Les concepts clés de Melzter
Cet analyste n’a pas précisément élaboré une théorie du développement de l’enfant, mais ses différents travaux, à partir de la psychothérapie d’enfants autistes, l’ont amené à dégager certains aspects du fonctionnement psychique chez ces enfants et à penser que certains concepts mis à jour pourraient trouver leur place dans la compréhension des premières étapes du développement psychique normal.
Sensorialité & Autosensorialité > Pas de connexion Corps—Objet—Psyché
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Les premières stimulations sensorielles sont vécues dans une relation d’identité entre l’objet stimulant et la zone corporelle ainsi stimulée. L’auteur a décrit sous le terme de « démantèlement » l’état de l’enfant autiste ainsi accroché à des stimuli sensoriels dissociés, « défaillances de la consensualité » qui aboutit à ce que les différents sens s’attachent de façon dissociée à l’objet le plus stimulant du moment. Le self est alors réduit à une multitude d’événements unisensoriels qui ne peuvent alimenter un fonctionnement psychique normal. Il n’est donc pas disponible pour la mémoire et la pensée. Cela aboutit à une mise hors circuit des représentations fantasmatiques.
Dimensionnalité > Spatialisation psychique
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Notion de dimensionnalité dans le fonctionnement psychique. D. Melzer, à propos de ces études sur le développement des fonctions psychiques chez l’enfant autiste, distingue plusieurs états de celui-ci :
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Unidimensionnalité
Le self de l’enfant est vécu comme dépourvu d’enveloppe et d’intérieur, susceptibles d’abriter des processus mentaux. Il s’expérimente comme une pure surface sensible dans un monde unidimensionnel ; -
Bidimensionnalité
Elle est marquée par une réaction de collage à l’objet avec lequel le self se vit en continuité. C’est le mécanisme de l’identification adhésive décrit par Esther Bick, mécanismes de collage à l’objet visant à abolir toute discontinuité et toute séparation entre le self et l’objet, marquant chez l’enfant autiste son intolérance à la séparation, visant à s’attribuer le fonctionnement de l’autre sans le reconnaître dans son existence, sans mettre en œuvre les fonctions du moi. C’est une relation circulaire au temps ; -
Tridimensionnalité
Elle est marquée par l’introjection d’une fonction contenante (peau psychique permettant à la fois de déterminer l’intérieur du self et de délimiter la frontière entre le self et l’objet). Des mouvements identificatoires se font entre le self et l’objet à l’aide du processus d’identification projective tel que décrit par M. Klein. Ce stade dans l’évolution de la psyché est contemporain de l’investissement et de la maîtrise des orifices du corps et de l’attitude ; -
Quadridimensionnalité
Elle est marquée par la différenciation définitive du self par rapport à l’objet, la reconnaissance de la vie intérieure du self et la reconnaissance du monde intérieur de l’objet. C’est une relation linéaire au temps.
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