D - Science, savoir ou art ?

 

D1 - Science & Savoir

  • Tel que l’a désiré Freud, la psychanalyse était une science de l’âme humaine. Tel que l’exprime Lacan, elle n’est qu’un savoir sur… L’étymologie de science (1080) du latin “scientia” de connaissance, de “scire” savoir confronte un processus (connaître) à un résultat (savoir). Comme il ne peut exister de savoir sans processus de la connaissance actif (W. Bion), du point de vue de Lacan ou de Freud les deux énoncés sont justes mais sous deux angles différents : le phénomène (connaissance) ou sa conséquence (savoir).
     
  • À privilégier le phénomène sans lequel la conséquence ne peut s’élaborer. Le savoir ne crée rien, il est statique, contrairement à la connaissance qui est dynamique. Par transposition métaphorique, la connaissance est une propriété de l'âme (psyché et discours du désir), elle élabore et engendre l'esprit comme savoir.

 

D2 - Science & Art

  • La psychanalyse est-elle un art ? À ses débuts, Freud ayant une formation de médecin (Naturwissenschaften = sciences naturelles), utilisait l’approche universalisante des sciences dures expérimentales (Symptôme-Cause-Solution). Très vite (1909*) il abandonne celle-ci pour une approche diamétralement opposée.
     
  • Freud utilisera l’approche des sciences cliniques (Geisteswissenschaften = science de l’humanité) plus intuitives. Cette dernière laisse le malade lui-même déterminer le thème et le cheminement du travail. Cela donne une place à l’inconscient, où les vides et les manques s’expriment tout autant que les plein du conscient. Il utilisera entre autres l’interprétation des rêves comme voie royale dévoilant les incompréhensions et structurant le récit désordonné de l’analysant (* Cf. la préface du cas de Dora. P. 32).

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*Freud S. (1909). Cinq psychanalyses - Dora. Édition 2008. PUF