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Objectif
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Cible à atteindre. Oblige à la construction d’une trajectoire (le plus court chemin pour atteindre la cible : un parcours programmé, planifié économique, rentable, efficace) et d’un programme.

A distinguer de but et de trajet.

La théorie des objectifs vient des Etats Unis. S’appuie sur le behaviorisme et le conditionnement. Transformation des comportements par la finalisation rationnelle de l’action.

La technique des objectifs a fait fureur en Europe dans les années soixante, soixante et dix, notamment dans la formation d’adultes.

Appartient au mode de pensée du fonctionnalisme.

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Objet d’évaluation
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Ce sur quoi porte l’évaluation. Trop souvent confondu avec un critère.

L’évaluation concerne différents types d’objets : actions et programmes, projets, pratiques professionnelles, fonctionnement du service ou de l’organisme, etc. Ces objets ne sont pas des réalités “en soi” ou des fragments de réalité. C’est la méthodologie de l’évaluateur qui opère un découpage dans la “réalité” en fonction d’une hiérarchisation des éléments du contexte qu’il privilégie par le choix d’un modèle d’évaluation et du projet d’évaluation qu’il porte, co-construit ou accompagne.

La question centrale que se pose le consultant par rapport à une organisation est celle de l’hétérogénéité des regards portés sur les objets à évaluer : relations, phénomènes, processus, situations ou pratiques.

L’objet évalué dépend du projet d’évaluation et du modèle d’évaluation choisi et non pas de la réalité de la pratique étudiée.

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Ontologie
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Science de l’être en tant qu’Etre dans l’en-soi et non pas en tant qu’existant, qu’investi dans des situations.

Débouche sur la métaphysique.

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Opacité
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Contraire de la transparence.

Irrémédiablement lié à la relation humaine.

Voir négatricité – altérité.

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Organisation
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Terme le plus général pour désigner l’institution, l’établissement, le service, l’entreprise où l’intervenant de métier va travailler.

L’organisation de l’action désigne la façon de mettre en ordre le procès, c›est-à-dire d›apporter un certain degré d’ordonnancement logique dans un système donné pour le maîtriser. On parle alors de “processus organisationnel”.

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Orientation
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Processus fondamental dans l’agir professionnel :

Dans les théories de l’action : l’orientation dans l’action consiste, pour un expert, à repérer les traits de la situation qui vont servir à guider et contrôler son action. Les opérations d’orientation dépendent alors de la manière dont cet opérateur se les représente : par des calculs conscients et des stratégies intentionnelles, des relations de significations entre des indicateurs et des variables fonctionnelles pour pouvoir faire un diagnostic de situation. Réduction de l’agir à la résolution de problèmes par la prise de décision rationnelle, à l’action rationnellement conduite et notamment par des décisions parmi les faisables, établies en toute conscience, rationnelles, efficaces et rentables. L’activité cognitive n’existe que sous formes d’actions ou de chaînes d’actions, et celles-ci ne peuvent être définies que par leur but, lequel oriente, dirige l’acte réalisé. Toute action doit se concrétiser, s’accomplir, s’opérationnaliser dans des modes opératoires, dans la mise en œuvre de moyens et de procédures qui ont ainsi une fonction de réalisation d’un plan initial, d’un “pattern”, d’un gabarit. Travail du contrôle.

Dans la théorie de l’activité : l’acteur professionnel ne déroule pas une action selon un protocole établit d’avance et finalisée sur un objectif : il habite l’activité qu’il est en train de faire il est lui, en action. L’action n’est pas posée devant lui, comme un champ à parcourir, il ne la surplombe pas pour la contrôler par une “position méta”, il est pris avec ce qu’il réalise, il se réalise en tant que professionnel par cet agir. C’est pourquoi on parlera d’orientation par l’action. les éléments ne sont pas rationnellement sélectionnés, ils s’imposent comme dimensions de la situation, comme traits signifiants soit sous la forme d’une évidence, soit d’une réalité au moins pour soi dont on va débattre. Il ne s’agit donc pas d’une simple “action cognitive”. : les micro-processus semblent survenir sur le mode de l’improvisation, où le parcours nécessaire pour atteindre un but n’est pas prévisible, et où le but en lui-même n’est pas toujours clair et peut se modifier sans préavis. L’interlocution est le lieu de régulations mutuelles, ruptures et retrouvailles. L’orientation par l’action est travail de retour et de reprises pour plus de pertinence au projet engagé, autant que pour l’invention et la divergence. Travail d’évaluation située.

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Outil
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Objet standard utilisable, disponible, fabriqué en série pour manipuler un ou des objets d’évaluation. Prototype : la grille d’analyse ou tableau cartésien.

L’intervenant se les approprie, les transforme à sa main, les bricole, les façonne : ils deviennent par l’expérience ses instruments.

Entrer en évaluation par les outils, c’est courir le risque de parler à la place de l’autre, de lui imposer le sens de ce qu’il devra faire, de saper les fondements d’un dialogue et d’un partenariat entre évaluants. Instrumenter est nécessaire et pourtant, c’est toujours déjà trop en faire, c’est piper les dés et piéger la relation éducative. Une alternative impossible. Tout le travail va consister à organiser sans tout prévoir. C’est la même question que pour le chercheur qui doit aller sur le terrain : se préparer, c’est s’attendre à être pris au dépourvu, ne jamais savoir quand ni comment, mais le savoir. Ce n’est pas un obstacle, c’est assumer les aléas de la relation Se préparer à ce qu’il adviendra, bien davantage que préparer son intervention : les imprévus ne sont terrifiants que dans la mesure où on a rêvé que dans une relation, ils puissent ne pas advenir.

Il n’empêche que restent disponibles les outils que chaque modèle d’évaluation a produits, qui en sont devenus un emblème, à condition de savoir que parce qu’ils ont été conçus dans tel modèle, ils assureront une fonction particulière. Ainsi les tests dans l’évaluation-mesure où la présence d’objets sert d’unique critère pour des quantifications échelonnées. Dans l’évaluation-gestion, les grilles de notation (grilles d’objectifs avec critères de réussite) et les grilles de réponses (les solutionnaires dans le travail indépendant faussement appelé travail autonome) de l’évaluation par les objectifs. Utiles aussi les schématisations de l’évaluation structuraliste. Puis les grilles d’autobilan que l’on confondait avec l’autoévaluation dans le modèle de l’évaluation cybernétique. Et enfin les feuilles de routes et les cartes d’étude dans le modèle de “l’évaluation dans le systémisme”.

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Oxymore
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Procédé rhétorique, employé en poésie pour crée un effet d’indécidable “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles” Rapprochement de deux mots contradictoires, qui se nient l’un l’autre. Ex : Contrôle formatif.

Procédé récurrent dans l’idéologie du new age (le syncrétisme) qui permet de ne pas prendre position en se donnant l’illusion d’atteindre ou de conceptualiser le Tout.