G2 - Facteurs contextuels

 … de la sociologie et de la systèmie

Pour François Dubé, professeur de sociologie, l’absentéisme serait le symptôme de la crise de l’école. De nouveau, tout comme dans l’approche de José Puig, ce serait la fin d’un rêve partagé et collectif : l’ascenseur social de et par l’école serait en panne ou obsolète. Par contre, ce phénomène s'inverse au sein de certaines cliniques dotées d'un cadre scolaire ou le patient accompagné redevient élèves.

 

François Dubé, professeur de sociologie : “Un symptôme aigu de la crise de l’école”

  • Pas de sens, pas d’école
    • “Je crois que l’absentéisme est le symptôme le plus aigu de la crise de l’école. il montre que, pour beaucoup d’élèves, l’école n’a guère de sens. […] l’absentéisme scolaire s’apparente à une forme de retrait, de refus de jouer, de désertion de masse. […] Pourquoi continuer à aller à l’école quand on a le sentiment que le jeu n’en vaut pas la chandelle, ni sur le plan de la formation personnelle et de l’éducation, ni sur le plan de l’intégration sociale qu’elle promet ?” (P. 26).
  • Les facteurs de l’absentéisme
    • un grand nombre d’élèves ne sont guère convaincus par l’utilité des études
    • les études ne leur apportent guère sur le plan intellectuel. Elles peuvent être perçues comme une épreuve humiliante engageant une spirale d’échec.
    • les études sont trop éloignées de la “vraie vie” et les gardes dans un statut de “petit”

Michel Botbol, Yann Barrère et Nadia Mammar, psychiatres : “Le cadre scolaire : une médiation thérapeutique en psychiatrie de l’adolescence ?”

  • “La reprise ou le maintien des études est un souci majeur en psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte […] les troubles psychologiques survenant à cet âge amplifie en effet ce que l’on constate chez tous les adolescents : avec la fin de l’enfance les dernières années de la scolarisation secondaire, le rapport aux études se modifie. Une nouvelle importance est donnée aux résultats scolaires dans une tension accrue vers l’avenir professionnel et la réussite sociale. Le baccalauréat et le paradigme de cet investissement qui mobilise tout autant les lycéens que leurs parents. Dernier rituel de passage collectif venant marquer la limite entre le monde de l’enfant et celui de l’adulte, il est à la fois une des balises sur la voie du succès et une épreuve narcissique majeure pour l’adolescent et sa famille.
    • Chez les adolescents et jeunes adultes ayant eu des troubles suffisamment sévères pour altérer leur cursus scolaire, cet enjeu est encore plus important car la reprise de l’apprentissage et la réussite scolaire se voient affecter d’une valeur supplémentaire : venir signer la guérison de la maladie en témoignant de la réversibilité des troubles dans leur aspect le plus manifeste.” (pp. 213 – 214)

Nous pouvons constater que les études sont donc susceptibles soit de créer un rejet dû au non-sens ou soit de soigner suivant le contexte et l’accompagnement proposé : nos décrocheurs scolaires, seraient-ils malades et de quoi ?