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Sacré
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Le sacré s’oppose au profane. Le sacré se donne à voir dans la manifestation de quelque chose de “tout autre”, d’une réalité qui n’appartient pas à notre monde, dans des objets qui font partie intégrante de notre monde ‘naturel’, ‘profane’. Cet “autre monde” n’est pas aujourd’hui en Europe forcément un “ailleurs”, un “au-delà”, un lendemain qui chante, une métaphysique, bien au contraire. Le sacré est immédiat. Voir initiation.

Avoir le sens du sacré, c’est être attentif à la dramaturgie et au tragique de la vie. Savoir que quelque chose de “sérieux” se passe ici et maintenant, parce que je suis vivant, quelque chose qui me résiste et m’habite, de l’ordre du secret, de l’énigmatique. Les mythes alors sont une connaissance indispensable qu’il ne faudra pas réduire à une grille de lecture univoque. Un travail d’interprétation que le savoir supporte sans l’épuiser. Les symboles, l’ésotérisme disent quelque chose de ma vie. Le sentiment du sacré débouche sur une quête (inachevable) du sens. Dans ce contexte, les symboles, les mythes, les rites sont un matériau pour se travailler. Idée que vivre est sérieux, que s’engage dans ma vie le destin d’une communauté à laquelle j’accepte d’appartenir que l’humanité entière est contenue dans ma façon de prendre en considération la culture. Ce n’est pas d’abord la quête d’une transcendance qui nous sortirait de notre position misérable d’être mortel mais l’acceptation d’une évidence : la valeur de ma vie n’est pas contenue dans ce que je peux moi, tout seul, en décider en me coupant de mon contexte. La connaissance des signes, des signifiants, des symboles devient alors une nécessité et le recours à ceux qui savent, non pas le sens de la vie, mais la signification des matériaux culturels qui me permettront de trouver un sens à ma vie. On entre dans l’initiation.

Le sens du sacré est à distinguer du sens religieux. Il lui pré-existe d’ailleurs, le religieux étant en somme une codification et une organisation du sens du sacré, — une institutionnalisation. Ce n’est que par pur anachronisme, qu’on parle d’un “homo religiosus” et “d’un sentiment religieux archaïque” pour désigner le sens du sacré.

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Savoir
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Sens trouvé. “Les savoirs aident celui qui les possède à donner du sens au monde, ils ne s’imposent pas pour autant aux autres. A vrai dire, un savoir n’a que le sens qu’on lui donne. […] Un savoir a un sens, cela ne signifie pas qu’il produit du sens. Un savoir ne produit rien.”

Savoir patrimonial prêt à l’emploi, objet de la transmission s’il est formalisé et/ou théorisé : Nécessite toujours une appropriation pour devenir de la connaissance.

Expérientiel s’il est pris dans les actes.

“Ce ne sont pas les savoirs en eux-mêmes qui sont ou non émancipateurs mais bien la posture avec laquelle on les aborde, la façon dont on se situe par rapport à eux et ce qu’on en fait.”

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Sémantique
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Etude de ce que signifient les mots, de l’ensemble des significations que peut prendre un mot à une époque donnée mais aussi depuis son origine (son étymologie). Recherche d’une logique dans cette évolution.

Indispensable pour choisir avec rigueur les mots qu’on emploie.

Se tromper de mots, c’est se tromper de chose.

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Sémiose
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Production (infinie) de signes pour élaborer du sens. Processus général de l’évaluation. Comprendre, c’est jouer avec des signes qui sont déjà là (à interpréter) ou des signaux (à décoder).

Un objet est dit complexe parce qu’il fabrique, produit, exsude, renvoie du sens, c’est le “renvoi symbolique” et le renvoi symbolique est infini parce que l’objet est un manque. Le complexe n’est appréhendable que de façon indirecte, par le sens qu’il produit. Donc toute conceptualisation complexe devient une recherche sur le sens de l’objet et non pas sur sa nature - et le sens n’est pas réductible aux fonctions que remplirait l’objet. Le complexe n’est pas programmé pour remplir une fonction. On va considérer le complexe comme une origine de sens, un temps de conception/élaboration/régulation de significations. La relation humaine est un complexe.

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Sens
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Ensemble de significations émises par un locuteur sur ce qui importe pour lui. Mises en liaison d’éléments hétérogènes. Toujours frappé d’incomplétude, toujours pluriel, le sens se cherche en permanence et ne se donne pas, au contraire du savoir.

Est l’objet même de l’évaluation. “Le sens n’est pas un œil mental. […] Mais il ne s’ensuit nullement qu’il faille se passer d’un tel concept. Si on le conçoit comme une manière d’apprivoiser les rapports toujours singuliers par lesquels chacun relie entre elles, même sans intention de le faire, les diverses activités dissonantes où il est introduit, on peut le comprendre ainsi : l’évaluation énigmatique qui permet ou qui ne permet pas à un sujet de donner à ses activités dans un champ de son existence le sens qu’elles prennent dans d’autres champs”.

Construit le sujet qui le construit. “N’émerge” pas de l’agir, car il n’y est pas immergé, il est “en action” : tressé avec l’action, il est pris dans l’agir, il est dans le travail d’intelligibilité, dans l’évaluation permanente : une dimension de l’agir : faire des liaisons. (Voir relier) : ““ Le sens est ce qui fait sens pour des êtres concrets, en relation dynamique, comme peut le faire un lapsus, un acte manqué, un acte libre, un poème, me plaisir d’un instant il n’est pas dans l’histoire elle-même, où l’on a été pris, ni même dans son récit, mais dans sa reprise après coup, dans le mouvement de pensée où elle est représentée non dans le passé lui-même mais dans l’acte qui le réitère - comme dans une fugue de Bach où le même thème, repris dans ses différentes variantes, acquiert sa signification dynamique où la dimension du temps est donc primordiale, dans la mesure où elle fait exister concrètement l’écart irrépressible, et la tension qui en résulte, entre le passé définitivement perdu, dépassé, et ce qui peut en être pensé, et dit, au présent De ce hiatus, de cette contradiction et de cette tension entre l’éclairage porté sur un passé révolu, et le présent vivant et énigmatique, résulte l’effet de sens, qui est non une réponse mais une question, et qui crée les conditions d’un devenir possible”.

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Significations sociales
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“L’imaginaire produit des significations sociales qui ont à voir aussi bien avec ce qui est institué (de l’ordre de la reproduction) qu’avec des potentialités instituantes”.

Dans une situation, sont disponibles des signes établis, lisibles et qui sont lus par le sujet en activité, sans y réfléchir, avec le goût de l’immédiateté (exemple, reconnaître une poignée de porte ou un feu rouge, décoder un sourire…).

Relèvent souvent davantage d’une “contrebande du savoir” que de significations simplement “partagées”, ils ne peuvent être toujours assimilés à des “projets communs” ou du “sens institutionnel” et autres rétrécissements du sens sur le code. Ne sont pas univoques.

Ne sont ni universelles (elles dépendent des cultures et donc de regards anthropologiques), ni vraies, ni réductibles à des codifications organisées. Sont avant tout un ensemble d’éléments culturels qui traversent les conceptions anthropo-sociales occidentales. Mais que le sujet investi comme si elles étaient neuves, inédites. Elles sont là pour le sujet parce qu’il les a apprises au cours de son histoire.

Se donnent à voir dans “l’engagement ontologique, (voir, ontologie) — ou si l’on préfère une définition de ce que l’on admet pour réel — et qui conditionne les contenus’·. Ce ne sont pas des savoirs savants, ordonnés à la logique dominante d’une discipline, ce sont des évidences, des croyances, un fonds culturel attrapé par bribes, toujours mal agencées, sans dessein la plupart du temps, des “idées générales”, du “sens commun”. Les sujets ne rencontrent ni les mêmes éléments, ni dans le même ordre, ce qui crée les “différences individuelles”, mais ils se construisent avec (ou contre) qu’ils le veuillent ou non : le sujet est agi par ces répertoires disponibles appris au hasard de sa formation.

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Situation
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Un construit et non pas une donnée naturelle. Permet de se repérer dans l’agir professionnel.

Se délimite autour d’un événement, en tenant compte du milieu, en identifiant des savoirs patrimoniaux, des compétences incorporées et des significations sociales établies, lesquelles permettent de se donner des concepts pour agir et des figures identitaires et de les mettre en scène dans des tours habiles et des habiletés prudentes C’est-à-dire, de (se) poser la question de sens de ce qu’on fait.

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Souffrance
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Etat normal de l’être au monde qui doit faire un effort, un travail pour vivre parmi les autres.

“Nous pourrions également penser qu’être normal signifie être bien dans sa peau, dans son corps, en harmonie avec soi-même, le monde, les autres. L’attrait de cette image d’Epinal ne cesse d’entretenir chacun dans la souffrance de ne pas y parvenir. Un nombre toujours plus grand de thérapies promettent l’harmonie retrouvée, la santé à tous les niveaux […] La psychanalyse s’est inscrite en faux contre cette conception : un être humain ne peut qu’être désadapté dans son rapport aux autres, à soi et au monde il n’existe que déplacé, jamais adéquat. C’est de là que naît la capacité de penser, de créer, dans une souffrance inéluctable. La vie du désir ne se confond pas avec le nirvâna elle est quête perpétuelle, issue d’un mal-être, d’une faille fondatrice de son destin. Son inadaptation première est inaugurée par sa confrontation aux réalités préexistantes, quand il se croit tout-puissant. Le monde ne serra jamais selon ses désirs et l’autre jamais à son entière disposition… L’accepter, c’est au moins ne plus courir après ce qui n’existe pas et se meurtrir de ne pas y arriver”

Permet de faire le deuil de l’harmonie.

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Soupçon
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Utilisation du doute, sur tout ce qui advient et d’abord sur soi. Voir desadhérance.

Permet une remise en question, un éveil continu au risque d’enlisement dans les routines.

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Spécialité
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“Fonds de commerce” de l›intervenant de métier. Le champ socioprofessionnel qu’il connaît bien et dans lequel il a l’habitude d’intervenir. Par exemple la Santé, la Fonction publique ou l’entreprise.

Précise aussi le segment de pratiques dans lequel l’intervenant de métier peut travailler, par exemple : le bilan de compétences, le recrutement, l’accompagnement VAE, le coaching…

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Spécialiste
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Qui a une spécialisation donc une réduction du champ de ses possibles. Ne sait faire que cela. Suspecté d’être ignare pour le reste.

Contraire de l’honnête homme du XVII° siècle, cultivé en tout et de l’homme de la Renaissance aux compétences diversifiées (mythe de Léonard de Vinci).

Trop souvent confondu avec l’expert : ne dit rien de comment mettra en scène son capital de savoirs, ne dit rien de la logique d’évaluation dans laquelle il pense son agissement.

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Stratégie
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Choix d’action. Ensemble des moyens mis en œuvre pour atteindre un but pas obligatoirement clair au départ. Jeux des acteurs de l’organisation (internes ou externes).

Pas forcément conscient, ni décidé rationnellement : à distinguer de calcul.

Compétence de l’intervenant de métier à utiliser les informations qui surviennent dans l’agir, pour les intégrer, formuler des schémas d’actions et soit poser des hypothèses (consultant), soit rassembler le maximum de “certitudes” pour affronter l’incertain (expert).

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Statégique
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Monde où les choses, les actes, les relations se gagnent ou se perdent

Toujours en lien avec la polémologie, l’art de la guerre.

Habiletés pour obtenir ce qu’on veut.

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Structures de la personnalité
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Typologie des moules de la conduite psychique dans la théorie freudienne.320

Employée comme une taxonomie du pathologique en psychiatrie.

Peut donner des repères à celui qui veut étayer l’autre à condition de ne pas figer le sujet dans des déterminismes et de se méfier du “psychofamilialisme qui réduit le travail au rang de décor contextuel où se rejoueraient des scénarios infantiles réveillés ou sollicités par l’actualité des investissements et des relations”.

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Style d’intervention
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Marque, signature de tel intervenant.

Varie considérablement d’un intervenant à l’autre.

Largement imaginaire, est fonction de l’histoire personnelle et professionnelle, de la problématique travaillée : de la poétique de chacun.

Sur l’investissement identitaire se superpose le marquage de l’institution par laquelle on a été formé.

L’affinité, la complicité, la confiance et leurs contraires sont souvent dus à la compatibilité ou non entre les styles des commanditaires et des intervenants de métier.

La dimension esthétique est fondamentale : le goût du travail bien fait, du bel ouvrage, de l’œuvre à réaliser : l’excellence.

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Subjectivation
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Ensemble des processus par lesquels on devient sujet.

Le contraire d’individuation qui est un projet relevant de la croyance, un projet de maîtrise de soi, de recherche de cohérence, d’inscription dans un type, un caractère, en s’attribuant des vertus.

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Subjectivité
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Assumer d’être sujet. (voir implication, altération, négatricité).

Contraire d’objectivité.

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Sujet
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Contraire d’objet : qui ne peut pas être objectivé sans être dénaturé. (voir réifier).

Sujet évoque, assujetti. Le sujet du roi, lié et peut être en état de servitude… ou pour le concevoir de façon positive, relié aux autres sujets (Voir reliance). Le contraire en tous cas du “maître chez soi”.

Est trop souvent encore, un point aveugle, une évidence qu’on n’explore pas, une porte ouverte aux allants de soi, à des évidences communes. Ainsi, est pour certains, un contenant, comme le sac de billes : un “interne”, une intériorité, ayant une “vie intérieure”, un lieu clos remplit de rouages, de mécanismes : un sujet “psychologique” : “J’appelle ‘psychologique’une conception qui se soutient de l’illusion de l’existence d’un sujet qui serait transparent à lui-même, qu’il le soit d’emblée ou que cette transparence constitue la visée qu’il cherche à réaliser”. (voir développement personnel). Et on débouche sur le sujet comme un Caractère stable, c’est l’idée d’une “construction identitaire” et construction serait à entendre comme on bâtit un mur de briques, un édifice. Un sujet serait affecté d’un ensemble de traits fixes (ce sont les typologies de caractères). On se demande alors comment ce sujet peut apprendre, évoluer, changer ? Pour d’autres, est un synonyme de l’individu. Alors que l’individu est un tout isolé, un électron libre, libre de ses choix, de ses valeurs, de “gérer sa vie” ou “d’exploiter son capital de ressources”. L’individualisme est un leitmotiv contemporain qui laisse sceptique : une illusion de la liberté. De même, le sujet comme un tout cohérent, délimité, rationnel, décidant en connaissance de causes, entouré du social. Le social n’est pas qu’un entour, un contexte externe, un ensemble de contraintes.

Le sujet est “un parmi d’autres” : est une dynamique évolutive et non pas une série d’états, parce qu’il est constitué de conflits : pour faire place au sujet dans l’acteur, dans le travailleur, dans le professionnel, il importe de se le représenter “impliqué dans sa parole et son expérience, au travers d’une dynamique, en dépit, ou du fait même, de ses entraves, ses conflits, ses illusions, ses contraintes, ses méconnaissances et ses divisions”. Dès lors, les conceptions ordinaires du sujet font partie de ces “méconnaissances” constitutives du sujet et peuvent se rapporter d’une façon ou d’une autre au désir d’emprise et donc à l’hypothèse de l’inconscient. “Quant à Freud, il nous apprend que l’assise de l’identité et de la singularité du sujet réside non pas dans le Moi, qui se proclame maître et possesseur de la nature entière, mais dans cette partie de lui-même qui lui est inaccessible et qui s’exprime à son insu, dans le rêve, le lapsus, l’acte manqué ou encore le symptôme.” “La psychanalyse, en tant que corpus théorique conçu par Freud et enrichi depuis, constitue un ensemble interprétatif qui contribue à donner du sens aux activités humaines d’enseignement et d’apprentissage. […] la psychanalyse en tant qu’ensemble théorique peut aider à comprendre certains phénomènes”.

On a donc une problématique du sujet : le sujet se pense entre l’unique et le collectif, entre l’exemplaire et la diversité, entre produit et producteur de social, entre agent et auteur. Le sujet est un “hologramme” du social : il le porte. Et il génère le social qui le génère : “ce vivant social qu’est le sujet humain”. Mais quel social ? L’intersubjectif et ‘e transubjectif : (dans l’activité du sujet) “une ou plusieurs invitations à agir venant d’autrui dans le monde social y sont reflétées et s’y répondent. Du coup, l’intention est polyphonique ou polysémique. Le social n’est pas en plus du sujet, un simple contexte il est constitutif du sujet : “La vie individuelle ne s’exprime pas dans la vie sociale, elle s’y réalise aux deux sens du terme. Inversement, la vie sociale n’est pas dans la vie individuelle “comme un contenu dans son contenant”. C’est peut-être pourquoi elles ne sont ni l’une, ni l’autre transparentes et réservent toujours des surprises. Il y a des ombres en chacune d’elles du fait même que l’action collective ou personnelle, est habitée par le fantôme de toutes les autres activités qui “passent” par elle pour en sortir changées […] cette transubjectivité (cette délibération, à la croisée des différents “courants” d’activités qui provoquent le sujet en sollicitant ses choix…”. Le sujet n’existe que dans “l’échange interhumain”, alors “L’évolution (apprentissage, éducation, thérapie, guérison…) ne peut finalement s’effectuer qu’à partir de la reconnaissance du sujet en tant que tel, par les autres bien sûr autant que par lui-même. L’autre reste alors l’évidence ce sur quoi je n’ai pas de maîtrise”.

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Suivi
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Style d’étayage de l’autre dans le guidage qui consiste à faire des bilans réguliers pour ajuster un traitement, sensé ramener à la normalité.

Importé du médical, on peut penser aussi à “suivre à la trace”, domaine de la chasse.

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Surnorme
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Ce que l’on ne voit pas, mais qui génère les normes.

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Surprise
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L’imprévu, l’inattendu, la chose en plus à prendre. Un surplus non attendu. On n’avait pas cru que c’était possible et ça arrive.

Accepter d’être surpris et se surprendre sont des compétences dans les métiers de l’humain.

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Suture
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Phénomène psychique de fusion ou collement à l’autre.

“Relation rigide, non mobilisable, achevée, non transformable. La suture soude les deux pôles de la relation en bloquant toute possibilité de jeu, toute émergence de possible. Articulation fermée, définitive dans laquelle chacun se doit d’exister à travers le sens unique, univoque – le rôle défini une fois pour toutes, - qui lui permet de réaliser la jonction, le collement de l’un sur l’autre a suture exclut la surprise, l’émergence de l’imprévu, toute forme de jeu, de retournement, de permutation. Les rôles sont écrits. Il paraît impensable que l’on puisse bouger, modifier un tant soit peu leurs tracés et leurs inscriptions et à plus forte raison que l’on puisse s’aventurer dans la création collective d’une nouvelle écriture”.

Contraire de Tiers, de médiation comme allier/délier.

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Symbolique
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Monde où les choses, les actes, les relations signifient.

Lieu de la sémiose, de l’émission du sens.

Dépasse le stratégique.

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Syncrétisme
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Système archaïque de pensée et de perception, consistant en une perception globale et confuse des différents éléments mélangés sans tenir compte de leur hétérogénéité. Lier dans l’homogène. Faire du patchwork.

Fait partie des dérivés de la pensée magique.

Confusion systématique (notamment des contraires) dans un tout insaisissable et réconfortant : procédé du new-âge

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Système de références
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Ensemble des conceptualisations de l’évaluant qui évoluent et interagissent entre elles en fonction de la situation et de son histoire personnelle. Origine des choix dans l’activité.

S’originent dans le social où sont disponibles des principes sur le monde, le sujet et l’agir, sous la forme de scénarios ordinaires disponibles, de schèmes, d’épistémologies profanes.

Comporte les concepts de conflit paradigmatique dans la vision du monde, de registre de pensée, de mode de pensée, de modalité d’apprentissage, de modèle d’évaluation, de logique d’évaluation.

L’évaluateur croise ces références en fonction du projet qu’il porte et organise son référant pour agir (le au nom de quoi il agit).

Trop souvent confondu avec un référentiel.

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Systémisme
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Moment dans la systémie. Système ouvert sur un milieu. Polyfonctionnel. Homme et machine sont pensés ensemble. Ex l’ordinateur actuel.

Dans le systémisme, on remplace la notion de fermeture attachée aux systèmes artificiels (aux machines) par celle d’échanges de flux avec l’environnement, le milieu du système. On connaît la modélisation de type “intrant/extrant” commune et à la cybernétique et au systémisme (simple) : le système est une totalité qui a pour fonction de traiter de l’énergie, ses éléments sont tous en interrelation, sa modélisation est au service de la praxéologie, de l’optimalisation des conduites dans une logique rationnelle de la prise de décision ou de la résolution de problèmes.

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Systémique
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Moment dans la systémie. Systèmes connectés. Multifonctionnels. ex la banque mondiale et les bourses monétaires.

On passe du système au système de systèmes. Un système n’y est plus conçu isolé, il est toujours connecté avec d’autres systèmes avec lesquels il “fait : système” on emploie alors l’expression de “système complexe” : le système est composé de systèmes en grappes. L’incertitude, liée aux finalités multiples, exacerbe le plus souvent le désir chez le concepteur de “gérer la complexité”, de “manager dans la complexité”, voire de la réduire, en tous cas de la “piloter”.

Dans la systémique, se fait entendre un engagement ontologique, un investissement affectif qui susurre que le système complexe est le seul modèle de pensée qui permettrait de saisir la totalité de l’objet. On se réfère alors volontiers, dans des envolées plus ou moins lyriques, avec des métaphores plus ou moins lexicalisées, aux théories de la physique et des mathématiques (théories des catastrophes, mathématiques floues, mathématiques quantiques etc.) : on va chercher des raisons d’oser passer à la systémique, comme si les sciences de l’esprit, des Arts et des Belles lettres, infirmes par nature, ne pouvaient se penser que cautionnées par les Sciences de la nature. Il semble que la systémie en est toujours à chercher, voire à croire qu’on a trouvé la façon moderne, propre, de maîtriser l’objet : non plus il est vrai en le manipulant, mais en le concevant comme système de systèmes. Le modèle se fait passer pour vrai.

“Du même coup, on peut faire ressortir l›échec du systémisme. Celui-ci est à la fois une réussite et un échec : une réussite parce que c’est un moyen de lutter contre la pensée disjonctive, séparative, aristotélicienne et un échec parce que le systémisme n’est pas l’ “espéranto” des sciences humaines qu’il voulait être”. N’est pas la fin de la pensée (et son apothéose, comme le croient ceux qui en sont partisans) Il y a une vie après la systémique ! Est simplement le dernier modèle de la systémie, déjà en butte à d’autres modèles de pensée. Conjuguer, articuler différents modèles chacun pour ce qu’il peut donner, c’est aussi relativiser la systémie, abandonner la mono référence, entrer dans la pragmatique.