E - Besoin de savoir & Plaisir de penser

Que cela soit d’un point de vue neuro-cognitiviste où les liens internes synaptiques entre les neurones dépendent de la qualité des liens externes entre les sujets. Que cela soit du point du point de vue de la façon de pensée soit linéaire et discursif du Logos ou soit itérative et rayonnante du Mythos, notre “machine à penser” (W Bion) et le mouvement de la pensée (Cifali M. 2008) sont le pont entre ces deux univers en conflit d’intérêts.

 

E1 - La capacité de rêverie de l’autre

  • W Bion a déroulé cette idée que toutes expériences chez le petit enfant vont créer des informations non liées dans son psychisme qu’il nomme élément Béta. Dans un premier temps, ce petit enfant ne pouvant lui-même transformer cette information liée en (Représentation/Affect) va utiliser l’autre, le proche, le semblable (souvent la mère) pour conscientiser son expérience, pour les transformer en élément Alpha (Sens). Il se syntonise sur l'autre. Ce processus de transformation dépendant de l’autre, va temporiser ces angoisses face à l’inquiétante étrangeté de son environnement. Ce processus va aussi structurer son psychisme. Si l’autre et sa “capacité de rêverie” (transformation Béta en Alpha) font défaut nous risquons fort d’élaborer des enfants identiques aux orphelinats de Bucarest. Dans un second temps, la maîtrise du langage comme capacité à symboliser et interpréter le réel permettra à ce même enfant de transformer lui-même ces éléments.

 

E2 - Le besoin de savoir et le plaisir de penser

  • Depuis son arrivée au monde l’enfant est un découvreur. Le besoin de savoir ou pulsion épistémophilique est chez lui une nécessité incontournable pour élaborer son psychisme. Du temps de l’instant de l’immédiateté, l’enfant entre à petits pas, il progresse vers le temps-espace du différé. C’est le passage de l’univers du Mythos à celui du Logos ou le “Besoin de savoir” va se transformer en “Plaisir de penser” par soi-même (Mijolla-Mellor 2002-2015).

 

E3 - Quoi penser / Comment penser

  • La fonction des garants n’est pas de dire “Quoi penser” mais d’encourager le “Comment penser” de l’enfant. Cette dernière stimule le processus de l'imaginaire quand le premier impose un contenu à répéter. Les frères Buzan expriment que leurs cartes mentales du Mythos synchro sur le fonctionnement du cerveau permettent et favorisent le “Comment penser” de tous, alors que le “Quoi penser” souvent imposer dans les apprentissages verrouille, sclérose et paralyse le désir de penser par soi-même.
     
  • Sur cette carte mentale, le mariage entre narratif et démonstratif serait le signe d'une maturation psychique des sujets comme le cite Françoise Bréant ci-après…
E - Besoin de savoir & Plaisir de penser
Il apparaît que le mouvement de la pensée s’instaure… lorsqu’un jeu très subtil entre le discours narratif et le discours démonstratif parvient à prendre corps. (…) La personne qui vient en formation est souvent porteuse d’une demande de restauration narcissique plus ou moins consciente dont l’importance varie d’une personnes à l’autre.(…) Mes consignes d’écriture viseront à amener certaines personnes plutôt sur le versant poétique et narratif, d’autres sur le versant épistémologique et démonstratif. Mon but construire des passerelles (…) d’articuler le poétique et l’épistémologique… la saveur et le savoir. (…) C’est la question de l’altérité qui est en jeu : faire le deuil d’une pensée totalitaire, accepter l’incertitude. (Françoise Bréant dans Cifali, M., & Giust-Desprairies, F. 2008 p.128)