F - Narcisse & Œdipe

 

F1 - Mythe de Narcisse : Alliance

(période de 18-30 mois d'individuation ou stade du miroir)

  • La Mère ou la personne garante du petit enfant a cette double responsabilité de porter à la fois la confiance et la trahison. Confiance par le faîte que l’enfant sait qu’elle le sécurise comme figure d’attachement. Trahison de l'exclusivité espérée par le faîte qu’elle désir autre chose que lui-même. Entre (Abondance/Manque), l’enfant oscille entre (Confiance/Trahison) et c’est justement cela qui lui ouvre le théâtre symbolique de son être. Le mythe de Narcisse exprime admirablement bien cette étape initiatique.
     
  • Ce mythe de Narcisse est une alliance, elle n’est pas réglée par un contrat, elle est factuelle et essentielle pour l’élaboration de la face de l’enfant. La trahison présupposée de sa Mère est son manque. Et ce manque lui permet de passer de l’immédiateté de la jouissance au différé du désir en substituant la présence physique de la Mère à une présence psychique de celle-ci. Cette présence psychique de la trahison et du manque lui permet d’entrée dans le monde partagé de l’humanité via le langage. Le Moi de l'enfant s'élabore sur son désir du manque de “l'autre en soi” (Processus d'Allier, Délier, Relier de Francis Imbert).

 

F2 - Mythe d’Œdipe : Contrat 

(période de 3 à 7 ans de confrontation aux inter-dits)

  • Dans un second temps, ce même enfant est confronté à la loi symbolique et la loi de la cité. Le représentant est le Père puis les pairs. Le Mythe d’Œdipe préfigure cette confrontation de nos désirs inavouables incestueux face aux lois et à la cité. La peur du jugement serait ainsi concomitante à la peur de la castration, de faire face à ses propres désirs et souhaits de toute-puissance.
      
  • Ce mythe d’Œdipe est contractuel. La confiance s’inscrit par défiance dans un pacte implicite où l’enfant doit assumer sa place de simple humain parmi les autres. Il n’est plus omnipotent, il est castré tout comme le Père et les pairs dans un idéal hypothétique psy. Très souvent il n’en est rien, nous gardons la rage en nous d'être limité dans notre toute-puissance. Le contrat peut lui aussi cacher sa propre “Père-versité”(page suivante)

 

Lorsque la bienveillance est la réminiscence de la relation à la Mère, le jugement est celle du rapport au Père. D’une relation primitive fondée sur la confiance et l'alliance, nous évoluons après coup à un rapport secondaire fondé sur le contractuel et la défiance. Les points communs entre ( Confiance + Alliance / Défiance + Contrat ) mettent en jeu les notions de ( Sécurité / Insécurité ) et de ( Certitude / Incertitude ). Deux notions élaboratrices d'angoisses.