G - André Green (1927-2012)

 

G1 - Le temps arrêté ou le flux du changement paralysé

  • Les souffrances, les pathologies seraient dû au temps bloqué… :
    • “André Green commence le développement de sa pensée sur le temps, en se référant aux écrits freudiens. Il remarque ainsi que dès les Études sur l’hystérie, l’idée d’affect étranglé, autrement dit de l’horloge arrêtée, est lié au temps bloqué par la fixation”. Ainsi il formule que “le temps où ça se passe n’est pas le temps où ça signifie” (Cupa 2012 p 213).
  • Green tomberait-il dans le piège du langage dénoncé par Bergson, formulé autrement :
    • Le temps où cela se passe est le temps de la relation de milieu > Temps comme durée de Bergson
    • Le temps où cela signifie est l'espace de la relation d’objet changeant d'état > Espace comme étendue de Bergson

 

G2 - Le parent pauvre de l’espace : le temps comme flux du changement

  • Il constate le peut de recherche sur le processus du flux et du changement en relation au temps comme durée :
    • “Les processus liés au temps sont ceux qui échappent à l’observation, et la plupart d’entre eux doivent être déduits rétrospectivement. Pourquoi ? Parce qu’ils ont lieu intrapsychiquement, réorganisant les résultats de la perception, des affects, des fantasmes, des souhaits, etc. C’est sur ce soubassement que le transfert a lieu […] Les gens n’ont pas lu l’article de Freud sur les souvenirs-écrans… tout y est ! L’idée d’un concept linéaire de temps est la plus trompeuse qui soit ; ce n’est pas un hasard si l’on a beaucoup écrit sur l’espace mais rien sur le temps.” (Cupa 2012 p 211)


G3 - Le temps est intemporel comme flux du changement

  • Et pourtant l’inconscient princeps, et non le refoulé, est atemporel, il se situe hors du temps comme étendue, c'est-à-dire l'espace. La pulsion de vie du désir d’être de l'inconscient princeps seraient ainsi lié au temps comme durée des flux du changement, c'est un processus :
    • “L’intemporalité de l’inconscient est ce qui maintient actifs en nous ce qui nous pousse à vivre, oriente nos choix et notre destin, et c’est en même temps ce qui soulève les plus grandes difficultés à concilier les désirs les plus enracinés, aspirant à se réaliser avec ce que la vie nous autorise à satisfaire. Face aux outrages du temps, il peut être réconfortant de penser à l’inaltérable jeunesse d’Éros”. (Green, A. 2000 p.176)

 

Dans sa longue pratique de la psychiatrie et de la psychanalyse, la réflexion d’André Green sur le temps est similaire à celle de Bergson : la présence de l'oxymore associant ou alliant deux mots de sens incompatibles (Espace/Temps). André Green montre à quel point notre réalité est dépendante de l’espace comme étendue et des descriptions des relations d’objet-états. Ce faît ne laisse aucune place au changement de la relation de milieu qui pourtant est pour lui le lieu même d’Éros et de l’inconscient princeps du vivant. Avec cette démarche où nous dissocions les processus du temps comme durée et les objets de l'espace comme étendue, nous rejoignons les concepts soutenus par la maternologie de Jean-Marie Delassus. (cf. articles : Anthropologie Psy & Maternologie & Anthropologie du fœtus & Maternologie)

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  • Cupa, D., & Pirlot, G. (2012). André Green : les grands concepts psychanalytiques : PUF.
  • Green, A. (2000) Le temps éclaté. Éd. de Minuit