginaire, à leurs rêves, à leur corps et désir d’être… à devenir unique et authentique parmi les autres, à trouver et faire leur place. Handicapé… et non juste un mode fonctionnel différent (cf. Enfants qui n’apprennent pas… n°2).

 

E3 - Inapte - Dys-Quelque-Chose - Artiste…

  • Me voilà en train d’écrire un morceau de ma vie. Bizarre, jeune, l’école de la conformité m’a décroché (rhétoricienne et non dialecticienne). Décroché de l’école du savoir, mais pas de la connaissance ou de la vie. Ce qui décroche, c’est bien autre chose : les valeurs partagées du vivant comme bases dynamiques du sens. J'aurais bien fait une thèse et un doctorat sur ce sujet, mais je n'ai trouvé personne en sciences de l'éducation avec psycho - socio - philo pour soutenir cette idée. Mais qui décroche, de quoi et de qui ? Hummm… je m'accroche.
    • "Évaluer, c'est être et exister" et pour cela il nous faut des valeurs comme bases : démarche rétrospective > Hétéronomie
    • "Se réguler, c'est choisir et apprendre”, et pour cela il est nécessaire d'élaborer du sens : démarche projective > Autonomie