A - Les enfants sans liens

Les deux études* relayées par Céline Alvarez* sur les enfants des pensionnats de Bucarest et celle sur les mères dépendantes de la cocaïne nous montrent que ce qui est en jeu dans le développement de l’enfant c’est la qualité des liens à l’autre (idem les synapses).

A1 - Enfant de Bucarest*

  • Les besoins biologiques des enfants des pensionnats Roumain étaient réalisés, par contre les conditions physiques étaient déplorables et les besoins psychiques affectifs étaient complètement absents, une misère relationnelle et émotionnelle. Cela a eu pour résultat des enfants immatures, ils sont restés des “légumes”. Avant leur deuxième année, leur cerveau n’a pas pu créer les connexions synaptiques indispensables à leur développement psychique.

 

A2 - Mères cocaïnomanes*

  • Ce serait la misère relationnelle et environnementale qui impacterait le développement cognitif des enfants. À ne pas confondre la pauvreté qui peut-être riche de culture et la misère qui dénote d’une absence totale de culture.

 

A3 - Ailleurs

  • Dans d’autre domaine Laurent Mucchelli* dans son étude pour la CNAF sur les origines de la délinquance et la parentalité, David Pioli* sur le soutien à la parentalité (entre émancipation et contrôle), et Claude Martin* dans son étude pour le Haut Conseil de la Population et de la Famille sur la parentalité en questions, tous trois en concluent exactement la même chose, de même pour Misès* et Quemada* en pédopsychiatrie : ce qui serait en cause pointe la misère et carence d’étayage et non l’enfant lui-même. S’il y a une situation de handicap elle serait-elle dans la qualité des liens ?

 

A4 - Grandir

  • La phrase de Mireille Cifali* illustre remarquablement le phénomène où “grandir n’advient que si l’humain est en relation avec un autre semblable, il se perd s’il n’y a pas un autre humain pour l’accompagner”*. Rajoutons que si l’humain qui l’accompagne ne stimule pas (misère culturelle & carence d'étayage) l’enfant sur sa face émotionnelle, le résultat sera le même : “La privation d’interactions avant deux ans provoque un sous-développement encéphalique et une activité cérébrale très réduite.” (Céline Alvarez). Comme le préconise Albert Jacquard aux enfants qui lui demande comment devient-on intelligent : “Évitez, le soda et la pizza devant la télé…” déniant toutes relations et confrontations à l’autre comme semblable,

Pour une fois, médecine, psychanalyse, sciences de l’éducation et sociologie sont tous d’accord : L’enfant devient aussi ce qu’il reçoit, autrement dit ce qui se fait dehors entre l’enfant et son environnement, en effet miroir, élabore par écho son cerveau. À constater que le pouvoir d’être n’est pas dans les neurones ou les objets ou les sujets en soi. Ce pouvoir est dans la capacité de relier ceux-ci, les synapses pour le cerveau, les rapports entre les objets ou les relations entre les sujets (symbolique). Michel Foucault ne parlait pas d’autre chose. Alors relions ces disciplines.

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*Référenciation en fin d’article