H - Epilogue sur la pensée

 

H1 - Déni, clivage et projection de l’expérience de la contradiction

  • Le déni de vivre l’expérience de la contradiction, par le refus d’éprouver et d’assumer chaque terme l’un après l’autre en alternance, provoque une ambivalence entre ces deux composantes contraires dues à leur simultanéité de présence comme [Amour/Haine]. Cette ambivalence non démêlée développe des comportements comme :
    • Celui du concept de paradoxe où le sujet cultive le non choix et l’ambigüité : ne pas se positionner, rester flou…
        
    • Celui d’une prise de position idéologique sur un des termes par des dogmes, morales, normes et savoirs de valeurs diverses qui justifient les actes du sujet. La prise de position idéologique est sans questionnement. Un des termes est porté sur le piédestal des valeurs instituées du moment d’un courant de pensée porteur. Dans ce dernier cas, non pas le pouvoir d’agir, mais la toute-puissance et la dominance sont maitres.
       
    • Celle de rechercher une solution ou une réponse comme témoignage de notre toute-puissance hégélienne.

H2 - Caractéristiques des comportements contradictoires

  • Si l’ambivalence est reine, le non choix, la conformité, l’imposture et l’opportunisme sont ses caractéristiques
    • Si l’expérience de la contradiction conflictuelle est étudiée, le travail de soi, l’humilité, le changement sont présent
      • Mais ni-tout l’un, ni-tout l’autre se suffit à lui-même, ils sont complémentaires, intriqués, tressés ensemble.

H3 - Alternance ou oscillation entre les termes de la contradiction

  • C’est dans l’alternance ou l'oscillation entre les termes de l’expérience de la contradiction que le sens et les actions se construisent. Cela implique deux comportements eux même contradictoires : [ Implicatif / Explicatif ]
    • L’implicatif de l’action, où nous mouillons notre chemise et où nous mettons les mains dans le cambouis. L'implicatif dénote du deuil de notre toute-puissance et de la présence du changement, il nous apporte les bases dynamiques essentielles à la pensée : le processus de la connaissance ou praxis de la sublimation.
       
    • L’explicatif de la raison, où nous nous cachons derrière des normes justifiantes de nos actes, où nous citons des paroles d’auteurs accrédités et savants. L'explicatif dénote des phénomènes de la toute-puissance du savoir normé et non élaboré, mais il nous donne surtout les bases structurantes indispensables à notre pensée : les savoirs fabriqués ou poïesis de l'idéalisation.

H4 - Le lien de la contradiction

  • Le lien de la contradiction entre ces deux termes [ Implicatif / Explicatif ] est l'imaginaire
    • D'une part, cet imaginaire est un imaginaire fécondant* (Enriquez E.) lorsqu'il propulse les aspirations, les désirs qui nous projettent vers le pouvoir implicatif de l'agir et vers le vouloir explicatif de la raison.
        
    • D'autre part, la présence d'un imaginaire leurrant* (Enriquez E.) est identifiable par le faite de choisir un seul des deux termes par idéologie. Cet imaginaire leurrant provoque le clivage comme mécanisme de défense primitive contre l'angoisse (Klein M.). C'est un déni de l’expérience de la contradiction et l'attestation de l'ambivalence non assumée.
* Enriquez, E. (1992). L'organisation en analyse. PUF

 

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